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Urgences : plaidoyer pour élargir la cellule de crise à l’ensemble du Québec

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Des voix s'élèvent pour élargir à l'ensemble de la province la cellule de crise du gouverneme­nt pour désengorge­r les urgences. Elle regroupe pour l'instant le ministère de la Santé et des PDG d'urgences de Montréal.

À titre d'exemple, l'HôtelDieu de Lévis, en ChaudièreA­ppalaches, affichait un taux d'occupation de 130 %, di‐ manche.

C'est sous-estimé la situa‐ tion dans l'ensemble des ré‐ gions Québec, laisse tomber le porte-parole à Santé du Parti Québécois, Joël Arse‐ neau. La crise à Montréal est extrême, mais ailleurs aussi on subit les contrcoupe­s de la pénurie de main-d'oeuvre, du manque de lit et de la désor‐ ganisation du système. C'est le cas dans la Capitale-Natio‐ nale, notamment.

Il demande également au gouverneme­nt d'ajouter les acteurs du terrain, comme du personnel infirmer, dans cette cellule de crise. C'est une autre faille de la cellule de crise, on ne met pas à contri‐ bution les gens qui vivent la réalité sur le terrain.

C'est simplement les ges‐ tionnaires qui sont aux prises avec cette situation depuis cette année et qui visible‐ ment, n'ont pas les solutions parce qu'ils sont éloignés de la réalité vécue sur le terrain.

Joël Arseneau, porte-pa‐ role en santé, Parti Québécois

Revoir le modèle des ur‐ gences

Les solutions sont pour‐ tant connues en région, les problèmes aussi, déplore la Dr Marie-Claire Baby, médecin à l'Hôtel Dieu de Lévis. La situa‐ tion n'est pas rose non plus à Québec et Chaudière-Appa‐ laches. La situation est stable dans la mesure où ça fait des mois que l'urgence déborde, que les infirmière­s restent en TSO, qu'on a de la difficulté à traiter nos patients.

Selon elle, le nombre de lits à l'urgence de son hôpital n'a que peu augmenté depuis 20 ans. Elle critique une ges‐ tion à courte vue de la part des gouverneme­nts succes‐ sifs. Il y a 15 ans, on aurait dû se mettre en mode séduction pour recruter des infirmière­s et des préposés aux bénéfi‐ ciaires. Maintenant, on dé‐ peint ça tellement noir que ça va être difficile d'intéresser des gens.

Le gouverneme­nt a aussi un travail de communicat­ion à faire concernant l'utilisatio­n des urgences par la popula‐ tion, qui sont trop souvent perçues comme le seul contact avec les travailleu­rs de la santé. Il faut éduquer les gens [pour expliquer com‐ ment] présenter aux urgences et traiter des problèmes de santé courants. Si tu fais un rhume, tu n'as pas à te pré‐ senter à l'urgence, illustre-telle.

Le cabinet du ministre de la Santé Christian Dubé n'avait pas encore retourné nos demandes d'entrevue au moment d'écrire ses lignes.

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