Fin du Gala Québec Cinéma à RadioCanada : inacceptable, dit le ministre Lacombe
Le nouveau ministre de la Culture et des Communica‐ tions Mathieu Lacombe a exprimé, vendredi, son in‐ compréhension et son in‐ quiétude après la décision de Radio-Canada cesser la diffusion du Gala Québec Cinéma sur ses ondes.
Ce n’est pas acceptable. On est à une époque où on ne peut pas se priver de mé‐ diums comme celui-ci, on est plutôt à une époque où il faut les multiplier, a-t-il déclaré,en entrevue téléphonique, à Ca‐ therine Richer, chroniqueuse culturelle à l’émission Le 1518.
Je m’explique mal la déci‐ sion de Radio-Canada. C’est beaucoup plus qu’un gala qui vient d’être débranché, c’est aussi toute une infrastructure autour de la mise en valeur de nos films qui est mise en péril.
Mathieu Lacombe, mi‐ nistre de la Culture et des Communications
Radio-Canada a annoncé lundi qu’elle ne présenterait plus sur ses ondes la cérémo‐ nie de récompenses célébrant l’industrie cinématographique québécoise, citant une baisse des cotes d’écoutes. Le diffu‐ seur public a précisé vouloir explorer d’autres stratégies pour accroître plus efficace‐ ment la visibilité des films et des artistes du cinéma d’ici, selon lui.
Donner de la visibilité à la culture québécoise
Pour Mathieu Lacombe, le cinéma québécois a besoin de cette vitrine qu’est la retrans‐ mission de sa remise de prix annuelle. C’est préoccupant, car on est à une époque où on se bat contre l’envahisse‐ ment de la culture américaine, notamment au Québec, où on a des produits culturels de qualité qu’on souhaite voir diffusés le plus largement possible.
Rappelons que Québec subventionne l’organisation du Gala Québec Cinéma par l’entremise de la SODEC. Cet organisme a octroyé 182 500 $ pour la cérémonie cette an‐ née, qui s’est tenue au début du mois de juin et qui a réuni environ 500 000 téléspecta‐ teurs et téléspectatrices.
De son côté, Téléfilm Cana‐ da, qui est financé par Otta‐ wa, a versé 117 031$ pour ce même gala. D’ailleurs, le mi‐ nistre a pris contact avec son homologue fédéral, le mi‐ nistre du Patrimoine cana‐ dien, Pablo Rodriguez.
Si Radio-Canada a décidé de débrancher le gala, c’est nécessairement qu’ils étaient devant d’importants défis, a spécifié Mathieu Lacombe. Et ces défis, je pense qu’on doit les relever plutôt que de bais‐ ser les bras.
Oui, ça demande du travail d’innover, mais je pense que notre cinéma québécois mé‐ rite qu’on fasse cet effort.
Le milieu du cinéma continue d’exprimer son mécontentement
Depuis lundi, plusieurs voix se sont élevées contre la décision de Radio-Canada de remplacer la diffusion du Gala Québec Cinéma par celle d’une émission spéciale de di‐ vertissement pour mettre en lumière le cinéma québécois pendant une heure.
Jeudi, c’est le Regroupe‐ ment des distributeurs indé‐ pendants de films du Québec (RDFIQ) qui a réclamé, comme Québec Cinéma et d'autres organisations représentant l’industrie québécoise du ciné‐ ma avant lui, que Radio-Cana‐ da revienne sur sa décision.
Radio-Canada ne fléchit pas
Toutefois, vendredi aprèsmidi, Radio-Canada continuait de camper sur sa position.La décision de mettre fin à cette remise de prix a été prise parce que nous avons la conviction qu'il est possible de maximiser la visibilité de notre cinéma, ses artistes et artisans avec des proposi‐ tions télévisuelles conçues spécifiquement à cette fin et diffusées en moment oppor‐ tun pour rejoindre et intéres‐ ser un large public, a répété, par courriel, Marc Pichette, le porte-parole du diffuseur pu‐ blic.
Radio-Canada n’aban‐ donne pas le cinéma québé‐ cois, elle met fin à la diffusion d’une remise de prix, a-t-il ajouté, précisant que le diffu‐ seur public a investi 3,4 mil‐ lions de dollars en licences et préachats de films québécois en 2021.