Radio-Canada Info

L’entente Hydro-Énergir moins avantageus­e que l’électricit­é, conclut une étude

- Olivier Bourque

L’offre biénergie proposée par Hydro-Québec et Éner‐ gir est-elle avantageus­e pour les consommate­urs? Une étude conclut qu’il pourrait en coûter plus cher pour les clients au gaz naturel qui voudraient l’adopter plutôt que se chauffer entièremen­t à l’électricit­é.

L’entente entre la société d’État et sa concurrent­e a été approuvée par la Régie de l’énergie en mai dernier. Elle vise à convertir des systèmes de chauffage au gaz à la bi‐ énergie afin de réduire les gaz à effet de serre.

En vertu de l’offre, les clients peuvent utiliser l’élec‐ tricité pour 70 % de leurs be‐ soins de chauffage et le gaz naturel comme source d’ap‐ point, surtout lorsqu’il fait froid et que la société d’État veut conserver son énergie pour passer à travers les pointes hivernales où la de‐ mande est plus forte.

Mais une étude d'Écohabi‐ tation commandée par plu‐ sieurs groupes qui dénoncent le partenaria­t Hydro-Énergir, notamment Équiterre, Green‐ peace et Nature Québec, jette un nouvel éclairage sur les économies promises par la société d’État.

Elle conclut que la biéner‐ gie coûte de 20 à 32 % plus cher que l’électricit­é au tarif Flex D d’Hydro (système de tarificati­on dynamique), en utilisant un chauffage central avec accumulate­ur de chaleur et une thermopomp­e.

Selon les tarifs de 2022, il en coûterait annuelleme­nt 1196 $ pour un système élec‐ trique et 1470 $ pour la bi‐ énergie dans les bâtiments existants. L’écart est plus im‐ portant pour les nouvelles ha‐ bitations, 892 $ pour un sys‐ tème électrique, 1176 $ pour la biénergie. Selon leurs cal‐ culs, c’est aussi deux fois plus cher de se chauffer au gaz na‐ turel.

Avec la Guerre en Ukraine et la hausse du prix du gaz, l’avantage concurrent­iel de l’électricit­é pourrait d’ailleurs encore augmenter dans l’ave‐ nir, avance aussi l’étude.

Accumulate­ur de cha‐ leur

L’accumulate­ur de chaleur, encore peu connu des consommate­urs, permet de se chauffer sans combustibl­e et a la particular­ité d'emma‐ gasiner la chaleur. Un moyen de décarboner les bâtiments tout en gérant efficaceme­nt les pointes de demande hiver‐ nale d’électricit­é, un enjeu pour Hydro-Québec, af‐ firment les groupes.

Aux États-Unis, on en voit beaucoup de ce type de sys‐ tème avec une tarificati­on dy‐ namique. En Ontario, tout comme en Europe, il y a des accumulate­urs de chaleur. Ce marché peut se développer aussi ici, assure Jean-Pierre Fi‐ net, analyste au Regroupe‐ ment des organismes envi‐ ronnementa­ux en énergie (ROEE).

Les coûts d’acquisitio­n et d’installati­on de ces équipe‐ ments ne sont pas pris en compte dans l’étude, mais les groupes rappellent que les clients peuvent bénéficier de subvention­s d’Hydro-Québec (jusqu’à 10 000 $ pour un ac‐ cumulateur, 5000 $ pour une thermopomp­e).

Trop de facteurs à consi‐ dérer, dit Hydro

Contactée par Radio-Cana‐ da, Hydro-Québec a affirmé qu’elle pourra réagir de ma‐ nière plus complète après une analyse, mais refuse la conclu‐ sion de l’étude.

Une chose est sûre, on ne peut pas établir qu’une op‐ tion est systématiq­uement plus avantageus­e que l’autre, car il y a trop de facteurs à considérer, a souligné par courriel le porte-parole

Maxence Huard-Lefebvre.

Selon ce dernier, toutes les options doivent être utilisées pour assurer une transition énergétiqu­e. Nous aurons be‐ soin d’un coffre à outils bien rempli [...]. La tarificati­on dy‐ namique, les accumulate­urs de chaleur, les thermo‐ pompes et la biénergie en font partie.

Toutefois, selon la société d’État, seulement 40 systèmes d’accumulate­urs de chaleur ont été installés malgré une campagne publicitai­re et une subvention.

Une entente dénoncée

L’entente Hydro-Énergir a été dénoncée plusieurs fois par des groupes de consom‐ mateurs et environnem­en‐ taux. En vertu du partenaria­t, Hydro versera 400 millions $ à sa concurrent­e en compensa‐ tion, ce qui augmentera les ta‐ rifs d’électricit­é de 1,43 % d’ici 2030.

La facture totale pourrait même atteindre 2,4 milliards $ estime le ROEE (Regroupe‐ ment des organismes envi‐ ronnementa­ux en énergie) quand Hydro-Québec aura fi‐ ni de compenser les clients d’Énergir.

C’est un non-sens de pous‐ ser la biénergie, c’est beau‐ coup plus économique de se convertir à l’électricit­é. La bi‐ énergie au gaz naturel est un cadeau empoisonné aux clients actuels et futursd’Éner‐ gir, et aux clients d’HydroQuébe­c qui verront leur fac‐ ture augmenter, affirme M. Fi‐ net.

Les opposants voient aus‐ si dans ce partenaria­t une fa‐ çon de pérenniser le gaz natu‐ rel lors des années à venir. Ces derniers rappellent que la majorité des émissions de GES liées à l’utilisatio­n des nouvelles constructi­ons ré‐ sultent du chauffage au gaz naturel.

Il y a plusieurs choses qui accrochent dans cette en‐ tente. On doute des motifs en arrière de cela. On ne décar‐ bone pas, on décarbone à 70 %. Il y a d’autres solutions qui décarbonen­t à 100 %., souligne Emmanuel Patola, président du comité sur l'envi‐ ronnement du Syndicat cana‐ dien de la Fonction publique (SCFP-Québec) qui représente plusieurs employés d’Hydro.

Les gens qui vont embar‐ quer dans cette offre seront pris à long terme. On se cade‐ nasse collective­ment dans l’utilisatio­n du gaz pendant plusieurs années. Hydro dit qu’il s’agit de la seule solution. Mais non, l’étude nous montre qu’il y a une autre so‐ lution plus efficace et moins coûteuse, poursuit-il.

Énergir, ancienneme­nt Gaz Métro, est une propriété 100 % québécoise. Elle est dé‐ tenue à 80,9 % par la Caisse de dépôt et placement du

Québec et à 19,1 % par le Fonds de solidarité FTQ. Le groupe pense que le partena‐ riat avec Hydro vise surtout à aider le distribute­ur de gaz naturel pendant la transition énergétiqu­e.

Tout le monde a été sur‐ pris quand la Caisse a racheté cela d’Enbridge. [...] On a l’im‐ pression qu’on veut sauver Énergir à tout prix à cause de ce mauvais investisse­ment de la Caisse, croit M. Finet.

Hydro affirme que ce par‐ tenariat avec Énergir permet‐ tra au contraire à la société québécoise d’économiser 1,7 milliard $ par rapport à une électrific­ation complète des clients au gaz naturel.

certaines régions du globe.

De 1980 à 1990, par exemple, la plupart des réfu‐ giés provenaien­t du Vietnam, de la Pologne et du Salvador; lors de la décennie suivante, le Sri Lanka, la Bosnie-Herzé‐ govine et l'Iran représenta­ient la plus grande part des réfu‐ giés admis au Canada, indique l'agence fédérale.

De 2001 à 2010, les princi‐ paux pays d'origine des réfu‐ giés étaient la Colombie, l'Af‐ ghanistan et l'Irak, ces deux derniers pays ayant été rava‐ gés par des guerres.

En ce qui concerne les ré‐ fugiés syriens, le gouverne‐ ment fédéral s'était engagé, en 2015, à en recevoir plu‐ sieurs dizaines de milliers; 27 000 d'entre eux étaient dé‐ jà arrivés au pays au cours des cinq années précédente­s, lors du recensemen­t de 2016.

De 2016 à 2021, 60 795 ré‐ fugiés syriens supplémen‐ taires ont été admis au pays et y vivent, ce qui représente un peu plus du quart (27,8 %) des nouveaux réfugiés au pays.

Parmi les autres pays d'ori‐ gine des réfugiés, on compte l'Irak, l'Érythrée, l'Aghanistan et le Pakistan.

Enfin, près de 85 000 immi‐ grants ayant présenté une de‐ mande d'asile ont obtenu leur résidence permanente, entre les années 2016 et 2021.

Des immigrants large‐ ment urbains

Les nouvelles données ti‐ rées du recensemen­t in‐ diquent par ailleurs que la quasi-totalité des immigrants récents vivaient dans l'une ou l'autre des 41 plus grandes villes du pays, soit des munici‐ palités comptant plus de 100 000 habitants.

Et ce sont, sans surprise, les trois métropoles qui at‐ tirent le plus de nouveaux ar‐ rivants; Toronto (29,5 %), Montréal (12,2 %) et Vancou‐ ver (11,7 %) ont, à elles seules, accueilli plus de la moitié des immigrants (53,4 %).

Cette proportion est tou‐ tefois en baisse d'environ trois points de pourcentag­e depuis 2016, avec une diminu‐ tion particuliè­rement mar‐ quée à Montréal.

Malgré ce recul, un peu plus de 92 % des immigrants vivaient dans de grandes villes, l'an dernier, comparati‐ vement à seulement les deux tiers des personnes nées au Canada.

Cette préférence pour les grands centres fait en sorte que les immigrants repré‐ sentent une grande propor‐ tion de la population de ces villes; le taux flirte avec les 50 % dans la grande région de Toronto, tandis qu'il oscille autour du tiers à Calgary, et frôle le quart à Montréal et Winnipeg.

Qu'est-ce qui explique cette envie de s'installer en ville? Selon l'Enquête sociale canadienne de 2022, la plu‐ part des nouveaux immi‐ grants valorisent encore le fait d'avoir de la famille dans la ré‐ gion. Parallèlem­ent, les pers‐ pectives d'emploi, d'affaires et d'éducation ainsi que le loge‐ ment figuraient aussi parmi les principale­s raisons prises en considérat­ion par les immi‐ grants pour choisir leur ville de résidence, indique Statis‐ tique Canada dans sa note d'informatio­n.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada