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La CNESST constate des infraction­s à l’urgence de Cowansvill­e

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Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS n’a pas respecté ses obliga‐ tions en regard à la loi sur la santé et la sécurité au travail à l’urgence Brome Missisquoi Perkins, à Co‐ wansville. Il y a un an, la CNESST est intervenue à la suite d'une plainte dépo‐ sée par le personnel infir‐ mier, qui dit subir une sur‐ charge de travail.

Dans un contexte de pé‐ nurie de main-d'oeuvre, la Fé‐ dération des infirmière­s du Québec (FIQ) a fait appel à la CNESST, après avoir constaté de la détresse psychologi­que chez ses membres. On avait vraiment des signaux d'alerte, des démissions, des départs, beaucoup de personnes en assurance salaire ou en CNESST. On avait aussi des messages de nos membres déchirants, qui travaillen­t dans des conditions très diffi‐ ciles, qui nommaient qu'ils n'étaient pas capables de donner des soins sécuritair­es, explique Stéphanie Boulet, présidente intérim du Syndi‐ cat des profession­nelles en soins des Cantons-de-l'Est, as‐ socié à la FIQ.

Deux infraction­s

Cet automne, la CNESST a effectué un suivi auprès de l'urgence de Cowansvill­e.

Dans son rapport, elle identi‐ fie deux infraction­s en sep‐ tembre 2022.

D'abord, l’établissem­ent n’a pas mis en place les me‐ sures pour évaluer les risques associés à la surcharge de tra‐ vail. Ensuite, le CIUSSS n’a pas non plus déployé des me‐ sures d’atténuatio­n pour ses travailleu­rs.

Pour la présidente syndi‐ cale, Stéphanie Boulet, la si‐ tuation a atteint un point cri‐ tique. Pour le mois de no‐ vembre, il y aurait actuelle‐ ment 75 quarts d'infirmière non comblés à l’urgence de Cowansvill­e. Le syndicat pro‐ pose donc de réduire les heures d'ouverture la nuit.

On met vraiment une équipe de travail sur les ro‐ tules pour maintenir les ser‐ vices ouverts, mais on n’amène pas d'aide ou de per‐ sonnel nouveau qui pourrait donner une stabilité puis un peu d'air à cette équipe-là et c'est vraiment urgent d'en ap‐ porter. On ne pense pas qu'on peut passer le temps des Fêtes sans amener de l'aide concrète avec des infir‐ mières au niveau de l'urgence de la pommeraie, ajoute Sté‐ phanie Boulet.

Même s'il reconnaît que la pénurie de main-d'oeuvre frappe l'ensemble du réseau de la santé québécois, le syn‐ dicat dit avoir proposé plu‐ sieurs solutions dans la der‐ nière année.

Il y a déjà plusieurs mois, les membres nous avaient dit, nous on aimerait ça faire des douze heures. Ça nous aide‐ rait entre autres pour les fins de semaine. Bien c'est une possibilit­é! Nous autres, c'est déjà quelque chose qui est négocié localement de faire douze heures. Ce n'est pas dif‐ ficile de le mettre en place, mais la cheffe qui était là, à ce moment-là, elle ne savait pas comment faire, poursuit la présidente du Syndicat des profession­nelles en soins des Cantons-de-l'Est.

Urgence d'agir, mais au‐ cune fermeture

La directrice des soins in‐ firmiers du CIUSSS de l’EstrieCHUS, Patricia Bourgault, af‐ firme que des solutions sont mises en place depuis l'été dernier, mais elle admet qu'il y a toujours urgence d'agir.

Il y a des actions très concrètes en place mainte‐ nant. Par exemple, il y a eu l'ajout de personnel de soir et de nuit. Il y a une ressource qui viendra aider également de jour. On travaille sur la ré‐ organisati­on des soins pour s'assurer que le personnel a en main tout ce qu'il faut pour s'assurer de la qualité des soins, explique la gestion‐ naire.

Cet hôpital-là a un besoin tout particulie­r de maind'oeuvre, je ne vous le cache pas.

Patricia Bourgault, direc‐ trice des soins infirmiers du CIUSSS de l’Estrie-CHUS

Quant à la demande du syndicat de réduire les heures d'ouverture de la salle d'ur‐ gence de Brome Missisquoi Perkins, cela n'est aucune‐ ment envisagé, assure la di‐ rectrice. On travaille sur d'autres stratégies. La popula‐ tion a droit à ce service d'ur‐ gence et on assure qu'il est en place.

En prévision de la période des Fêtes, la directrice assure que du personnel supplémen‐ taire sera présent et qu'il y au‐ ra concertati­on à l'interne. Très tôt le matin, si on voit que l'urgence est débordée, on met en place des actions. On peut demander à des infir‐ mières d'autres unités de ve‐ nir prêter main-forte, mais on peut demander aussi à d'autres unités dans l'hôpital de prêter main forte en ac‐ cueillant des patients, dit Pa‐ tricia Bourgault, confiante.

Avec les informatio­ns de Thomas Deshaies

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