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Des auteurs, des histoires et des idées au Salon du livre de Rimouski

- Julie Tremblay

Un lieu de rencontres et d’idées. C’est ce que pro‐ pose à nouveau le Salon du livre de Rimouski, qui re‐ noue cette année avec sa formule prépandémi­e, sans masque et sans res‐ triction sur le nombre de participan­ts. Au cours des quatre prochains jours, les mots et les voix de quelque 250 auteurs invités réson‐ neront à l’Hôtel Rimouski et dans divers lieux de la ville.

Parmi les invités d’hon‐ neur de l'événement, les lec‐ teurs pourront notamment rencontrer Christian Quesnel, qui vient de faire paraître La cité oblique, un livre gra‐ phique inspiré de l’univers de l’auteur fantastiqu­e H.P. Love‐ craft; Mélikah Abdelmoume­n, qui s’intéresse de façon très sensible à l’appropriat­ion culturelle dans son dernier es‐ sai Baldwin, Styron et moi; Perrine Leblanc, qui parle de guerre, d’amour et d’espion‐ nage en Irlande dans son Gens du Nord; ainsi que la co‐ médienne et autrice Syl‐ vie Drapeau, qui signe un qua‐ trième roman à la fois dur et beau où elle décrit les effets de la violence conjugale sur les enfants.

Marina Orsini, Tristan De‐ mers, Rachel Leclerc, Alain Farrah, Alain Deneault et Michel Rabagliati seront éga‐ lement de la partie.

Mais outre ces têtes d’af‐ fiche, bon nombre d’auteurs de la région seront aussi sur place. Voici un petit tour d’ho‐ rizon de quelques-uns de leurs derniers livres à décou‐ vrir.

Stéphanie Pelletier, Ce qui brûle bien (Planète re‐ belle)

L’autrice de Dagaz et de Quand les guêpes se taisent est de retour dans un nouvel ouvrage pour chuchoter des belles choses à ceux qui ten‐ dront/ l’oreille et leur verser du doux qui crépite. À travers textes et poèmes, Stépha‐ nie Pelletier raconte un accou‐ chement, une rencontre for‐ tuite avec un orignal ou tout simplement les tirailleme­nts d'une mère qui doit compo‐ ser avec les petites manies d’un enfant dont le rire élarg[it] tout et rend le temps élastique. L’un des textes les plus marquants de ce recueil est sans doute Peau d’vache, qui raconte comment une femme victime de violence conjugale planifie, un jour, sa disparitio­n.

Extrait :

Donald, encore effoueré sur le sofa, beugle à pleins poumons. Il s’est réveillé parce que Julie a pensé trop fort. Les hommes violents ont la faculté de t’entendre quand tu penses trop fort, ils ont même la faculté de deviner ce que tu penses avant même que tu l’aies pensé. Ils sont bons pour jouer dans ta tête pis revirer la vérité de bord quarante fois jusqu’à temps qu’a devienne une menterie.

Marie-Hélène Voyer, Mouron des champs (La Peuplade)

Marie-Hélène Voyer fait partie des invitées d’honneur du Salon du livre de Rimouski. Elle a remporté cette année le prix Jovette-Bernier pour son dernier essai, L’habitude des ruines. Son deuxième recueil de poésie, Mouron des champs, rend hommage aux génération­s de femmes qui contrairem­ent au mouron –

une plante sauvage qui pousse spontanéme­nt dans la nature – manquent de li‐ berté et de lumière pour s’épanouir pleinement, enfer‐ mées dans leurs cuisines, leurs chambres, leurs mai‐ sons. Ces femmes tentent donc de courir plus vite que le temps qui s'empare de [leurs] corps, dans l'enchaîneme­nt monotone des jours, entre les tâches ménagères et les rêves qu'elles enfouissen­t, puis‐ qu'on les a élevées pour gai‐ ner [leurs] désirs. Pour elles, le temps n'existe que dans l'af‐ fairement aveugle.

Extrait : la fournaise gronde je compte sur mes doigts les femmes qui dansent dans l’âtre aveuglant charroyeus­es de miracles cuiseuses de mi‐ sères torcheuses de morveux tricoteuse­s de limbes soi‐ gneuses de fièvres vaillantes avorteuses empêchées vi‐ vantes suicidées mendiantes de clarté deuilleuse­s éprises de lumière elles se confondent dans le désordre des tisons

Jean-Philippe Chabot, Le chemin d’en haut (Le Quar‐ tanier)

Après Le livre de bois, qui racontait l’histoire d’un bû‐ cheron qui découvre un livre

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