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De Berlin à Paris, l’ambassadeu­r Stéphane Dion voit aux intérêts du Canada

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Après avoir passé cinq ans à Berlin à titre d’ambassa‐ deur du Canada, l’ex-mi‐ nistre libéral Stéphane Dion a accepté le nouveau mandat que lui a confié le premier ministre Justin Trudeau, celui d’ambassa‐ deur du Canada à Paris. Il garde aussi son mandat d’envoyé spécial du pre‐ mier ministre auprès de l’Union européenne.

Il accordait jeudi à l'émis‐ sion Midi info sa première en‐ trevue à un média canadien depuis qu'il a reçu ses lettres de créance de l'Élysée, le 13 octobre dernier.

Guerre en Ukraine, crise des prix de l'énergie, inflation galopante, gouverneme­nts de droite, l’Europe traverse des temps mouvementé­s et l’am‐ bassadeur se dit préoccupé par la démocratie sur le conti‐ nent européen.

Ma priorité, c’est de [m]’as‐ surer que les démocratie­s eu‐ ropéennes tiennent le coup, évoluent dans la bonne direc‐ tion. Le Canada n’est pas une île. Nous avons besoin d’alliés européens, d’un continent eu‐ ropéen résolument démocra‐ tique, libéral [...] Donc, nous faisons tout ce qu’on peut pour faire avancer les intérêts canadiens de concert avec les intérêts européens.

L’ambassadeu­r convient que le mouvement d’extrême droite que défendent certains pays comme l’Italie et la

Suède ne sont pas souhai‐ tables au Canada. Quand un pays choisit un gouverne‐ ment, on travaille avec le gou‐ vernement du pays. Il y a des gouverneme­nts avec qui c’est beaucoup plus facile de tra‐ vailler que d'autres, admet-il.

Dans le difficile dossier de la guerre en Ukraine, Sté‐ phane Dion définit le rôle du Canada comme celui d'un joueur important au sein d'une grande équipe dont les États-Unis sont le capitaine.

Les Français et les Alle‐ mands font des efforts pour garder des liens avec le pré‐ sident Poutine dans l'idée que si on coupe complèteme­nt les communicat­ions ce sera en‐ core pire. Nous les Canadiens, notre force, c’est qu’on connaît à fond la communau‐ té ukrainienn­e, pas seulement avec le gouverneme­nt, mais avec toute la population. On est là depuis longtemps, on forme leurs forces armées de‐ puis longtemps, leurs forces policières […] On est très pré‐ sent et c’est très apprécié de nos alliés.

À titre d’envoyé spécial pour l'Union européenne, l’ambassadeu­r Dion se définit comme un relais très utile pour le premier ministre et pour la diplomatie cana‐ dienne en général.

Monsieur Trudeau et moi, on travaille depuis très long‐ temps ensemble, on s'appré‐ cie beaucoup. J'ai toutes les semaines un contact avec son bureau. On revoit les grandes questions canado-euro‐ péennes les unes après les autres. Mes collègues des dif‐ férents pays européens le savent et m'envoient leurs demandes pressantes. "N'ou‐ bliez pas de lui dire que..."

Stéphane Dion ajoute qu'il ne serait pas resté s'il en avait été autrement.

Je reste, parce que je me sens utile à mon pays, conclut-il.

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