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Elon Musk a officielle­ment le plein contrôle de Twitter

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C’est maintenant officiel : Elon Musk a dissous le conseil d’administra­tion de Twitter, s’octroyant du même coup le poste de di‐ recteur général et le plein contrôle du réseau social.

Le conseil d’administra­tion comptait 9 membres, dont l'ancien président Bret Taylor, la présidente des chambres de commerces britanniqu­es Martha Lane Fox, et l'ancien directeur général Parag Agra‐ wal, licencié jeudi.

Le cofondateu­r de Twitter, Jack Dorsey, qui ne siège plus au conseil d’administra­tion depuis le mois de mai, a offi‐ ciellement transféré l’en‐ semble de ses actions de Twit‐ ter – d’une valeur d’environ 978 millions de dollars améri‐ cains (environ 1,3 milliard de dollars canadiens) – dans l’en‐ treprise privée, d'après un do‐ cument officiel remis lundi à l'autorité de régulation des marchés financiers aux ÉtatsUnis.

Jack Dorsey avait appuyé publiqueme­nt le rachat de Twitter par Elon Musk dans un gazouillis, mentionnan­t qu’il est la solution singulière en laquelle il a confiance.

Elon Musk, qui s'est rebap‐ tisé Chief Twit sur son profil (twit voulant dire crétin en an‐ glais), a fait venir dès vendredi des développeu­rs et dévelop‐ peuses de son autre entre‐ prise, Tesla, pour passer en re‐ vue le travail de membres du personnel de Twitter.

D'après le Washington Post, le multimilli­ardaire envi‐ sage de congédier quelque 75 % des 7500 membres du per‐ sonnel de sa nouvelle société.

Le processus de licencie‐ ment en cours est une farce et une honte. Des sbires de Tesla prennent des décisions sur des gens dont ils ne savent rien à part le nombre de lignes de codes produites. C'est complèteme­nt absurde, a tweeté dimanche Taylor Leese, le directeur d'une équipe d'ingénierie qui dit avoir été mis à la porte.

L'homme le plus riche du monde aura pourtant besoin de personnel pour révéler le potentiel incroyable qu'il voit dans la plateforme.

Des requêtes qui sus‐ citent l’émoi

Parmi les premières de‐ mandes formulées par Elon Musk, on compte le remanie‐ ment du service payant du ré‐ seau social, Twitter Blue. Le magnat des technologi­es vou‐ lait notamment forcer les pro‐ priétaires de comptes vérifiés à payer 27 $ par mois pour conserver leur crochet bleu.

À défaut de payer, les utili‐ sateurs et utilisatri­ces ayant déjà obtenu cette certificat­ion la perdraient au bout de trois mois, d'après le site spécialisé The Verge.

Cette annonce a suscité nombre de réactions sur la twittosphè­re. L’écrivain de ro‐ man d’horreur Stephen King a fait valoir son mécontente‐ ment sur le réseau social, af‐ firmant qu’il quitterait la pla‐ teforme si ce changement se concrétise.

Il a écrit dans un gazouillis que c’est même Twitter qui devrait le payer [pour me gar‐ der sur le réseau social].

Elon Musk a répliqué mar‐ di avec un nouveau prix, 8 dollars américains (environ 11 dollars canadiens) – montant ajusté selon le pouvoir d’achat des pays –, pour un service similaire, qui compren‐ drait la vérificati­on du compte avec un crochet bleu et moitié moins de publicités, contraire‐ ment à l’offre actuelle de Twit‐ ter Blue, qui n’en compte au‐ cune.

Il a ajouté dans une série de gazouillis que de débour‐ ser ce montant offrirait une priorité sur les réponses, les mentions et les recherches sur le réseau social, en plus de permettre de publier des vi‐ déos et des messages so‐ nores plus longs.

Le nouveau patron a aussi demandé à des équipes de re‐ lancer Vine, une applicatio­n de courtes vidéos rachetée par le réseau social en 2012, mais remisée quatre ans plus tard. Elon Musk aimerait qu’elle soit de retour en ligne d'ici la fin de l'année.

Modération de contenu

Elon Musk a promis de for‐ mer un conseil de modération des contenus pour fixer les li‐ mites du discours sur la plate‐ forme, qu'il juge trop contrai‐ gnantes actuelleme­nt, comme de nombreuses per‐ sonnalités politiques de droite.

Pour l'instant, le fantasque dirigeant aux 112 millions de personnes abonnées semble assurer lui-même le service après-vente.

Il a répondu à diverses plaintes d’internaute­s accu‐ sant Twitter de censure, souli‐ gnant à l'un que le réseau de‐ vait être équilibré et ne favori‐ ser aucun côté et à une autre que les profils suspendus pour des raisons mineures ou douteuses [seraient] libérés de la prison de Twitter.

Dimanche, il a lui-même supprimé un de ses gazouillis, qui comportait un lien vers une théorie du complot sur l'agression du mari de Nancy Pelosi, la cheffe des démo‐ crates au Congrès.

Dès l'annonce du rachat par le milliardai­re libertarie­n, la plateforme a fait face à un regain d'activité de la part de comptes malveillan­ts, twee‐ tant en rafale le mot en n.

Il s'agit d'un petit nombre de comptes, qui sont pour la plupart inauthenti­ques, a ré‐ agi Yoel Roth, le responsabl­e de la sûreté sur le site, préci‐ sant avoir pris des mesures contre les personnes derrière ces comptes.

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