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Des citoyens préoccupés par un projet de mine à ciel ouvert à Duparquet

- Jean-Michel Cotnoir

Les représenta­nts de l’en‐ treprise First Mining Gold ont rencontré près de 150 citoyens de Duparquet mercredi soir afin de pré‐ senter le projet aurifère Duparquet, qu’ils sou‐ haitent développer en bor‐ dure de la ville au cours des prochaines années.

Grâce à un investisse­ment de 27 millions de dollars, First Mining Gold a acquis en sep‐ tembre la totalité du projet aurifère Duparquet, elle qui détenait auparavant 10 % des actions. C’est sous l'appella‐ tion Mines d’Or Duparquet que le projet sera développé par l’entreprise.

Le vice-président Environ‐ nement et Relations avec la communauté chez First Mi‐ ning Gold, Stephen Lines, ex‐ plique que pour des raisons de rentabilit­é, il est prévu que le projet prenne la forme d’une mine à ciel ouvert.

Le dirigeant se montre op‐ timiste quant aux teneurs en or contenues dans les pro‐ priétés achetées par l’entre‐ prise.

C’est certain qu’on a acquis le projet parce qu’on croit vraiment à son potentiel. Il y a beaucoup de travail, beau‐ coup de forage qui a été fait avant l’année 2014, donc on sait qu’il reste beaucoup d’or. La question pour nous, c’est de trouver la façon de le déve‐ lopper et de faire un dévelop‐ pement qui respecte la vision de la communauté, dit-il.

Stephen Lines insiste pour mentionner que l’ouverture potentiell­e de la mine n’est pas pour demain matin. Il souligne qu’il reste plusieurs étapes à réaliser et évoque un horizon de cinq ans avant de commencer à opérer.

Pour nous autres, ça com‐ mence avec la protection de l’environnem­ent. C’est un an‐ cien site minier et avec ça vient une complexité un peu différente, donc les études sur l’environnem­ent sont très im‐ portantes pour nous. Après, on doit faire les évaluation­s sur les impacts, trouver des façons de mitiger les impacts. On va travailler en forte com‐ munication avec la commu‐ nauté ici à Duparquet et aussi avec les Premières Nations dans la région, affirme M. Lines, en précisant que le pro‐ cessus d’obtention des divers permis peut aussi s’avérer fas‐ tidieux.

Cette fois sera-t-elle la bonne?

Lors de la période de ques‐ tions, certains citoyens ont soulevé le fait que d’autres propriétai­res ont tenté par le passé de relancer la mine, avant de finalement aban‐ donner le projet.

Les représenta­nts de First Mining Gold soutiennen­t avoir l’expérience nécessaire pour réussir là où leurs prédé‐ cesseurs ont échoué.

Ça commence avec une nouvelle équipe, une équipe expériment­ée. On apporte beaucoup d’années d'expé‐ rience dans le développem­ent des mines au Canada. On a travaillé sur des projets très très similaires à celui qu’on trouve à Duparquet. C’est aus‐ si dans la structure de l’entre‐ prise. Dans le passé, c’était une structure très complexe, mais avec l’acquisitio­n du pro‐ jet à 100 % avec Mines d’Or Duparquet, je crois que ça rend le chemin un peu plus fa‐ cile, estime Stephen Lines.

La mine à ciel ouvert préoccupe les citoyens

Ce n’est que lors de la pé‐ riode de questions que les di‐ rigeants de First Mining Gold ont confirmé aux citoyens que le projet devait se dé‐ ployer sous la forme d’une mine à ciel ouvert. Un mur‐ mure s’est alors installé dans la salle.

Reconnaiss­ante de voir la minière prendre contact aussi rapidement avec les citoyens de la ville, Josée Houle se dit néanmoins grandement pré‐ occupée par les impacts po‐ tentiels d’un tel projet.

Quand on parle d’une mine à ciel ouvert, c’est sûr et certain que la tranquilli­té, les retombées aussi au niveau de l’environnem­ent pour les rési‐ dents, c'est quelque chose qui est vraiment important. On ne peut pas minimiser ces im‐ pacts-là, affirme-t-elle.

Le problème que j’ai avec le projet, c’est sa proximité avec notre ville et la qualité de vie qui va malheureus­e‐ ment être affectée si le projet voit le jour.

Josée Houle

Pour sa part, Lucien Bégin souhaite obtenir des garan‐ ties quant à la protection de quelques-uns des plus beaux atouts de la municipali­té.

Une de mes préoccupa‐ tions principale­s, c’est le main‐ tien du club de golf et son dé‐ veloppemen­t pour le futur, c’est clair. L’autre aspect, c’est notre lac. Le lac Duparquet, c’est un des plus beaux lacs en Abitibi-Témiscamin­gue. Dans les années passées, il a été un peu maltraité par les anciens propriétai­res de la mine, donc un aspect essen‐ tiel c’est de maintenir la quali‐ té de notre lac à Duparquet, indique-t-il.

À nouveau, Stephen Lines souhaite se montrer rassu‐ rant en lien avec l’environne‐ ment. À cet égard, il soutient que la communauté pourrait même tirer profit de l’installa‐ tion d’une nouvelle mine sur le territoire.

Quand on parle de l’am‐ pleur des résidus miniers qu’on trouve sur le terrain, c’est vraiment avec une nou‐ velle mine qu’on pourrait les gérer, les nettoyer. Il reste en‐ core un peu d’or dans les rési‐ dus qu’on pourrait traiter dans une nouvelle usine. Il y a de nouvelles technologi­es pour le traitement de l’eau et pour les processus miniers, donc il y a beaucoup de choses qu’on peut faire pour améliorer l’environnem­ent, fait-il valoir.

Améliorer la communi‐ cation

Pour l'ex-conseiller munici‐ pal Donald Baril, le manque de communicat­ion avec les anciens propriétai­res repré‐ sentait un irritant majeur pour les citoyens et la munici‐ palité. Avec cette première prise de contact effectuée à peine un mois après l’acquisi‐ tion du projet, il se dit opti‐ miste de voir la situation changer avec Mines d’Or Du‐ parquet.

Stephen Lines certifie que les citoyens seront entendus autant qu’ils en auront besoin au cours des prochains mois et des prochaines années.

C’est quelque chose qu’on fait toujours comme entre‐ prise et c’est la façon dont on veut se comporter. On com‐ prend qu’un projet comme

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