Gala Québec Cinéma : Radio-Canada maintient le cap, malgré les critiques
Au lendemain de l’annonce de la fin de la diffusion du Gala Québec Cinéma par Radio-Canada, cette déci‐ sion continue de susciter l’incompréhension du mi‐ lieu du cinéma québécois, qui demande au diffuseur public de faire marche ar‐ rière. Toutefois, Dany Me‐ loul, directrice générale de la Télévision à Radio-Cana‐ da, reste ferme sur sa posi‐ tion.
Radio-Canada doit des ex‐ plications à toute l’industrie cinématographique. Il est trop facile d’invoquer les faibles cotes d’écoute d’un ga‐ la diffusé en juin pour en justi‐ fier l’abolition, a indiqué, par communiqué, Hélène Mes‐ sier, présidente-directrice gé‐ nérale de l’Association québé‐ coise de la production média‐ tique (AQPM).
Nous demandons à Radio-Canada de surseoir à sa déci‐ sion [...] et de s’asseoir avec des représentants du milieu pour discuter d’une réelle stratégie visant à promouvoir et à faire rayonner notre ciné‐ matographie, a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué, la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec (SPACQ) a égale‐ ment demandé à Radio-Cana‐ da de revoir une décision qu’elle juge d’autant plus in‐ compréhensible et inappro‐ priée que l’industrie du ciné‐ ma d’ici peine à se remettre des conséquences de la pan‐ démie et que le Gala Québec Cinéma devait fêter son 25e anniversaire l’année pro‐ chaine.
D’autres galas concer‐ nés?
Toutefois, en entrevue avec Catherine Richer, chroni‐ queuse culturelle à l’émission
Le 15-18, Dany Meloul a confirmé la volonté de Radio-Canada de remplacer la diffu‐ sion de cette cérémonie an‐ nuelle de récompenses par une émission d’une heure vi‐ sant à mettre en lumière le ci‐ néma québécois, mais autre‐ ment.
À travers le monde, les ga‐ las sont moins prisés par le public, a-t-elle constaté. Cette notion de regarder une re‐ mise de prix à la télévision ne marche plus.
D’ailleurs, elle n'exclut pas que Radio-Canada décide de cesser de diffuser d’autres ga‐ las à l’avenir.
Je ne peux pas vous dire qu’on met fin à tous les galas, mais je ne peux pas vous dire que tous les galas vont rester non plus. C’est du cas par cas.
Dany Meloul, directrice gé‐ nérale de la Télévision à Ra‐ dio-Canada
Dany Meloul a également fermé la porte à une poten‐ tielle diffusion du prochain Gala Québec Cinéma sur ICI ARTV, ou sur toute autre pla‐
teforme radio-canadienne.
Elle aimerait cependant que l’industrie du cinéma qué‐ bécois fasse confiance à Ra‐ dio-Canada dans sa volonté de continuer à faire rayonner les films réalisés dans la Belle Province.
Il y a deux ans, on avait mis fin à deux émissions culturelles sur ARTV et on avait été hautement critiqués. On disait : "C’est la fin de la culture à ARTV", a-t-elle rappe‐ lé.
On avait dit : "Attendez, on arrive avec une nouvelle offre et c’est ce qu’on a fait", a-t-elle ajouté.
L’industrie est menacée, avertit un distributeur
Ces propos ont fait forte‐ ment réagir Louis Dussault, président de la société de dis‐ tribution K-Films Amérique.
Dany Meloul insulte le ci‐ néma québécois par cette at‐ titude et cette fermeture. Je n’en reviens pas, a-t-il déclaré. Comment se fait-il qu’elle soit à ce point incapable d’écouter les doléances du milieu du ci‐ néma? Elle veut absolument tuer le cinéma québécois.
Selon lui, le milieu du ciné‐ ma québécois est abasourdi et consterné depuis l’annonce de lundi.
C’est comme si on ne valait rien. On prend ça comme une grande insulte à notre travail.
Louis Dussault, président de K-Films Amérique
Louis Dussault ne com‐ prend d’autant pas la décision de Radio-Canada que les cotes d’écoute d’environ 500 000 personnes enregis‐ trées lors du dernier Gala Québec Cinéma n’étaient pas si basses, selon lui, considé‐ rant le fait que la cérémonie a été diffusée en période esti‐ vale.
C’est absolument inaccep‐ table de la part d’un diffuseur public, a-t-il souligné. C’est sa responsabilité de diffuser le gala qui honore les artisans de notre cinéma national. C’est un service culturel essen‐ tiel.