Québecor accepte les conditions imposées par Ottawa pour la fusion Rogers-Shaw
Québecor a donné mardi son aval aux conditions im‐ posées par Ottawa dans le dossier de la fusion entre Rogers et Shaw. L'union des deux géants des télécom‐ munications pourra donc aller de l'avant, mais dans une forme révisée.
Dans une déclaration transmise mardi soir par voie de communiqué, le président et chef de la direction de Qué‐ becor, Pierre Karl Péladeau, s'est dit satisfait de constater que le ministre [fédéral de l'In‐ dustrie François-Philippe] Champagne reconnaît et fa‐ vorise l'environnement haute‐ ment concurrentiel créé par Vidéotron dans les services sans fil disponibles au Québec depuis plusieurs années.
M. Péladeau a surtout indi‐ qué que son entreprise accep‐ tait les conditions énoncées par Ottawa en lien avec la transaction qui impliquera non seulement Rogers et Shaw, mais aussi Québecor et Freedom Mobile, un réseau de téléphone sans fil apparte‐ nant présentement à Shaw et qui passera entre les mains du géant québécois des télé‐ communications.
Cette transaction, évaluée à environ 3 milliards de dol‐ lars, était déjà prévue, mais mardi, le ministre Champagne a ajouté une condition sup‐ plémentaire : la fusion RogersShaw ne pourra avoir lieu que si Québecor conserve les nou‐ velles fréquences sans fil de Freedom Mobile pendant au moins une décennie.
Et les prix offerts en Onta‐ rio et dans l'Ouest canadien, là où s'étend le réseau de Freedom Mobile, devront être similaires à ceux offerts au Québec par Vidéotron, la fi‐ liale de Québecor.
Plus tôt mardi, le ministre Champagne avait annoncé qu'à défaut d'un accord avec Québecor, la transaction entre Rogers et Shaw, dans sa forme initiale, ne pourrait avoir lieu.
Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, je ne re‐ noncerai jamais à mon enga‐ gement de promouvoir la concurrence et des prix plus abordables pour les services sans fil au Canada, a-t-il fait savoir lors d'un point de presse à Ottawa.
M. Champagne a rappelé qu'il avait déclaré, plus tôt cette année, qu'il ne permet‐ trait en aucun cas le transfert en bloc des licences de spectre pour les services sans fil de Shaw à Rogers. Au‐ jourd’hui, j’ai officiellement re‐ jeté cette demande, a-t-il affir‐ mé.
Au début du mois de juillet, Rogers Communica‐ tions, Shaw Communications et le Bureau de la concurrence avaient entamé un processus de médiation au sujet de la fu‐ sion de 26 milliards de dollars des deux entreprises de télé‐ communications.
L'organisme de sur‐ veillance de la concurrence tentait de bloquer l'accord, faisant valoir qu'il entraînerait finalement une réduction des choix sur le marché des télé‐ communications et qu'il ferait grimper la facture des consommateurs.