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Santé mentale des jeunes : liste d’attente doublée, délais critiques en Outaouais

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La pandémie continue d'avoir des répercussi­ons, cette fois en matière de santé mentale. Ils sont maintenant 369 jeunes à être en attente de res‐ sources psychologi­ques en Outaouais, alors qu’ils n’étaient que 203 en 2020. Une situation qui inquiète des intervenan­ts du mi‐ lieu.

Depuis la pandémie, on a eu des situations qui ont été assez difficiles pour les jeunes, déplore la directrice des pro‐ grammes jeunesse au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Ou‐ taouais, Martine Bilodeau.

On a remarqué de plus en plus de jeunes qui se sont iso‐ lés. Ils ont vécu seuls dans leur coin des situations de plus en plus difficiles qui se sont dégradées avec le temps, poursuit-elle.

La danse répétée d’ouver‐ ture et de fermeture des écoles n’a certaineme­nt pas aidé la situation, selon Mme Bilodeau. Et progressi‐ vement, un mal bien connu s’est taillé une place dans l’offre de services : la pénurie de main-d'oeuvre.

Depuis les deux dernières années, on a eu beaucoup de réajusteme­nts pour faire face au nombre de demandes. Je ne vous cacherai pas que, dans la région de l’Outaouais, on souffre d’une pénurie de main-d'oeuvre à tous les ni‐ veaux, explique Martine Bilo‐ deau.

Résultat : les services de première et de deuxième ligne en santé mentale voient leurs listes d’attente s’allon‐ ger.

La demande accrue des services couplée à un manque d’effectifs prive ainsi des jeunes d’une assistance qui, autrement, aurait dû leur être octroyée plus rapidement.

Il faut d’abord comprendre comment fonctionne un ado. Quand on est ado, on est dans le ici [et] maintenant, dans le moment présent, ex‐ plique la directrice de Jeu‐ nesse sans frontières, une maison des jeunes à Grace‐ field, Mélissa Vachon.

Quand on a un ado qui ar‐ rive et qui dit "là, je ne vais pas bien, je veux des res‐ sources", la fenêtre, elle est là. [...] Pour un ado, le six à huit mois, la fenêtre est passée, poursuit-elle.

Si on est chanceux, il a trouvé des ressources ailleurs; il s’est plus impliqué dans sa communauté; il a retrouvé des repères dans son groupe d’amis; puis, cela se passe bien pour lui. Si on est moins chanceux, la crise escalade et on se retrouve avec un ado qui a encore plus de problé‐ matiques.

Mélissa Vachon, directrice de Jeunesse sans frontières

Mme Vachon souligne d’emblée que le rôle de son organisme a changé pendant la pandémie. Son rôle de sou‐ tien et d’interventi­on de crise a pris davantage de place. Ce‐ la nous arrive plus souvent d’avoir à faire du référence‐ ment vers des ressources spé‐ cifiques, confirme-t-elle.

Et la conséquenc­e ultime d’une absence de ressources peut mener au déracineme­nt de sa communauté. On se re‐ trouve avec un ado avec de plus grands besoins quelques mois plus tard, et pour [y ré‐ pondre], on doit l’envoyer vers la ville, déplore Mme Va‐ chon.

Chez les ados, on a beau‐ coup compté sur le fait qu’ils étaient grands, autonomes et capables de s’organiser par eux-mêmes, constate la direc‐ trice de Jeunesse sans fron‐ tières.

Or, cette situation a entraî‐ né beaucoup d’anxiété, et même de la difficulté à s’enga‐ ger dans des activités.

Il y a comme une perte d’espoir sur demain.

Mélissa Vachon, directrice de Jeunesse sans frontières

De son côté, Martine Bilo‐ deau du CISSS de l'Outaouais assure que les demandes de services d’urgence demeurent en place. Toutes les situations qui sont urgentes sont trai‐ tées dans les 24 à 48 heures.

En attendant, Mélissa Va‐ chon rappelle que la commu‐ nauté et l’entourage des ado‐ lescents représente­nt aussi un appui à ne pas sous-esti‐ mer.

Avec les informatio­ns de Rebecca Kwan

tanyl ou la cocaïne.

Selon le bureau du méde‐ cin légiste en chef, entre jan‐ vier 2022 et juin 2022, 215 per‐ sonnes sont mortes de sur‐ doses au Manitoba.

Une des approches qui peut aider à combattre (ce phénomène) c’est d’avoir des ressources comme ceci pour donner des choses comme des trousses de naloxone ou des attirails de drogue qui peuvent aider à réduire les méfaits, explique-t-elle.

Seule province de l'ouest sans site de consommati­on supervisée, la Dre Poulin croit que le Manitoba devrait envi‐ sager la création de ces der‐ niers.

Certaineme­nt, c’est bon d’avoir ces services-là, si l'on peut ajouter des profession‐ nels de la santé, ça diminue‐ rait les conséquenc­es néga‐ tives qui peuvent survenir.

La province n'a pas été consultée

Dans une déclaratio­n par courriel, le ministère de la Santé mentale et du mieuxêtre de la communauté dit ne pas constater de réductions de surdoses dans les juridic‐ tions qui offrent des sites d’in‐ jections supervisée­s.

Nous analysons les résul‐ tats et les risques des initia‐ tives de réduction des méfaits et examinons les approches utilisées ailleurs. Nous devons apprendre quel modèle de ré‐ duction des méfaits fonc‐ tionne le mieux pour les Ma‐ nitobains, et c'est ce que fait notre gouverneme­nt.

Le Manitoba assure qu’il travaille à mettre en place des services pour lutter contre la dépendance.

Ce projet a reçu un finan‐ cement du gouverneme­nt fé‐ déral. Selon le courriel, la pro‐ vince n’aurait pas été consul‐ tée par le fédéral ni par l’orga‐ nisme Sunshine House à ce sujet.

Lévi Foy affirme que l’orga‐ nisme a besoin de plus de fi‐ nancement social pour le paiement du véhicule ainsi que pour la machine servant à tester les substances, d’une valeur totale de 144 000 dol‐ lars.

La roulotte motorisée de l’organisme offrira son service du mardi au dimanche, à par‐ tir du stationnem­ent situé au 613 sur la rue Main de 11 h 45 à 17 h 15.

Le véhicule sera aussi garé sur différents trottoirs du centre-ville entre 17 h 30 et 18 h 30.

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