Davantage de sensibilisation pour empêcher le vagabondage sur les terres privées
Les plaintes contre les mo‐ toneigistes qui sortent des sentiers balisés pour se promener sur les terres pri‐ vées sont récurrentes an‐ née après année. L’Union des producteurs agricoles (UPA) et les clubs de moto‐ neigistes multiplient les as‐ tuces pour tenter de frei‐ ner ces activités qui causent parfois des dom‐ mages importants.
Moi, ce que je demande, c’est le respect! , affirme le producteur agricole de Cau‐ sapscal, Maurice Lemieux. Il en a assez de voir les moto‐ neigistes quitter les sentiers balisés pour rouler sur sa terre agricole.
Conséquence : les jeunes plantes normalement proté‐ gées par la neige se font dé‐ truire par les motoneiges et d'importantes pertes moné‐ taires s'en suivent. M. Le‐ mieux dit ne plus savoir quoi faire pour arrêter les fautifs.
Il n'y a pas un producteur qui va se mettre sur le bord du champ, comme les Améri‐ cains, avec une arme. Il n’y a pas personne qui va faire ça.
Maurice Lemieux, produc‐ teur agricole de Causapscal
Les exemples comme celui de Maurice Veilleux sont monnaie courante au Qué‐ bec.
Une fois de plus, cette an‐ née, la Fédération des clubs de motoneigistes (FCMQ) et l'UPA multiplient les moyens de sensibiliser les adeptes. Par exemple, depuis le début du mois d’octobre, ceux qui veulent acheter un droit d'ac‐ cès devront écouter une vi‐ déo informative avant de conclure l'achat en ligne.
Le porte-parole de la FCMQ souligne qu’au 31 dé‐ cembre 2021, il y avait plus de 230 000 motoneiges enregis‐ trés dans la province, soit plus de 30 000 en comparaison à 2018. Le message doit ainsi être répété chaque année, se‐ lon Michel Garneau. C’est un combat de longue haleine. On a vu une majoration du nombre de participants à l’ac‐ tivité motoneige, entre autres, avec la pandémie, mentionne-t-il.
Le président de l’UPA de la Matapédia, Bruno D’Astous, souligne que son organisation compte interpeller les conces‐ sionnaires afin qu’ils sensibi‐ lisent les acheteurs. Il y a une certaine problématique qui est concentrée autour, peutêtre, des concessionnaires où les gens essaient leur moto‐ neige, croit-il.
Le président du Club mo‐ toneige Vallée Matapédia Da‐ niel Bérubé installe des pan‐ cartes pour rappeler aux mo‐ toneigistes de rester dans les sentiers balisés à moins d'y être autorisés par le proprié‐ taire.
Lorsqu’on perd les droits de passage, je peux vous dire qu’on fait des pieds et des mains pour essayer de trou‐ ver une alternative.
Daniel Bérubé, président du Club de motoneige Vallée
Matapédia
À l’UPA de la Gaspésie, un nouveau comité motoneige vient d’être formé. Une agri‐ cultrice de la région, So‐ nia Boissonneault, en fait par‐ tie. Elle souligne que les images marquantes de pro‐ ducteurs de la région seront plus nombreuses sur les mé‐ dias sociaux. Avec des images, je pense que vraiment ça peut faire une différence.
Maurice Veilleux, quant à lui, espère que tous ces ef‐ forts porteront ses fruits. Avec toutes les affiches et tout ce qui se dit, tout ce qui s’écrit, il n’y a plus personne qui peut dire qui ne le savait pas là. […] Ça fait que ceux qui continuent à briser le font en pleine connaissance, est-il d'avis.
Le producteur agricole de Causapscal permet aux clubs de motoneigistes de circuler sur ses terres, mais unique‐ ment dans le sentier balisé. Il souhaite que la pratique soit respectée, sans quoi il devra y mettre un frein. Pour lui, la ré‐ gion en souffrirait économi‐ quement.
Les porte-paroles de la FCMQ et de l’UPA savent que la partie est malgré tout loin d'être gagnée, notamment dans l'Est-du-Québec où le tourisme hivernal est en pleine expansion.