Le réseau social Mastodon séduit les internautes qui tournent le dos à Twitter
Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk jeudi, des in‐ ternautes se précipitent sur les magasins d’applica‐ tions dans l’espoir de trou‐ ver un réseau social alter‐ natif. Résultat : Mastodon a reçu quelque 70 000 nou‐ velles inscriptions le 30 oc‐ tobre seulement, selon un gazouillis de l’entreprise.
Mastodon a été créé en 2016 par le programmeur alle‐ mand Eugen Rochko, qui se disait à l’époque insatisfait de Twitter.
Le réseau social, à mi-che‐ min entre le site de gazouillis et le forum Reddit, est dé‐ pourvu de publicités, son logi‐ ciel est en accès libre et il ne récolte pas les données de ses utilisateurs et utilisatrices. Par ailleurs, le réseau social de Do‐ nald Trump, Truth Social, s’est inspiré d’une partie du code de Mastodon.
On y trouve ainsi du mi‐ croblogage, des images, des vidéos, des sondages et de courts messages (limités à 500 caractères). Ces éléments sont rassemblés sur des ser‐ veurs décentralisés – appelés instances –, ce qui signifie qu’ils ne dépendent pas d’une seule grande entreprise, mais bien d’entités diverses.
À chacun son serveur
Les utilisateurs et utilisa‐ trices de Mastodon, qu’on ap‐ pelle les mastonautes, peuvent choisir un serveur en fonction de leurs intérêts (arts, technologie, alimenta‐ tion, etc.) lors de leur inscrip‐ tion sur la plateforme. Le nom du serveur devient ensuite une partie du pseudonyme des internautes.
Ces sites interagissent entre eux, sont accessibles à tous et toutes, mais ont cha‐ cun leur fonctionnement, no‐ tamment au niveau des règles de modération. En entrevue avec le média britannique The Guardian, le fondateur de Mastodon, Eugen Rochko, les compare aux courriels de Hotmail et de Gmail, qui sont hébergés et contrôlés de fa‐ çon différente mais qui ne sont pas incompatibles.
De la même manière, si un fournisseur de courriel met la clé sous la porte, donc si un serveur ferme, les internautes peuvent y perdre toutes leurs contributions.
Mastodon a aussi son propre jargon : au lieu des tweets, par exemple, on parle plutôt de pouets (toots). Et on peut republier des mes‐ sages d’autres comptes (boost), ce qui s’apparente à la fonction de retweet de Twit‐ ter.
Le réseau social vient de connaître une vague d’inscrip‐ tions, dénombrant doréna‐ vant environ 2,8 millions d’uti‐ lisateurs et utilisatrices, et quelque 2500 instances ac‐ tives. À titre comparatif, Twit‐ ter compte 438 millions de comptes actifs quotidienne‐ ment dans le monde.