Bruno Marchand veut moderniser les parcs industriels de Québec
Le maire de Québec n’a plus l’intention de per‐ mettre le développement des parcs industriels selon le modèle « des an‐ nées 80 », soit en rasant des espaces boisés pour li‐ bérer de nouveaux ter‐ rains. Pour y arriver, il pro‐ met notamment d’alléger la réglementation munici‐ pale qui freine l’innova‐ tion.
On est lourd. On est par‐ fois pénible pour ceux qui veulent innover, a admis Bru‐ no Marchand dans un dis‐ cours devant l’Institut de dé‐ veloppement urbain. Selon lui, les règlements qui se sont empilés les uns sur les autres au fil des décennies mènent parfois à certaines aberra‐ tions qui compliquent la vie et qui en même temps sont anti‐ écologique.
Le maire cite en exemple un règlement qui force les en‐ treprises à aménager un cer‐ tain nombre de stationne‐ ments en fonction de la su‐ perficie de leur bâtiment, des stationnements parfois excé‐ dentaires dont ils n’ont pas besoin.
Bruno Marchand veut aus‐ si revoir les obligations concernant les marges autour des bâtiments industriels. En général, qu'est-ce qu'on fait? On met du gazon qui a une faible valeur écologique, ob‐ serve le maire.
À la recherche de 3 mil‐ lions de m2
Dans les 10 prochaines an‐ nées, la Ville de Québec aura besoin de trouver trois mil‐ lions de mètres carrés de ter‐ rains industriels à développer pour répondre à la demande. Le secteur est déjà sous pres‐ sion avec un taux d’inoccupa‐ tion à 3 %, alors qu’un marché équilibré se situe autour de 6 % d’inoccupation.
Selon l’administration mu‐ nicipale, une réglementation plus souple permettra d’opti‐ miser les espaces disponibles et de développer environ un million de mètres carrés de terrains.
Le maire Marchand pré‐ vient que les entreprises doivent s’attendre elles aussi à faire des efforts pour un dé‐ veloppement industriel plus en phase avec la lutte aux changements climatiques. Il encourage les entreprises à construire davantage en hau‐ teur et à se partager les es‐ paces de stationnements lorsque ce sera possible.
Ceux qui veulent repro‐ duire le modèle des an‐ nées 80, bien je pense que présentement ils ne sont pas à la bonne place.
Bruno Marchand, maire de Québec
Pour le dernier tiers des espaces manquants, Bruno Marchand se résigne à ce que le développement se fasse à l’ancienne, soit en prenant de l’expansion dans des milieux naturels.
Avec nos deux autres stra‐ tégies, on n’arrive pas à com‐ bler l'ensemble de nos be‐ soins. Il faudra faire quelques concessions. Dans certains cas, pour des boisés qui ne nous appartiennent pas, qui appartiennent déjà à ces gens-là, on va travailler avec eux pour construire des zones industrielles vertes, in‐ téressantes.
La Ville de Québec travaille d’ailleurs à l’élaboration d’une vision des secteurs boisés de la capitale, document qui de‐ vrait être rendu public au dé‐ but de 2023.