La forme de l’eau: le meilleur du cinéma à l’ancienne
Le film plusieurs fois oscari‐ sé de Guillermo del Toro est diffusé sur ICI Télé le di‐ manche 30, à 23 h 25.
En 2017, après des films re‐ marqués (L’échine du diable, Hellboy, Le labyrinthe de Pan…), le cinéaste mexi‐ cain a réalisé La forme de l’eau, un film ayant mis tout le monde d’accord, du Festival de Venise – qui lui a remis son Lion d’or – aux Oscars (il y a remporté les statuettes des meilleurs film, réalisateur, dé‐ cor et musique) en passant par le public et la critique.
Voilà un succès rare pour un film de genre, mais surtout une consécration pour un grand spectacle au sens noble du terme, avec coeur qui bat fort et poésie visuelle de chaque instant.
Une histoire d’amour… singulière
En pleine guerre froide, Eli‐ sa, une femme de ménage muette, travaille dans un la‐ boratoire militaro-scientifique secret. Un jour, elle découvre que l’endroit sert aussi à ca‐ cher une étrange créature aquatique, convoitée autant par le peuple américain que par les Soviétiques. La belle et la bête? En quelque sorte, oui…
Un film fantastique, au sens premier du terme
Oui, bien sûr, Guillermo del Toro travaille depuis toujours les codes du cinéma fantas‐ tique, d’horreur et de sciencefiction.
Or, cette fois, son fantas‐ tique, c’est aussi ailleurs qu’il le puise : dans sa façon d’être une oeuvre de cinéma com‐ plète, à l’ancienne, comptant sur absolument tous ses élé‐ ments pour faire revivre le plus beau et le plus candide, c’est-à-dire le pouvoir d’en‐ chantement et d’émerveille‐ ment unique du septième art.
Tim Burton, Steven Spielberg et Amélie Poulain
Oui, ce sont bien des noms qui viennent en tête en regar‐ dant La forme de l’eau. Comme Burton, del Toro a in‐ venté un monde gothico-fan‐ tastique en assumant réfé‐ rences et clins d’oeil aux séries B et Z d’antan (La créature du lac et les films d’espionnage des années 50). De Spielberg, il semble avoir retenu les res‐ sorts narratifs d’E.T. en organi‐ sant la rencontre entre deux marginaux, isolés, que le reste du monde ne comprend pas.
Et enfin, comme Amélie Poulain, son héroïne est fleur bleue, découvrant le monde aux couleurs chaudes et pim‐ pantes.
Familier, mais singulier peut-être,
La forme de l’eau peut bien évoquer d’autres films, il n’en reste pas moins unique. Notamment par sa façon de se transformer naturellement en véritable leçon de mise en scène. Harmonie des cou‐ leurs; équilibre des formes et des volumes quasi parfait; ca‐ drages entraînants; Sally Haw‐ tout se met surtout au service des émotions, du récit, des personnages.
Compléments: L'année 2017 en 10 films Oscar: le palmarès idéal La forme de l’eau, sur ICI Télé, dimanche 30 octobre, à 23 h 25.
La bande-annonce (source : YouTube)