Ukraine : la Russie va soulever la question de la « bombe sale » au Conseil de sécurité
« Nous considérerons l'uti‐ lisation de la ''bombe sale'' par le régime de Kiev comme un acte de terro‐ risme nucléaire », écrit l'ambassadeur de Russie à l'ONU, Vassili Nebenzia, au secrétaire général Antonio Guterres et au Conseil de sécurité.
La Russie a exhorté lundi le secrétaire général de l'ONU à faire tout son possible pour « empêcher ce crime odieux de survenir ».
Nous exhortons les pays occidentaux à user de leur in‐ fluence sur le régime à Kiev pour qu'il renonce à ses dan‐ gereux projets menaçant la paix et la sécurité internatio‐ nales, ajoute-t-il.
Moscou a également infor‐ mé les autres membres du Conseil qu'elle soulèverait cette question mardi lors d'une réunion à huis clos, se‐ lon des diplomates.
La multiplication des contacts diplomatiques et mi‐ litaires russes depuis di‐ manche sur la présumée bombe sale que l’Ukraine se‐ rait sur le point d’utiliser ne semble pas convaincre les Oc‐ cidentaux et l’OTAN.
Kiev et ses alliés occiden‐ taux ont répliqué en avançant que les allégations de Moscou seraient un prétexte pour une escalade.
« Bien sûr, nous voyons la réaction des médias occiden‐ taux. Elle ne nous surprend pas, a réagi le ministre russe des Affaires étrangères, Ser‐ gueï Lavrov.
Elle va dans le sens d'un soutien inconsidéré à son protégé Zelensky, lui fournis‐ sant son indulgence pour toute action russophobe, non seulement en paroles, mais dans le bombardement de cibles civiles, de populations civiles, a-t-il ajouté.
Nous réglerons le pro‐ blème de la bombe sale jus‐ qu'au bout. Nous avons tout intérêt à empêcher une si ter‐ rible provocation.
Une bombe radiologique ou bombe sale est constituée d'explosifs conventionnels en‐ tourés de matériaux radioac‐ tifs destinés à être disséminés lors de l'explosion.
Deux jours d’échanges sur la bombe sale
Dimanche, Moscou a avan‐ cé pour la première fois ces accusations lors de conversa‐ tions téléphoniques entre le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou et ses homo‐ logues américain, français, bri‐ tannique et turc.
Paris, Londres et Washing‐ ton ont fustigé ensemble lun‐ di des déclarations fausses de Moscou. Personne ne serait dupe d'une tentative d'utiliser cette allégation comme pré‐ texte à une escalade, ont-ils souligné dans une déclaration commune.
Le patron de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a dit la même chose dans la soirée sur Twit‐ ter après s'être entretenu avec le chef du Pentagone Lloyd Austin et le ministre bri‐ tannique de la Défense Ben Wallace : Les alliés de l'OTAN rejettent cette allégation. La
Russie ne doit pas utiliser cela comme un prétexte à une es‐ calade du conflit en Ukraine.
Néanmoins, le porte-pa‐ role du département d'État américain, Ned Price, a décla‐ ré que Washington n’avait au‐ cune indication que Moscou se préparerait à déployer une arme nucléaire.
Nous n'avons vu aucune raison de changer notre pos‐ ture nucléaire et aucune indi‐ cation que les Russes prépa‐ raient le déploiement d'une arme nucléaire, a-t-il précisé.
Les allégations russes
Plus tôt lundi, le général Igor Kirillov, chargé, au sein de l'armée russe, des substances radioactives, des produits chi‐ miques et biologiques, avait réitéré ces accusations, affir‐ mant que la fabrication d'une bombe sale par les Ukrainiens qui accuseraient ensuite la Russie de l'avoir utilisée était entrée dans sa phase finale.
Le chef de l'état-major de l'armée russe Valéri Guerassi‐ mov s'est également entrete‐ nu lundi avec ses homologues américain, le général Mark Milley, et britannique, l'amiral Tony Radakin, au sujet de la bombe sale, selon le ministère russe de la Défense. Le minis‐ tère britannique de la Défense a indiqué que Tony Radakin a rejeté les allégations de la Russie.
Le président ukrainien Vo‐ lodymr Zelensky a encore raillé lundi soir, lors de son al‐ locution quotidienne, les di‐ verses idioties sur l'Ukraine proférées par Moscou. L'Ukraine est en train de bri‐ ser la soi-disant deuxième ar‐ mée au monde, et désormais la Russie ne fera plus que sup‐ plier, a-t-il lancé.