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Lancement d’un programme d’études francophon­es spécialisé à l’EMNO

- Chris St-Pierre

L’Université de l'École de médecine du Nord de l’On‐ tario (EMNO) a lancé cet automne un projet pilote pour son programme fran‐ cophone dans l’espoir d’of‐ frir une formation spéciali‐ sée à ses étudiants.

Le programme pilote, inti‐ tulé Voie vers la médecine en français, a pour objectif princi‐ pal de former des médecins qui pourront efficaceme­nt traiter et diagnostiq­uer des patients dans leur langue ma‐ ternelle dans un contexte où elle est minoritair­e.

Selon la professeur­e asso‐ ciée à l’EMNO et responsabl­e du programme, Dre Nicole Ranger, il faut développer la confiance des étudiants qui vont devenir de futurs méde‐ cins afin de bien desservir les communauté­s francophon­es et de communique­r en fran‐ çais avec les patients.

Ce nouveau projet pilote va vraiment être un levier pour augmenter le nombre de médecins francophon­es qui vont être capables de pra‐ tiquer.

Dre Nicole Ranger, profes‐ seure adjointe à l’EMNO

L’EMNO a créé le pro‐ gramme afin d’ajouter des ex‐ périences d’apprentiss­age à la formation des étudiants, tels que l’accès à du mentorat, des sessions de terminolog­ie mé‐ dicale et l’accès prioritair­e à des stages cliniques en milieu francophon­e, tous offerts avec l’appui des membres francophon­es du corps pro‐ fessoral.

La plupart de ces expé‐ riences étaient auparavant des activités parascolai­res, qui ne faisaient pas partie du cur‐ riculum.

Quand on est malade, on est malade en français

En vertu de la Loi sur les services en français, c’est un droit de se faire servir en fran‐ çais dans le Nord de l’Ontario, comme le souligne Dre Ran‐ ger.

[L’EMNO] fut fondé uni‐ quement sur un mandat de responsabi­lité sociale, ce qui inclut de mieux desservir les patients francophon­es du Nord de l’Ontario, rappelle-telle.

Quand on est malade, on est malade en français.

Dre Nicole Ranger, profes‐ seure associée à l’EMNO

La députée provincial­e de

Nickel Belt et porte-parole néo-démocrate en matière de santé, France Gélinas, applau‐ dit les efforts de l’université pour créer un programme pour les francophon­es du Nord et pour respecter sa mission.

Ça fait partie de leur ADN, affirme l’élue. Spécifique­ment pour les francophon­es, spéci‐ fiquement pour le Nord de l’Ontario, c’est à notre image.

Les étudiants retenus lors du processus d’admission peuvent choisir de s’inscrire au programme avant d’enta‐ mer leurs études.

Pour s’y joindre, ils doivent s’engager à participer aux acti‐ vités pour être capables de développer tes compétence­s, mieux servir les francophon­es et aider le système de santé de la région.

C'est une responsabi­lité que prend au sérieux l'étu‐ diant Félix Lavigne, qui en est à sa première session à l'uni‐ versité.

Les petites communauté­s, comme Iroquois Falls, Kapus‐ kasing et Hearst, ce sont toutes de petites communau‐ tés francophon­es. On ne s'en cachera pas, la population est vieillissa­nte, constate-t-il. Je veux être un leader dans la communauté francophon­e des soins de santé.

Plus que jamais on a be‐ soin de gens, des profession‐ nels de la santé qui sont fran‐ cophones ou bilingues qui peuvent offrir des soins de santé équitables pour ces gens-là.

Félix Lavigne, étudiant de première année à l'EMNO

Il souhaite également ap‐ puyer et encourager ses col‐ lègues anglophone­s dans leur apprentiss­age, promouvoir les soins équitables pour les francophon­es, aider l’EMNO à créer un curriculum plus com‐ plet pour les étudiants franco‐ phones et continuer de s’améliorer dans le domaine de la médecine.

Plus d’occasions de stages

Durant leur troisième an‐ née d’études à l’EMNO, les étudiants seront placés dans une communauté, souvent ci‐ blée par l’université, pendant une période de huit mois afin d’obtenir de l’expérience cli‐ nique. Dre Ranger dit vouloir offrir un plus grand nombre de placements aux étudiants francophon­es.

Mais alors que le système de santé subit une impor‐ tante crise de personnel, il peut être difficile de desservir les patients francophon­es dans ces communauté­s.

On a plusieurs régions dans le Nord de l’Ontario, sur‐ tout des plus petites commu‐ nautés rurales, qui ont un be‐ soin important pour des pro‐ fessionnel­s de la santé qui peuvent communique­r en français et qui peuvent ap‐ puyer les services de santé, in‐ dique Dre Ranger.

On a des profession­nels de la santé qui sont unilingues anglophone­s qui sont quand même assez gentils de venir nous dépanner et d’offrir des services pour mieux desservir la communauté. Cependant, ce que ça peut créer des fois c’est un travail supplémen‐ taire pour les autres membres de l’équipe parce qu’ils doivent agir à titre d’inter‐ prète.

Dre Nicole Ranger, profes‐ seure associée à l’EMNO

Selon France Gélinas, plu‐ sieurs facteurs, dont la pénu‐ rie de personnel et la pandé‐ mie, ne font qu’exacerber les problèmes d’accès aux soins en français.

Cependant, le programme pilote pourrait servir de solu‐ tion.

Des médecins franco‐ phones formés en français, des médecins confortabl­es à parler français, à desservir la population francophon­e, c’est ce dont on a besoin. L’EMNO le sait.

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