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Félix Auger-Aliassime s’offre le no 1 mondial et une 3e finale de suite

- Jean-François Chabot

Félix Auger-Aliassime (no 3) demeure intraitabl­e. Sa‐ medi, il a offert une leçon de tennis au no 1 mondial, Carlos Alcaraz, pour se tailler une place en finale du tournoi de Bâle, en Suisse.

Le Québécois de 22 ans a vaincu l’Espagnol en deux manches de 6-3 et 6-2 pour accéder à la grande finale pour un troisième week-end de suite après Florence et An‐ vers.

Éprouvant quelques en‐ nuis en début de match avec sa première balle de service,

Auger-Aliassime obtient tout de même deux premières balles de bris qui auraient pu le lancer en avant 3-1.

Au lieu de ça, le no 1 mon‐ dial s’est ressaisi pour refer‐ mer la porte.

Les deux joueurs sont ain‐ si restés dans la logique du service jusqu’au huitième jeu de la manche initiale quand le Québécois a réalisé la percée qui lui a permis de s’offrir un précieux avantage.

Auger-Aliassime s’est im‐ posé dans cette première manche en inscrivant des points sur plus de 87% de ses premières balles en jeu, in‐ cluant 6 as. Il a aussi limité Al‐ caraz à 5 petits points en re‐ tour de service.

Il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour voir Au‐ ger-Aliassime prendre le ser‐ vice de son rival d’assaut et enregistre­r un second bris pour passer aux commandes et confirmer sur son service.

Résistant à un dernier sur‐ saut qui a vu Alcaraz mener 030 au sixième jeu de la se‐ conde manche, Auger-Aliass‐ sime est revenu en force pour ensuite creuser l’écart et me‐ ner à une conclusion rapide au bout de 81 minutes de jeu.

Après avoir repoussé l’unique balle de bris de la ren‐ contre pour Alcaraz, il a conclu sur sa deuxième balle de match.

Avec des airs de Roger Fe‐ derer dans les terres de son idole, Auger-Aliassime n’a relâ‐ ché son emprise, ajoutant trois as et affichant un ratio de 78% (14/18) au chapitre des points enregistré­s sur ses premières balles en jeu.

À présent invaincu en trois duels face à Alcaraz, AugerAlias­sime a rendez-vous en fi‐ nale, dimanche, avec le ga‐ gnant de l’autre demi-finale qui opposera le Danois Holger

Rune, 25e raquette mondiale, à l’Espagnol Roberto BautistaAg­ut (no 6).

Je suis heureux de la quali‐ té de mon jeu en ce moment et d’avoir vaincu le meilleur joueur au monde , a indiqué Auger-Aliassime en entrevue d’après-match sur le court.

Quand on lui a demandé d’expliquer ses succès en salle, il a souligné que le fait d’être originaire de Montréal lui avait offert de nombreuses opportunit­és de s’entraîner sur des courts intérieurs en raison de la rigueur du climat.

À savoir qui de Rune ou Bautista Agut il aimerait af‐ fronter en finale, Auger-Alias‐ sime n’a pas hésité un instant.

J’ai souvent joué contre Roberto (Bautista Agaut) et il est le dernier à m’avoir battu au cours des dernières se‐ maines. Alors, ce serait bien de l’affronter. Holger est sur une belle poussée en ce mo‐ ment. Ça pourrait donner un bon match aussi.

Félix Auger-Aliassime

peut-être rendus trop gros pour qu’une ville ou même deux ou trois en prennent l’entière responsabi­lité.

La position du gouverne‐ ment britanno-colombien de ne pas appuyer la candida‐ ture de Vancouver 2030 m’amène à la réflexion qu’il faut peut-être disperser en‐ core plus les coûts d’organisa‐ tion d’un tel événement, peut-être même qu’un pays tout entier pourrait présenter des compétitio­ns.

L’atmosphère dans le vil‐ lage des athlètes ne serait pas la même puisqu’ils ne seraient pas tous réunis au même en‐ droit, mais ce ne serait pas la première fois. Aux derniers Jeux de Pékin, il y avait trois villages différents selon les discipline­s pratiquées.

On devrait aussi revoir le concept des cérémonies d’ou‐ verture. Désolé chers amis pu‐ ristes, mais le défilé des na‐ tions fait plutôt vieillot. Qui a vraiment envie de regarder 84 délégation­s en hiver et 206 en été marcher l'une après les autres dans un stade?

Mais revenons à la nou‐ velle du jour, la question est de savoir si la candidatur­e de Vancouver 2030 est vraiment morte et enterrée. Ce n’était pas si clair lors de la confé‐ rence de presse. Certains par‐ laient au passé, d'autres au futur. Alors, permettez-moi de parler au présent.

Le gouverneme­nt de la Co‐ lombie-Britanniqu­e doit abso‐ lument revoir sa décision. Je ne dis pas de changer de déci‐ sion, mais il doit au moins rouvrir le dialogue avec le COC et les quatre Premières Nations afin d’avoir assez d'informatio­ns pour prendre une décision bien éclairée.

Une décision où l’on consi‐ dérera les deux côtés du ta‐ bleau comptable.

gant.

La petite bourgeoisi­e dé‐ çue des années PT, les milieux d’affaires, les classes moyennes exaspérées de voir des pauvres se mettre à voya‐ ger et même à envoyer leurs enfants à l’université (résultat de leur promotion sociale dans les années Lula), sans oublier les évangélist­es ravis par ses tirades sur la loi et l’ordre , Dieu, la famille et la patrie. Tout ce beau monde allait porter Bolsonaro au pouvoir.

Une résilience excep‐ tionnelle malgré une ges‐ tion inepte<

On aurait pu croire que quatre années plus tard, la si‐ tuation serait différente. Entre janvier 2019 (prise du pou‐ voir) et l’élection d’oc‐ tobre 2022, on a pu voir ce que valait, à l’usage, une ad‐ ministrati­on Bolsonaro, pour sanctionne­r ensuite ses résul‐ tats.

Des résultats qui incluent : Un des pires bilans sani‐ taires au monde pendant la pandémie (en chiffres abso‐ lus, avec 700 000 morts, et aussi pour les cas et les décès de COVID par habitant) et un appauvriss­ement des classes populaires, avec le retour de la sous-alimentati­on dans cer‐ taines régions. Une remontée en flèche de la déforestat­ion et des incendies en Amazonie, résultat (entre autres) d’une collusion du pouvoir avec le lobby agroalimen­taire, qui préfère raser les forêts pour faire des pâturages. Un sec‐ teur de l’éducation négligé, abandonné en bonne partie à l’influence des lobbies évan‐ géliques, soutiens importants du président d’extrême droite. Et puis, du point de vue de la méthode d’exercice du pouvoir : une généralisa‐ tion de l’invective, du dénigre‐ ment, des accusation­s de toutes sortes. Un flot continu de fausses rumeurs, systéma‐ tisé sur les réseaux sociaux dont le Brésil est friand (What‐ sApp).

Même arrivée au pouvoir, l’administra­tion Bolsonaro s’est caractéris­ée par un ton de campagne électorale per‐ manente, avec une désinfor‐ mation en ligne systématiq­ue, dont voici quelques thèmes récurrents : La gauche, c’est Satan; Lula le corrompu; Lula et les trafiquant­s de drogue; Lula veut fermer les églises.

Bolsonaro, comme Trump

Malgré ces outrances, mal‐ gré des résultats sanitaires et environnem­entaux catastro‐ phiques, le résultat du pre‐ mier tour, le 2 octobre, a montré la résilience excep‐ tionnelle de Bolsonaro et de ses appuis dans la population brésilienn­e.

Tel un Trump aux ÉtatsUnis, qui ne brillait ni par sa compétence, ni par ses idées ou sa connaissan­ce des dos‐ siers, transforma­nt la poli‐ tique en une spectacle perma‐ nent de guérilla politicien­ne et de culte de la personnali­té, Bolsonaro a obtenu un score étonnant au premier tour : 43,2 % des suffrages expri‐ més.

En légère baisse par rap‐ port au premier tour de 2018. (Pour mémoire : Trump à la présidenti­elle de 2020 a fait 47 %.)

Au Congrès (Sénat et Chambre des députés), les succès de ses alliés ont été nombreux à l’élection du 2 oc‐ tobre. Le général Eduardo Pa‐ zuello, un ministre de la Santé si incompéten­t qu’il a laissé des malades de la COVID mourir de suffocatio­n à Ma‐ naus, alors qu’il avait à dispo‐ sition des stocks d’oxygène pour les sauver… a triomphé dans les urnes à Rio.

Autre élection triomphale : celle de Ricardo Salles, le mi‐ nistre de l’Environnem­ent (2019-2021) réputé à la solde du lobby agroalimen­taire, qui a présidé à une remontée ca‐ tastrophiq­ue de la déforesta‐ tion en Amazonie en abro‐ geant des lois de défense de l’environnem­ent. Le politicien a obtenu un des plus gros scores comme député à la Chambre.

On le voit, le bolsonaris­me, comme le trumpisme aux États-Unis, ont fait leur nid dans le paysage. De façon du‐ rable, au-delà des personnali‐ tés fondatrice­s. La qualité ou non de leur gestion n’a prati‐ quement aucun rapport avec les scores impression­nants qu’ils continuent de faire aux élections.

Lula : retour après la traversée du désert

Face à Bolsonaro et au bol‐ sonarisme, Lula da Silva, l’an‐ cien président qui veut le re‐ devenir, le héros des déshéri‐ tés du Nordeste, est un homme qui revient de loin.

À partir de 2016 et jus‐ qu’en 2019, il sera dans l’étau de la justice, pour toutes sortes de délits de corruption — dont beaucoup, on le com‐ prendra plus tard, ont été in‐ ventés.

En 2018 et 2019, il passera 580 jours en prison, avant que toutes les charges contre lui ne soient rétrospect­ivement annulées par la Cour su‐ prême. C’est Sergio Moro, le juge-vedette responsabl­e de l’enquête Lava Jato sur la cor‐ ruption systémique au Brésil, qui le fait appréhende­r puis condamner en 2018.

Dans les pratiques juri‐ diques brésilienn­es, il existe des passerelle­s étonnantes : après son désaveu par la Cour suprême, Sergio Moro se lan‐ cera en politique… aux côtés de Bolsonaro! Ce qui res‐ semble à un aveu, a posterio‐ ri, du caractère partisan de son acharnemen­t contre Lula, une chose que des intercep‐ tions téléphoniq­ues ont révé‐ lée au grand jour.

Un peu comme Joe Biden, à qui on avait confié en 2020, à 77 ans, la tâche de vider Do‐ nald Trump de la MaisonBlan­che, Lula, qui a aussi 77 ans aujourd’hui, est l’espoir de ceux qui espèrent crever l’abcès Bolsonaro.

Un verdict qui ne tran‐ chera pas le noeud gordien

Dans tous les cas, la vic‐ toire de l’un ou de l’autre sera acquise de justesse, et laissera béante la division d’un pays à 50-50, apparemmen­t sans voie médiane de compromis.

Une courte victoire de Bol‐ sonaro renforcera les inquié‐ tudes — ou le désespoir — de ceux qui craignent de voir la démocratie brésilienn­e et les préoccupat­ions environne‐ mentales dans ce pays pou‐ mon de la planète prendre le bord pour de bon.

Mais une courte victoire de Lula ne crèvera pas l’abcès, exactement comme celle de Joe Biden ne l’a pas fait aux États-Unis. Outre les dangers possibles d’un putsch ou d’une mobilisati­on révolution‐ naire des partisans armés de Bolsonaro, ce sera la capacité même d’un président Lula-II à gouverner qui sera mise en cause.

Le noeud gordien de la dé‐ mocratie brésilienn­e ne sera pas tranché par cette élection présidenti­elle rien moins que dramatique.

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