Le Centre de santé de Lamèque, un modèle à suivre selon Vitalité
Face à la crise en santé au Nouveau-Brunswick, bon nombre d’options sont éva‐ luées pour améliorer l’ac‐ cès aux soins de santé. Le Réseau de santé Vitalité cite souvent en exemple l’Hôpital et Centre de santé communautaire de La‐ mèque qui, selon les diri‐ geants du réseau, se dis‐ tingue des autres établisse‐ ments de la province.
En 2003, l’hôpital de La‐ mèque devient un centre de santé communautaire. Toute‐ fois, contrairement à d’autres hôpitaux qui ont subi le même sort, l’établissement de Lamèque a conservé son sta‐ tut d’hôpital. Du moins, sur papier.
Principalement, c’est parce que l’on a encore douze lits. Ce ne sont pas des lits comme dans les autres hôpitaux par contre. Nos lits, ce sont des gens qui sont en attente de placement [dans un foyer de soins] ou des lits qui sont en soins palliatifs, en fin de vie, explique la directrice des soins de santé primaires au Réseau de santé Vitalité Shel‐ ley Robichaud.
Shelley Robichaud ex‐ plique que l’Hôpital et Centre de santé communautaire de Lamèque a donc deux man‐ dats.
On a un mandat d’offrir des soins de santé primaires, c'est-à-dire des soins de pre‐ mière ligne dont les gens ont besoin plus fréquemment dans leur vie, pour leur per‐ mettre de maintenir et d’amé‐ liorer leur état de santé. Mais en plus, on a le mandat d’améliorer la santé de notre population, dit-elle.
Pour améliorer la santé de sa collectivité, le centre de santé communautaire mise sur l’implantation de cliniques qui offrent des soins bien pré‐ cis, notamment en ce qui concerne les maladies chro‐ niques, comme le diabète et l’hypertension.
Si on veut essayer d’avoir un impact sur le taux de per‐ sonnes qui sont dans les lits d'hôpitaux et qui ne de‐ vraient pas être là, car ce sont toutes des maladies préven‐ tives. Donc nous, on a mis des cliniques en place pour soute‐ nir ces gens qui ont des mala‐ dies, pour les aider à s’autogé‐ rer à domicile, dit Shelley Ro‐ bichaud.
Au coeur de la commu‐ nauté
Le centre de santé com‐ munautaire de Lamèque pi‐ lote aussi des projets qui ont pour but d’offrir des services aux résidents dans la commu‐ nauté, comme le programme de livraison de repas chauds à domicile, né d’un partenariat avec le Centre de bénévolat de la Péninsule acadienne.
C’est aussi une particulari‐ té de notre approche, c’est qu’on travaille ensemble et en collaboration, en concertation avec les partenaires et la com‐ munauté, lance Marie-Josée Rousselle, agente de dévelop‐ pement communautaire à l’Hôpital et Centre de santé communautaire de Lamèque.
Elle explique que l’établis‐ sement s’implique dans des projets communautaires, contrairement à d’autres éta‐ blissements de santé dans la province, parce qu’ils n’ont tout simplement pas ce man‐ dat.
Nous, on s’est impliqué à développer des projets de jar‐ dinage pour des familles à faibles revenus. On a travaillé avec la radio communautaire pour développer une chro‐ nique radio avec notre tra‐ vailleuse sociale où elle fait de l'éducation sur les ondes de la radio, précise-t-elle.
Tourné vers l’avenir
En 2003, lorsque l’hôpital de Lamèque a perdu certains services et a été transformé en centre de santé commu‐ nautaire, la pilule a été difficile à avaler pour de nombreux résidents. Mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts.
On pourrait dire " est-ce qu’il y a des choses que l’on regrette "? Évidemment, on peut tous être nostalgiques. On est tous nostalgiques du passé. Sauf qu’il faut qu’on re‐ garde le service de santé que l’on offre ici de façon logique. Cinquante ans passés, lorsque le système de santé a été mis en place, il y avait des besoins, il y avait une particu‐ larité, une réalité très diffé‐ rente de celle d’aujourd’hui, soutient Shelley Robichaud.
Des travaux de réaména‐ gement sont d’ailleurs en cours à l’Hôpital et Centre de santé communautaire de La‐ mèque. L’unité de médecine familiale, où travaillent cinq médecins et trois infirmières praticiennes, sera agrandie pour mieux répondre aux be‐ soins des patients.
D’après le reportage de Mario Mercier