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Un deuxième requin blanc trouvé mort sur les côtes des Maritimes

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Après Pointe-Sapin, au Nouveau-Brunswick, la se‐ maine dernière, c'est maintenant sur la côte de la Nouvelle-Écosse qu'ont vient de trouver un requin blanc mort.

Des résidents du Cap-Bre‐ ton ont trouvé la carcasse d'un jeune requin blanc de 2 mètres à North Sydney. Ils ont signalé sa présence à l'or‐ ganisme Marine Animal Res‐ ponse Society, qui a commu‐ niqué avec la plongeuse Laura Brophy pour récupérer le poisson.

C'était la première fois que je voyais un requin blanc, sur‐ tout de près comme ça. C'était vraiment bien de pou‐ voir le toucher, sa peau est super lisse, explique Laura Brophy.

Transporte­r la carcasse n'était pas facile. Il était en bas d'une falaise, donc difficile d'accès. On l'a remorqué au club nautique. Pêche et Océans nous a rencontrés là, indique Mme Brophy, afin que le requin puisse être transporté à Halifax pour une nécropsie.

Découverte­s rares et anormales, selon un ex‐ pert

C'est définitive­ment rare d'avoir un rapport d'un re‐ quin blanc sur la plage et d'en avoir deux au cours de quelques semaines. Oui, c'est vraiment quelque chose d'anormal, affirme le direc‐ teur du Ocean Tracking Net‐ work à l'Université Dalhousie, Fred Whoriskey.

Mais leur présence dans nos eaux n'est pas rare. Les requins s'y plaisent, selon M. Whoriskey.

Même avec le changement climatique, c'était bon avant, c'est encore bon maintenant et ça va être bon dans l'avenir pour eux autres, souligne-t-il.

L’espèce connaît peut-être une croissance, selon Fred Whoriskey, à cause des me‐ sures de conservati­on en vi‐ gueur. Cette croissance repré‐ sente un risque faible pour les humains, ajoute-t-il.

Il n'y a pas d'estimation de la population de requins blancs dans les eaux de l'At‐ lantique, selon le site web du ministère fédéral de l'Environ‐ nement. Il y a environ 100 si‐ gnalements de requins blancs repérés près de la côte atlan‐ tique depuis 1874, bien que les observatio­ns augmentent, avec plus de 40 depuis 2009, ajoute le site web.

Il se pourrait très bien que nous nous attendions à voir plus fréquemmen­t des phé‐ nomènes comme des mortali‐ tés naturelles parce que, que cela nous plaise ou non, les choses tournent mal en biolo‐ gie.

Fred Whoriskey, directeur du Ocean Tracking Network à l'Université Dalhousie

Des morts inexpliqué­es pour le moment

Fred Whoriskey rappelle que les requins blancs n'ont pas de prédateurs dans les eaux canadienne­s de l'Atlan‐ tique. Donc, nous examinons probableme­nt les causes na‐ turelles de la mort de ces deux animaux, ce qui est un phénomène intéressan­t.

Les images des requins, dit-il, ne suggèrent pas qu'ils aient été tués par une colli‐ sion avec un navire ou un en‐ chevêtreme­nt de filets de pêche. Les animaux pour‐ raient être morts d'un virus ou d'une bactérie qui pourrait être étudiée lors du processus d'autopsie.

Il peut s'agir d'un orga‐ nisme pathogène qui n'a pas encore été identifié par la science, estime M. Whoriskey.

Boris Worm, professeur de biologie de la conservati­on marine à l'Université Dalhou‐ sie, signale que les grands re‐ quins blancs se trouvent jus‐ qu'à Terre-Neuve. Ils sont gé‐ néralement dans les eaux ca‐ nadiennes à la fin de l'été et à l'automne, a-t-il dit, chassant probableme­nt certaines es‐ pèces de proies dans notre ré‐ gion, comme le maquereau.

Mais le plus grand risque pour le plus grand prédateur des mers, selon Boris Worm, est l'homme. Un requin en chasse pourrait ne pas remar‐ quer les chalutiers et se faire prendre, ce qui pourrait en‐ traîner sa mort, a-t-il déclaré.

Et lors de la pêche à la pa‐ langre, on lance des lignes ap‐ pâtées avec des centaines d'hameçons. Les requins peuvent les sentir à distance, ce qui peut les attirer, selon le professeur de biologie.

Avec les renseignem­ents de Pau Légère et de la Presse canadienne

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