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La fureur de ce que je pense : reprendre corps avec l’oeuvre de Nelly Arcan

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Dans La fureur de ce que je pense, sept comédienne­s

donnent vie à sept thèmes marquants de l’oeuvre de Nelly Arcan, grande femme de lettres québécoise dis‐ parue trop tôt. La pièce, d’abord présentée en 2013, est de retour au théâtre l’Espace Go, à Montréal, jusqu’au 3 décembre.

Les sept chants de La fu‐ reur de ce que je pense sont encore une fois interprété­s par Christine Beaulieu, Sophie Cadieux, Évelyne de la Chene‐ lière, Johanne Haberlin, Julie Le Breton et Anne Thériault. Larissa Coriveau s’ajoute à la distributi­on cette année, suc‐ cédant ainsi à Monia Chokri.

Notre corps est un peu plus vieux, mais notre maturi‐ té d’actrice y a gagné aussi, es‐ time Sophie Cadieux, qui a aussi assuré l’idéation et le dé‐ veloppemen­t de la pièce. Les mots ont d’autres ancrages.

La comédienne apprécie également voir une nouvelle génération de jeune femme se nourrir des mots de Nelly Arcan qui, pour les besoins de la pièce, sont tirés des romans Putain (2001), Folle (2004), L’enfant dans le miroir (2007) et Burqa de chair (ouvrage posthume, 2011).

Les différents chapitres de La fureur de ce que je pense, livrés à partir de chambres isolées les unes des autres, mais révélées au public par des fenêtres-vitrines, abordent l’errance et la soli‐ tude, l'image et le corps, ou encore le pouvoir d’attraction de la mort.

Nelly Arcan observe le monde comme une chose étrange, estime Larissa Cori‐ veau, qui interprète le Chant des serpents, segment dans lequel il est question de foi et de folie. On sent qu’elle a une distance par rapport à ça, et en même temps, elle est prise dedans.

Il y en a certains qui vont appeler ça de la lucidité, d’autres de l’aliénation.

Larissa Coriveau, comé‐ dienne

Comme en 2013, La fureur de ce que je pense est mise en scène par Marie Brassard, une femme de théâtre qui a la capacité de créer des mondes avec une logique qui leur est propre, avec leurs propres règles, selon Larissa Coriveau.

Au fur et à mesure des re‐ prises [de la pièce], c’est comme si elle jette une nou‐ velle lumière sur l’écriture de Nelly, qui va au-delà de l’anec‐ dote de cette femme qui avait réellement un problème à in‐ tégrer son propre corps, son propre monde social, conclutell­e.

La fureur de ce que je pense est présentée au théâtre l’Espace Go, à Mont‐ réal, jusqu’au 3 décembre.

Ce texte a été écrit à partir d'une entrevue réalisée par Émilie Perreault, animatrice de l'émission Il restera tou‐ jours de la culture. Les pro‐ pos ont pu être édités à des fins de clarté et de concision.

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