La création de cliniques menées par des IPS serait difficile en Estrie
Le gouvernement du Qué‐ bec a annoncé mardi avoir l’intention de créer deux cliniques gérées par des in‐ firmières praticiennes spé‐ cialisées (IPS) à Montréal dans la foulée de solutions visant à désengorger les ur‐ gences. Cette proposition serait cependant difficile à recréer en Estrie, où l’im‐ plantation de tels établis‐ sements médicaux serait difficile, croient de nom‐ breux acteurs du milieu de la santé.
Des IPS sont formées à l’Université de Sherbrooke, et la plupart des finissantes res‐ tent dans la région. Très peu d’entre elles sont toutefois formées par année, constate le professeur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke, Didier MailhotBisson.
Le programme IPS dans notre université, c’est à peu près une centaine de candi‐ dates qui se présentent pour le programme. Nous avons 36 places, fait-il remarquer.
Accueillir plus d’étudiantes comporterait toutefois un autre lot de défis.
À la Faculté de médecine et des sciences de la santé, il y a toutes sortes d’enjeux. Pre‐ mièrement, il y a les locaux, l’espace, la disponibilité du matériel pour les former, les laboratoires pour les pra‐ tiques, souligne-t-il.
Le chef du département de médecine générale du CIUSSS de l’Estrie - CHUS, le Dr Benoît Heppell, se désole de cette formation au comptegouttes.
On leur donne des respon‐ sabilités au compte-gouttes, et là, soudainement, on va créer des cliniques dans la ré‐ gion de Montréal. Ce sont des solutions qui sont depuis longtemps connues. Il faut les mettre en application. Il faut arrêter de gérer continuelle‐ ment en gestion de crise, en cellule de crise, et il faut adres‐ ser les problèmes de fond, martèle-t-il.
Des IPS bien implantées dans le réseau de la santé
En Estrie, les IPS sont par ailleurs déjà bien implantées dans le réseau de la santé, et ne seraient donc pas néces‐ sairement disponibles pour mener une clinique.
Les 62 IPS du CIUSSS de l’Estrie - CHUS travaillent à plein rendement dans les dif‐ férents groupes de médecine de famille (GMF) du réseau.
Pour nous, c'est d'utiliser leur plein potentiel. Elles sont déjà toute utilisées, et nous sommes très heureux de ce quelles peuvent offrir.
Gaëlle Simon, directrice des services généraux du CIUSSS de l'Estrie - CHUS
Ce système là, il existe déjà en Estrie. Il y a certaines per‐ sonnes qui peuvent se pré‐ senter à l'urgence et qui ne re‐ quièrent pas de soins urgents suite à une évaluation d'une infirmière au triage. Ces genslà, on propose de les réorien‐ ter vers les groupes de méde‐ cine de famille, donc c’est fort possible qu’ils soient vus par une IPS, ajoute la directrice des soins infirmiers du CIUSSS de l'Estrie - CHUS, Patricia Bourgault.
Le CIUSS restera tout de même à l'affût du développe‐ ment des cliniques montréa‐ laises pour voir si des change‐ ments peuvent être apportés à ses pratiques.
Avec les informations de Julianne Gagnon