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Des histoires de femmes inspirante­s au WIFF

- Émilie Dessureaul­tPaquette

Le Festival internatio­nal du film de Windsor pré‐ sente la soirée Women of WIFF pour souligner l'enga‐ gement des femmes dans l'industrie du cinéma et au-delà.

C'est la quatrième fois que le festival propose une soirée de ce type.

Cette année, c’est le docu‐ ment Buffy Sainte-Marie : Carry it On qui a été choisi pour alimenter les discus‐ sions. Réalisé par Madison

Thomas, le documentai­re re‐ vient sur la vie, la musique et l'activisme de l'autrice-compo‐ sitrice-interprète autochtone.

En l’espace de 90 se‐ condes, en le voyant, nous avons su que ce serait le film pour la soirée Women of WIFF, parce que le film pré‐ sente une histoire si inspi‐ rante et si captivante !, sou‐ ligne Pat Papadeas, vice-prési‐ dente du conseil d’administra‐ tion du WIFF, qui l'a décou‐ vert lors du TIFF en sep‐ tembre dernier.

Une session de questionsr­éponses préenregis­trée lundi avec Buffy Sainte-Marie sera présentée au public à la suite de la représenta­tion du docu‐ mentaire.

À voir : jeudi 2 novembre à 18 h au théâtre Capitol (salle

Pentastar).

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Depuis 2017, la soirée Wo‐ men of WIFF se veut avant tout une tribune pour per‐ mettre aux femmes d'être en‐ tendues et qu'elles puissent partager leurs histoires.

C’est une soirée inclusive pour tous, pour célébrer le travail des femmes et leurs histoires extraordin­aires [et] percutante­s qui résonnent chez l’auditoire et les ciné‐ philes. Des histoires difficiles, parfois, mais qui font une dif‐ férence et qui sont inspi‐ rantes.

Pat Papadeas, vice-prési‐ dente du conseil d’administra‐ tion du WIFF

Plusieurs films présentés au cours des 11 jours du festi‐ val font partie de cette pro‐ grammation spéciale, notam‐ ment Corsage, Girl Picture, God's Country, Happening, Hawa, Jeanette, North of Nor‐ mal, Pleasure, Pure Grits, The Return of Tanya Tucker, So‐ mething You Said Last Night, To Kill A Tiger, Women Tal‐ king, The Wonder.

C’est important pour nous d’amener des films qui pré‐ sentent des histoires de femmes par des femmes, sou‐ ligne pour sa part Vincent Georgie, directeur général du WIFF et chef programmat­eur du festival.

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qui raconte sa propre vie, Jean-Philippe Chabot récidive avec une histoire de village, où le protagonis­te de son ro‐ man revient pour s’occuper de la succession de ses pa‐ rents. Le lecteur est ainsi convié à découvrir RivièreBle­ue, le pays des pick-up qui s’enlisent, de l’autoroute 85 en éternelle constructi­on, des bars de machines à sous et des hommes qui passent leur vie à débiter du bois à la scie‐ rie. S’y trouve aussi une bar‐ maid qui a la faculté de racon‐ ter les choses avant qu’elles ne se passent, dans un récit où le passé, le futur et le pré‐ sent s’entremêlen­t étrange‐ ment, au fur et à mesure des gorgées d’alcool.

Extrait :

Mon père avait travaillé à la scierie jusqu’à sa mort, ça devait être dans mon ADN. Pis je tombais ben, le groupe NBG engageait. Je ve‐ nais de décrocher une job dans le domaine du tremble. Une vie à débiter du bois, ou en tout cas c’est de même que je me le représenta­is. Le bonhomme Sept-Heures, c’était ton père? que le fore‐ man m’a demandé. Eh oui. Y a des places qu’être l’enfant de quelqu’un, ça reste la meilleure des écoles.

Marcel Méthot, Le choix du bon outil repose sur des considérat­ions de nature émotive (Fond’tonne)

Les amateurs de slam qui connaissen­t l’univers de Mar‐ cel Méthot retrouvero­nt son humour dans son deuxième roman, qui était finaliste aux prix Jovette-Bernier 2022. L’au‐ teur y raconte les pérégrina‐ tions de Sylvain, un homme qui est le seul à trouver qu’il paraît plus jeune que son âge, en compagnie de son amou‐ reuse aux petits seins, de son psychologu­e qui a besoin d’être écouté, de Clinton, le rat américain, et de Fa‐ brice Fréchier, un Français plutôt prétentieu­x. Dans cette histoire, les outils sont effecti‐ vement choisis, mais rare‐ ment pour effectuer leurs tâches habituelle­s...

Extrait:

Assis dans la salle d’at‐ tente, il se retrouve seul face à une très vieille dame qui le dé‐ visage d’une façon plutôt in‐ sistante en lui souriant avec affection. Il s’amuse à imagi‐ ner que la dame est une cliente de longue date de Monsieur Toussain, probable‐ ment une ancienne tueuse en série qui a décidé de mener une vie rangée après avoir été contactée par Dieu lors d’un épisode de fièvre rhumatis‐ male.

Anthony Lacroix, La sco‐ liose des pommiers (La mai‐ son en feu)

Premier recueil de poésie pour Anthony Lacroix, La sco‐ liose des pommiers nous plonge dans des univers va‐ riés : celui des fins de soirées bien arrosées dans un bar où on se retrouve seul à une table pour six/ alors que les buffets/ refroidiss­ent dans le coin de minuit; celui de la ma‐ ladie et de son théâtre de pi‐ lules ou encore celui des ter‐ rains de baseball, pour les‐ quels le poète nourrit une passion qu’il garde secrète. La poésie est ici prétexte à re‐ prendre le temps de retard sur la marée et à apprivoise­r nos actions [qui] contiennen­t la peur de mourir.

Extrait : si l’alcool dessine un autre tableau au pastel gras je pren‐ drai la prochaine porte barrée

ce que je veux te dire au fond

c’est que t’es belle comme un hot-dog au chou un soir de grand match

Samuel Côté, Éloi For‐ tier, chasseur d’épaves (Flammarion)

À quoi ressemble le quoti‐ dien d’un chasseur d’épaves? C’est ce que raconte l’historien Samuel Côté dans son pre‐ mier roman, qui plonge le lec‐ teur dans les coulisses d'une enquête sur le passé mari‐ time. Le chasseur tente ici de comprendre ce qui est arrivé au capitaine Joseph Dumou‐ lin, qui pourrait avoir péri dans les bas-fonds du SaintLaure­nt lors du naufrage d’une goélette. Des cartes et des documents historique­s mènent au cimetière de Mé‐ tis-sur-Mer, puis au large, mais même une fois sur place, la tâche des plongeurs ne sera pas de tout repos.

Extrait:

De leurs gants, les plon‐ geurs touchent sa coque ver‐ die et gluante, flottant audessus d’elle comme deux spectres curieux. Le sol va‐ seux a permis de maintenir la carcasse de bois en assez bon état, et sur son pont se dresse la base de deux grands mâts disloqués. Rompus à mi-hau‐ teur, ils ont la tête inclinée, comme pour saluer ces visi‐ teurs impromptus.

cadre d’un festival ou d’une compétitio­n musicale au prin‐ temps prochain, d’ici là, les membres continuero­nt leurs répétition­s tôt les matins.

D’après le reportage de

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