Radio-Canada Info

Une importante hausse de taxes à prévoir à Saguenay en 2023

- Mélyssa Gagnon

Après un gel d’une année, les contribuab­les de Sague‐ nay devront faire face à une hausse de taxes en 2023.

Le conseiller municipal et président du comité des fi‐ nances de la Ville, Michel Pot‐ vin, a confirmé qu’une aug‐ mentation est inévitable. Le budget est en cours d’élabora‐ tion et en raison de l’explo‐ sion de certains coûts, une partie de la facture doit inévi‐ tablement être refilée aux ci‐ toyens.

Si le chiffre de 10 % a été avancé, Michel Potvin affirme que certains compromis ont été faits et que la hausse pourrait plutôt se situer entre 4 % et 6 %.

10 %, c’est une hausse qui serait nécessaire pour com‐ bler le manque à gagner, mais on a fait de l’élagage. On a en‐ levé des affaires et on va pro‐ poser des choses qui sont ac‐ ceptables. Oui, on va se re‐ trouver avec un taux de taxes qui va être assez élevé, mais acceptable , a déclaré le grand argentier de Saguenay, en en‐ trevue à l’émission C’est ja‐ mais pareil.

Pour expliquer la hausse à venir, Michel Potvin rappelle l’augmentati­on de six millions des coûts de déneigemen­t. Pour économiser, Saguenay a d’ailleurs choisi d’accroître les travaux réalisés à l’interne par le service des travaux publics. Cette décision a été motivée par l’explosion du coût des soumission­s déposées par des entreprise­s privées. Dans certains cas, l’augmentati­on était de 300 %.

La mise en place d’une ré‐ serve de 3 millions de dollars et la hausse des coûts du car‐ burant nécessaire au fonc‐ tionnement des autobus de la Société de transport du Sa‐ guenay (STS) sont d’autres facteurs qui expliquent le manque à gagner dans les coffres municipaux. Le budget de fonctionne­ment de la STS est aussi en cours de révision.

Un projet en lien avec l’iti‐ nérance, réalisé en partena‐ riat avec le Centre intégré uni‐ versitaire de santé et de ser‐ vices sociaux (CIUSSS) coûtera près d’un million de dollars à la Ville. De surcroît, les aug‐ mentations de la rémunéra‐ tion des employés munici‐ paux, 170 millions de dollars en masse salariale, engendre‐ ront des dépenses supplé‐ mentaires estimées à près de 6 millions de dollars.

Il manquait de 22 à 24 mil‐ lions de dollars. On pouvait tasser des affaires dans le temps, mais on ne peut pas tout tasser […]. Quand tu es rendu avec un écart aussi gros, il faut prendre des déci‐ sions plus fortes. Si on ne prend pas les décisions pour 2023, il va falloir les prendre en 2024 ou 2025.

Michel Potvin, président, comité des finances de Sague‐ nay

La décision de geler les taxes foncières en 2022, une promesse électorale de la mairesse Julie Dufour, ne sus‐ cite aucun regret chez Michel Potvin.

C’est important de respec‐ ter les promesses. On ne pen‐ sait jamais que le ciel, ou la neige nous tomberait sur la tête. On s’est reviré de bord, on a pris nos gens et c’est un service que les gens vont ap‐ précier avec le service des tra‐ vaux publics , a-t-il ajouté.

Avaler la pilule

Michel Potvin convient que pour certains citoyens, la pilule sera difficile à avaler.

C’est pour ça qu’on essaie de baisser le plus possible en ne diminuant pas les services. Il va falloir expliquer. On ne peut pas faire autrement en ce moment sauf si on le fait en trichant, en prenant du court terme et en le mettant à long terme , croit le président du comité des finances, qui rappelle à nouveau que l'éta‐ lement des dépenses dans le temps était une pratique cou‐ rante sous l’ère Jean Tremblay.

Michel Potvin fait écho aux propos souvent formulés par la mairesse Dufour et martèle que le développem­ent écono‐ mique est la clé pour équili‐ brer les finances et garnir les coffres de la Ville.

Toute la campagne de Mme Dufour était axée sur l’économie. On a commencé par libérer un petit 5 millions de dollars. On a reçu 50 mil‐ lions du gouverneme­nt et c’est devenu 117 millions de dollars [pour la zone indus‐ trialo-portuaire]. Ça prend vraiment de l’industrie, le pri‐ maire, pour amener des gens , soulève le conseiller, qui sou‐ haite rendre la Ville plus at‐ trayante et compétitiv­e.

Michel Potvin ne croit pas qu’un coup de théâtre comme celui de 2019, alors qu’une majorité de conseiller­s avait rejeté le budget, se re‐ produira lors du dépôt du do‐ cument le 13 décembre.

Je connais très bien les conseiller­s et ils savent que je dis toujours la vérité. Je vais

leur donner les paramètres. On a fait une séance primaire et on a bien expliqué ces pa‐ ramètres , assure Michel Pot‐ vin. Une réunion préparatoi­re aura d'ailleurs lieu mercredi

après-midi.

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