La Côte-Nord, joueuse centrale pour l’industrie minière en 2020
Selon les dernières don‐ nées publiées par l’Associa‐ tion minière du Qué‐ bec (AMQ), la Côte-Nord a généré 2,9 milliards de dol‐ lars de retombées écono‐ miques au cours de l’année 2020.
Cette donnée correspond à 37,5 % du PIB régional de la Côte-Nord, précise la prési‐ dente-directrice générale de l’AMQ, Josée Méthot.
Publié mercredi, le rapport de l’AMQ montre que les re‐ tombées des activités des so‐ ciétés minières au Québec en termes d’emploi sont aussi très importantes pour la ré‐ gion.
Josée Méthot explique que le nombre d’emplois dans le secteur a progressé de 89 % entre 2014 et 2020 sur la CôteNord, malgré la pandémie. Cette augmentation s’ex‐ plique entre autres par les tra‐ vaux de minerai de fer Qué‐ bec.
En 2021, les mines de fer de la Côte-Nord ont pu vendre leur minerai à des prix records, soit jusqu’à 250 $ la tonne en juillet.
Selon Statistique Canada, la production de concentré de minerai de fer au mois de no‐ vembre 2021 s'est établie à près 4,8 millions de tonnes. Cela représente une baisse de près de 7 % par rapport au mois précédent, une baisse de 3,5 % en comparaison du mois de novembre 2020.
Variations en perspec‐ tive?
Un peu plus tôt cette se‐ maine, l’usine de fer Tata Steel annonçait sa fermeture tem‐ poraire, à partir du 30 no‐ vembre.
Le conseiller principal en gestion de patrimoine à la Fi‐ nancière Banque Nationale de Sept-Îles, Bastien Poirier, ap‐ porte d’ailleurs certaines nuances aux données expo‐ sées dans le rapport de l’AMQ.
Selon Bastien Poirier, il faut comprendre que les chiffres de 2020 viennent d’énormément de stimulus économiques [...] qui ont réussi à nourrir le marché mondial. Le contexte écono‐ mique de la dernière année pourrait donc changer la donne.
La grande majorité du mi‐ nerai de fer produit au Cana‐ da provient de la fosse du La‐ brador et est expédiée à par‐ tir de Sept-Îles et Port-Cartier. Ainsi, la Côte-Nord est parti‐ culièrement fragile aux varia‐ tions du prix du minerai.
Bastien Poirier maintient qu’il faudra surveiller les effets de l’augmentation des taux d'intérêt au cours des der‐ niers mois. Les hausses suc‐ cessives rendent désormais l’emprunt plus compliqué, ce qui pourrait affecter le secteur des matières premières.
Le fer est peut-être [le mi‐ nerai] qui pourrait subir le plus de conséquences [de la récession]. L’aluminium pour‐ rait l’être aussi, mais ce mine‐ rai est de plus en plus prisé [comme matière première] par l’industrie de la technolo‐ gie.
Bastien Poirier, conseiller principal en gestion de patri‐ moine à la Financière Banque Nationale de Sept-Îles
Le ralentissement de l'éco‐ nomie chinoise, pays qui consomme annuellement plus de la moitié de la quanti‐ té de fer produite dans le monde, est un bon exemple de ce qui pourrait affecter l’ex‐ ploitation du fer.
Le maire de Fermont, Mar‐ tin Saint-Laurent, dit surveiller la situation du fer de près. Deux minières emploient près de 2000 personnes dans la ré‐
gion.
Les minières à Fermont sont en opération. C’est pas encore l’alarme [...] Ce qu’on souhaite c’est que le prix [du fer] se stabilise, explique-t-il. Il dit toutefois être conscient du fait que l’industrie minière est cyclique.
Les projets de développe‐ ment miniers se multiplient dans le sud du Québec. Les claims miniers d’extraction de ressources stratégiques, comme le graphite, le lithium ou encore le zinc, sont en pleine explosion.
Avec les informations de Charles-Étienne Drouin