Radio-Canada Info

La GRC enquête sur de possibles « postes de police » chinois au Canada

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La Gendarmeri­e royale du Canada (GRC) enquête sur la présence de ce qui serait des bureaux de la police chinoise au pays. Selon l’or‐ ganisme de défense des droits de la personne Safe‐ guard Defenders, il y en au‐ rait plus de 50 dans le monde, dont 3 dans la grande région de Toronto, au sein de quartiers où beaucoup de Chinois vivent.

L’un d’entre eux serait dans une maison, un autre dans un édifice commercial d’un étage à Markham et un troisième dans un dépanneur du quartier Scarboroug­h, dans l’est de Toronto.

Nous croyons que, dans la plupart des pays, il s’agit d’un réseau de personnes plutôt que d’un poste de police où l’on traînerait les gens, a expli‐ qué Laura Harth, de Safe‐ guard Defenders.

C’est totalement illégal, se‐ lon les lois internatio­nales. C’est une violation grave de la souveraine­té territoria­le.

Des bureaux de service?

En réponse à des ques‐ tions de CBC au sujet de ces bureaux, l’ambassade de Chine a répondu que le gou‐ vernement local de la pro‐ vince du Fujian a créé une pla‐ teforme en ligne pour aider les Chinois qui vivent à l’étran‐ ger.

En raison de la pandémie de COVID-19, de nombreux ci‐ toyens chinois qui vivent à l’étranger sont incapables de revenir en Chine à temps pour renouveler leur permis de conduire ou accéder à d’autres services, explique l’ambassade dans une décla‐ ration écrite.

Pour des services comme le renouvelle­ment du permis de conduire, il faut subir un examen physique général, des tests de vision et d’audi‐ tion. Le but de ces bureaux de service à l’étranger est de fournir de l’aide gratuite aux ressortiss­ants chinois à cet ef‐ fet.

L’ambassade affirme que le personnel des bureaux de service est formé de béné‐ voles qui ne sont pas des poli‐ ciers chinois et qui ne parti‐ cipent à aucune enquête cri‐ minelle ou autre activité perti‐ nente.

Safeguard Defenders af‐

firme cependant qu’il y a des preuves que des personnes ayant un lien avec ces postes de police ont aidé à convaincre des citoyens chi‐ nois soupçonnés de fraude de rentrer au pays pour faire face à la justice.

CBC n’est pas parvenue à confirmer cette informatio­n.

Dans une déclaratio­n écrite, la GRC affirme toutefois qu’elle enquête sur des allégation­s d’activité criminelle en lien avec ces supposés postes de police.

La GRC a également décla‐ ré qu'elle prend très au sé‐ rieux les menaces à la sécurité des personnes vivant au Ca‐ nada et qu’elle est consciente que des États étrangers peuvent chercher à nuire à des communauté­s ou à des personnes au Canada.

Un député presse Otta‐ wa d'agir

Le député conservate­ur fé‐ déral Michael Chong s’insurge de ce qu’il qualifie d’intrusion scandaleus­e dans la souverai‐ neté canadienne.

Nous avons entendu par‐ ler des menaces à l’endroit des gens qui militent pour les droits des minorités en Chine, comme les communauté­s ouïgoure et tibétaine, pour‐ suit-il.

Il s’agit d’un autre moyen que Pékin peut utiliser pour opprimer des Canadiens d’ori‐ gine chinoise qui vivent ici , af‐ firme le député.

Il appelle le gouverneme­nt canadien à prendre des me‐ sures immédiates ou, à tout le moins, à exprimer son indi‐ gnation dans le cadre d’une démarche officielle auprès de l’ambassadeu­r de Chine au Canada.

D'après les renseigne‐ ments d'Idil Mussa, de CBC

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