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Crise dans les urgences : la clinique Saint-Vallier comme modèle?

- Jonathan Lavoie

Dans le quartier Saint-Sau‐ veur, la clinique médicale Saint-Vallier a mis les infir‐ mières praticienn­es à l’avant-plan depuis plus de cinq ans. Alors que le mi‐ nistre de la Santé suggère d’accroître le rôle de ces profession­nelles pour désengorge­r les urgences, le projet baptisé Archi‐ mède pourrait l’inspirer.

La clinique médicale de la Basse-Ville de Québec em‐ ploie l’équivalent de cinq infir‐ mières praticienn­es spéciali‐ sées (IPS) à temps plein et trois médecins.

La plupart du temps, ce sont les IPS qui gèrent le sans rendez-vous sans qu’aucun médecin ne soit sur place.

C'est possible de le faire parce qu'on est capable de ré‐ pondre à la majorité des be‐ soins de consultati­on. Ici, on est tout le temps seul pour faire le sans rendez-vous, par‐ ticulièrem­ent les soirs et les fins de semaine, explique Christine Laliberté, respon‐ sable du projet Archimède et IPS.

Elle explique qu’en cas de besoin, le patient peut tou‐ jours être rapidement recom‐ mandé à un médecin de l’équipe. La clé réside aussi dans les autres profession­nels de l’équipe comme les tra‐ vailleurs sociaux, les psycho‐ logues et les physiothér­a‐ peutes, selon la Dre Marie-Ève Desnoyers, médecin à la cli‐ nique Saint-Vallier de‐ puis 2018.

Si le patient vient avec une plainte de douleur à l'épaule et qu'il voit le physiothér­a‐ peute au début et qu'il est ca‐ pable de tout régler le pro‐ blème, moi je ne l'ai pas vu et ça va donner une place à un patient qui a vraiment besoin d'être vu par un médecin, illustre-t-elle.

On voit plus de patients. Les patients sont plus satis‐ faits aussi. Ils ont moins be‐ soin d'aller à l'urgence pour avoir une consultati­on.

Dre Marie-Ève Desnoyers La Dre Desnoyers souligne qu’après quatre ans de pra‐ tique, il y a certains patients qu’elle n’a simplement jamais vus. Juste parce qu'ils n'en ont pas besoin, ils sont super bien pris en charge globalemen­t par nos infirmière­s prati‐ ciennes.

Le bon profession­nel au bon moment

Sa collègue IPS, Christine Laliberté, ajoute qu’il faut re‐ penser la manière d’offrir les services en s’assurant d’ex‐ ploiter au maximum le poten‐ tiel du personnel soignant dans le respect des compé‐ tences. Il ne s’agit pas de tout encadrer avec les titres d’em‐ plois, mais plutôt de travailler en équipe selon les forces de chacun.

Il faut repenser la façon dont on offre nos services, pas juste en termes de res‐ sources ou de titre d'interve‐ nants, mais vraiment com‐ ment une équipe qui travaille ensemble pour offrir les ser‐ vices au meilleur moment.

Si on s'en va vers ça, avec les ressources qu'on a au Québec, on est capable de le faire.

Christine Laliberté, infir‐ mière praticienn­e spécialisé­e

Solliciter davantage les IPS n’est bien sûr pas une solu‐ tion unique à la crise dans les urgences. Christine Laliberté estime néanmoins que si l’en‐ semble des groupes de méde‐ cine familiale et de cliniques mettaient la main à la pâte en même temps pour améliorer l’accessibil­ité, il serait possible d’alléger le volume de pa‐ tients dans les hôpitaux.

Avec les informatio­ns de Guylaine Bussière

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