Radio-Canada Info

Le discours du roi et autres considérat­ions radiophoni­ques

- Helen Faradji

Couronné de quatre Os‐ car, Le discours du roi sera diffusé dimanche 23, à 23 h 25 sur ICI Télé. On en pro‐ fite pour faire le tour de quelques-uns des meilleurs films consacrés à l'univers de la radio.

Un média dans un autre? L’idée n’est pas si folle et donne bien souvent de formi‐ dables résultats. La preuve avec trois exemples.

Apprivoise­r la radio, dans Le discours du roi, de Tom Hooper (2010)

En 1937, après l’abdication d’Edouard VIII, c’est son frère, Albert (père de la future reine Elizabeth), qui règne sur l’An‐ gleterre. Une tâche ardue, puisque l’Europe commence à bouillonne­r et que bientôt la guerre sera déclarée, mais surtout parce qu’Albert, deve‐ nu George VI, est bègue et qu’il doit remuer ciel et terre pour arriver à s’exprimer en public et pouvoir livrer à la ra‐ dio le discours d’entrée en guerre de son pays. Lauréat de l’Oscar du meilleur film, du meilleur réalisateu­r, du meilleur scénario et du meilleur acteur, Le discours du roi, adapté par Tom Hoo‐ per d’une pièce de théâtre si‐ gnée David Seidler (également bègue durant son enfance), tisse ce récit somme toute classique d’émancipati­on per‐ sonnelle (comment vaincre ses inhibition­s) sur une trame historique forte, lui donnant puissance et profondeur, et compte surtout sur l’interpré‐ tation émouvante et fragile de Colin Firth, mais aussi de Geoffrey Rush (jouant le coach vocal du roi) et d’Hele‐ na Bonham Carter, qui tirent le film vers des rivages co‐ miques bienvenus.

Surtout, il fait également de la radio le lieu, noble et digne, de toutes les résis‐ tances, un lien à la fois intime et collectif entre la population et ses dirigeants.

La radio comme lieu de résistance, dans Good Mor‐ ning Vietnam, de Barry Le‐ vinson (1988)

Si le regretté Robin Williams a eu son lot de rôles iconiques, celui de ce DJ en‐ voyé au Vietnam en 1965 pour animer la radio des forces armées et redonner aux troupes un brin de joie de vivre, alors que la guerre s’in‐ tensifie de jour en jour, reste en mémoire.

Nommé pour l’Oscar du meilleur acteur, il a illustré tant son charisme que son in‐ solence verbomotri­ce (de nombreuses scènes ont été improvisée­s) dans ce film qui, en plus de montrer et de s’in‐ téresser aux vies des Vietna‐ miens durant ces temps troubles, faisait de la radio un vecteur de liberté cathartiqu­e particuliè­rement puissant.

Les ondes vénéneuses dans Un frisson dans la nuit (Play Misty for Me), de Clint Eastwood (1972)

Pour sa première réalisa‐ tion, Clint Eastwood s’inspirait d’un fait divers (et de sa propre expérience) en obser‐ vant le pouvoir quasi érotique et fort dangereux des ondes radio.

Relatant la liaison nocive qu’entretient un animateur de la ville de Carmel (dont East‐ wood deviendra maire quelques années plus tard) et une de ses fans, le film de sé‐ rie B entêtant et vénéneux lorgne du côté du film d’hor‐ reur pour mieux nous prendre dans ses filets, tout en organisant un face-à-face aussi séduisant qu’anxiogène entre Eastwood et Jessica Wal‐ ter.

Le discours du roi, sur ICI Télé, le dimanche 23 oc‐ tobre, à 23 h 25

La bande-annonce (source : YouTube)

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