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Allô mon Coco : des employés attendent d’être payés après la disparitio­n de leur patron

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Des employés et fournis‐ seurs du Allô mon Coco de Sherbrooke déplorent ne pas avoir été payés à la suite de la fermeture su‐ bite du restaurant il y a quelques semaines.

Le franchisé de l’établisse‐ ment situé à côté du Carre‐ four de l’Estrie, Hassan Khrai‐ bani, doit de l’argent à une trentaine d’employés et est in‐ trouvable.

On a fermé du jour au len‐ demain et on n’a pas eu vrai‐ ment de raison du pourquoi.

Le restaurant fonctionna­it bien à la base, rapporte une source confidenti­elle qui a travaillé pour le restaurant jusqu’à sa fermeture.

Plusieurs collègues n’ont pas eu de paie pendant un mois, des paies ont rebondi dans des comptes. Beaucoup des employés aussi n’ont ja‐ mais reçu leur dernière paie, en fait la majorité des em‐ ployés, ou ils ont eu une paie incomplète. On n’a pas de ta‐ lon, mais il semble manquer des heures sur leur paie. On n’a pas reçu notre 4 % non plus. C’est une autre affaire. Nos paies de vacances ne ren‐ traient pas à chaque année, donc ça représente beaucoup d’argent, ajoute-t-elle.

Plusieurs sources confi‐ dentielles ont confirmé que des employés sont toujours en attente d’un chèque de la part de Hassan Khraibani. Certains d’entre eux ont tenté de lui écrire ou de contacter son frère, qui l’aidait à gérer le restaurant.

Au début, on a réussi à les joindre, ils répondaien­t aux deux semaines, répondaien­t aux trois semaines. À mo‐ ment donné, ils ont tout blo‐ qué : plus de Facebook, plus de cellulaire, rien. [...] Il n’y avait plus aucun moyen de les joindre, c’est des personnes introuvabl­es, injoignabl­es. Source confidenti­elle Le directeur général de Fruits et légumes de l’Estrie, Benjamin Dumas, est aussi à la recherche de M. Khraibani pour des factures impayées.

J’ai simplement appelé au restaurant pour savoir ce qui se passe, "ça fait une semaine, deux semaines que tu n’as pas commandé chez nous", juste savoir s’il y avait un en‐ jeu avec nous. Ensuite, on n’avait pas de nouvelles, donc on a contacté le propriétai­re sur son cellulaire. C’est là qu’une petite lumière a allu‐ mé, car la ligne n’était plus ac‐ cessible, raconte-t-il.

Pour l’instant, c’est en at‐ tente. Ce n’est pas de très gros montants de notre côté, donc on n’est pas trop tou‐ chés par ça, mais on est en contact avec la chaîne pour la suite des choses, soutient-il.

Radio-Canada a tenté de contacter Hassan Khraibani pour obtenir sa version des faits. À l’instar des autres par‐ ties impliquées dans le dos‐ sier, nous n’avons pas réussi à lui parler.

Plainte possible

Sans parler du cas du Allô mon Coco en particulie­r, l’avo‐ cat Mario Goulet conseille aux personnes vivant des difficul‐ tés de rémunérati­on à faire une plainte à la CNESST. La commission fournit l’avocat, ils vont faire une réclamatio­n avec un avis de paiement à l’employeur, et par la suite, ils vont intenter au nom des tra‐ vailleurs un recours devant la Cour du Québec ou la Cour supérieure, selon le montant, et ils vont le faire gratuite‐ ment, souligne-t-il.

Normalemen­t, si la chaîne de franchiseu­r acquiert ellemême l’entreprise et que l’en‐ treprise continue ses affaires, le Code du travail prévoit ex‐ pressément que le nouvel employeur a les mêmes charges qu’avait l’employeur précédent à l’égard des em‐ ployés. Le nouvel employeur sera à ce moment-là tenu de payer [...] s’il y a une continui‐ té d’entreprise. Ça pourrait être différent en cas de faillite, précise-t-il.

Le responsabl­e des com‐ munication­s pour la Direction de la prévention-inspection Centre-Sud à la CNESST, Yvon Grégoire, rappelle que les tra‐ vailleurs disposent d’un an pour porter plainte en ma‐ tière de normes du travail.

Le groupe MTY, à qui ap‐ partient la bannière Allô mon Coco, prévoit rouvrir le res‐ taurant d’ici les prochains jours.

Le groupe MTY n'a pas rap‐ pelé Radio-Canada, malgré de multiples demandes.

Avec les informatio­ns de Thomas Deshaies

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