Phyllis Lambert, architecte émérite québécoise rend hommage à Étienne Gaboury
Une semaine après la dis‐ parition du très réputé ar‐ chitecte Étienne Gaboury, les hommages se multi‐ plient alors que l’archi‐ tecte québécoise Phyllis Lambert vient de joindre sa voix aux nombreux témoi‐ gnages. Celle qui a fondé le Centre canadien d’archi‐ tecture souligne les réali‐ sations de l’illustre person‐ nalité franco-manitobaine décédée à l’âge de 92 ans.
Phyllis Lambert indique
que la soixantaine de projets réalisés par Étienne Gaboury, dans sa vie d’architecte, de‐ meurent une source d’inspira‐ tion pour la nouvelle généra‐ tion d’architectes canadiens, en entrevue à l’émission 6 à 9.
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Entrevue avec Phyllis Lam‐ bert à l'émission 6 à 9
L’architecte qui a fondé en 1979 le Centre canadien d’architecture - un centre de recherche et d'exposition sur l'architecture de classe mon‐ diale - souligne qu’Étienne Ga‐ boury comprenait parfaite‐ ment comment les compo‐ santes de l’espace, telles que le vent et la lumière, pour‐ raient interagir avec l’architec‐ ture.
Il est audacieux dans son travail, il avait un savoir-faire formidable, il était un génie!
Phyllis Lambert, directeur et fondateur émérite du Centre canadien d’architec‐ ture
Selon elle, l’architecte fran‐ co-manitobain disait souvent que si l’espace est la matière essentielle à l'architecture, les êtres humains sont l’objet et la raison de l'architecture.
L'architecte québécoise rappelle que pendant les an‐ nées d’étude du défunt à l’École nationale supérieure des beaux-arts à Paris, il était marqué par les réalisations de l’architecte français Le Corbu‐ sier, qu'il admirait beaucoup.
Par la suite, Étienne Ga‐ boury a réalisé plusieurs pro‐ jets à travers le monde. Il était aussi impliqué à Montréal pendant l’Expo de 1967.
Une année plus tard, l’ar‐ chitecte franco-manitobain réalise le projet de l'église de Précieux Sang, à Winnipeg.
C’est une merveille d’archi‐ tecture en forme d’une tente tipi d'autochtone. Il avait des formes magnifiques, racontet-elle en rendant hommage à
M. Gaboury.
On l’appelle le père des églises parce qu’il en a fait beaucoup, surtout au Manito‐ ba, ajoute-t-elle.
Mme Lambert précise que son homologue s’est beau‐ coup intéressé à Louis Riel en réalisant beaucoup de choses pour honorer sa mémoire.
En effet, Étienne Gaboury a réalisé la statue de Louis Riel en 1973, ainsi que l’Esplanade Riel au début des années 2000 qui enjambe la rivière Rouge et relie le quartier franco‐ phone de Saint-Boniface au quartier historique de la Fourche à Winnipeg.
Il n’a pas répété la même chose lors de ces différents travaux, tient à préciser Phyl‐ lis Lambert.
Cependant, Mme Lambert a un petit regret, car elle n’a pas rencontré, en personne, Étienne Gaboury même si elle était à quelques reprises à Winnipeg.
Malheureusement, je n’avais pas l’intelligence d’aller le chercher , souligne-t-elle fai‐ sant ainsi son mea-culpa.
Dans un autre registre, Mme Lambert estime qu’il faut absolument étudier les oeuvres d’Étienne Gaboury dans les écoles d’architecture au Canada et partout dans le monde.
Malheureusement,
Étienne n’était pas reconnu à sa juste valeur au niveau in‐ ternational ni au Canada d’ailleurs, raconte-t-elle avec beaucoup de regret.
Lors de cette entrevue, Phyllis Lambert signale que M. Gaboury ainsi que son ho‐ mologue britanno-colombien
Arthur Erickson, ont profité de cette espèce de liberté dans l’Ouest canadien contrai‐ rement à l’Est marqué par une grande influence européenne.
Les funérailles d’Étienne Gaboury se dérouleront di‐ manche à 14 h dans une mai‐ son funéraire du quartier Saint-Boniface à Winnipeg.
Propos recueillis par l'émission 6 à 9