Conflit interne au PCQ : un changement de garde à prévoir
Pris dans une « guerre in‐ testine » qui oppose deux camps, le Parti conserva‐ teur du Québec (PCQ) de‐ vrait bientôt procéder à des changements. RadioCanada a appris que des dé‐ marches sont en cours pour nommer un nouveau directeur exécutif, entre autres.
Selon nos informations, un ami d’Éric Duhaime est dans le viseur pour occuper ce poste à la tête du PCQ. Il s’agit de Patrick Bégin, ex-directeur de la programmation de la sta‐ tion de radio FM93, à Québec, du temps où M. Duhaime y animait une émission.
Joint au téléphone, M. Bé‐ gin n’a pas voulu confirmer ou infirmer qu’il a été appro‐ ché. Il a toutefois participé à la dernière campagne électorale aux côtés du chef, et plusieurs estiment qu’il est taillé sur mesure pour occuper la fonc‐ tion de directeur exécutif.
Ce poste ne serait toute‐ fois pas le seul qui pourrait changer de mains au PCQ, se‐ lon nos informations. Le bu‐ reau exécutif national doit se réunir d’ici la mi-novembre et c’est à ce moment que le bras‐ sage de cartes pourra vérita‐ blement débuter.
Il n’y aura pas de congédie‐ ment, assure Éric Duhaime lors d’un bref appel avec Ra‐ dio-Canada. Rien ne va se faire dans la précipitation, ajoute-t-il.
Je vois ça comme une crise de croissance. Dans les mé‐ dias, ça sort gros, mais quand je parle aux gens dans le parti, ils sont de bonne humeur.
Éric Duhaime, chef du PCQ Au terme des élections provinciales, le 3 octobre der‐ nier, un groupe de conserva‐ teurs insatisfaits de la ma‐ nière dont la campagne s’est déroulée a commencé à récla‐ mer des changements dans l’entourage d’Éric Duhaime.
De proches collaborateurs du chef sont notamment ac‐ cusés d’avoir pris de mau‐ vaises décisions, d’avoir mal géré certains aspects de la campagne et de ne pas avoir écouté les conseils prodigués par des organisateurs d’expé‐ rience.
A contrario, leurs détrac‐ teurs se font reprocher de chercher des boucs émis‐ saires et de vouloir prendre le contrôle du PCQ au moment où le parti n’a jamais été aussi populaire et n’a jamais eu au‐ tant de financement.
Les candidats et les organi‐ sateurs du PCQ seront réunis à Drummondville, samedi, pour faire le bilan de la cam‐ pagne électorale. M. Duhaime affirme que la discussion, qui se fera à huis clos, ne portera pas sur le conflit interne et les changements à venir.
D’un commun accord
L’actuel directeur exécutif, qui fait partie des personnes ciblées par les critiques des conservateurs mécontents, indique qu’il est prêt à délais‐ ser son poste actuel, tout en affirmant son souhait de res‐ ter actif dans l’organisation.
Raffael Cavaliere confirme
qu'il participe même au pro‐ cessus qui vise à lui trouver un remplaçant. Je cherche des gens pour venir m’épauler. C’est d’un commun accord.
Interrogé pour savoir si la crise actuelle est la cause de sa décision, M. Cavaliere sou‐ tient qu’il envisageait de quit‐ ter son poste de directeur exécutif avant même le début de la campagne électorale.
C’est moi qui veux ça. Je suis fatigué. Ça fait deux ans que je travaille à fond de train.
Raffael Cavaliere, directeur exécutif du PCQ
Un haime salaire pour Du‐
M. Cavaliere affirme que le bureau exécutif était persua‐ dé que les résultats électo‐ raux permettraient au PCQ d’obtenir un meilleur finance‐ ment, ce qui allait inévitable‐ ment se traduire par l’em‐ bauche de nouveaux em‐ ployés au sein du parti.
Le chef, Éric Duhaime, fait une lecture semblable de la si‐ tuation. Il ajoute d’ailleurs qu’il compte demander for‐ mellement au PCQ de lui ver‐ ser un salaire alors qu’il avait volontairement accepté de s’en priver lorsque les fi‐ nances du parti étaient plus précaires.
Sa demande devrait être traitée lors de la rencontre du bureau exécutif national pré‐ vue d’ici la mi-novembre.
M. Duhaime estime qu’un sa‐ laire comparable à l’indemnité de base d’un député, qui s’élève actuellement à 101 561 $, selon le site web de l’Assemblée nationale, serait justifié.