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Adib Alkhalidey plonge dans sa vulnérabil­ité avec l’album Pour tuer le temps

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Alors que sa tournée Qué‐ bécois tabarnak connaît un vif succès, Adib Alkhali‐ dey troque l’humour pour la musique le temps de faire paraître Pour tuer le vendredi, son deuxième album en car‐ rière.

temps

Cette fois, l’artiste s'affran‐ chit de son pseudonyme Abé‐ laïd, sous lequel il avait lancé Les coeurs du mal en 2020. Il conserve cependant toute la puissance et l’émotion qui ont caractéris­é son premier opus.

J’aime créer de l’art, j’aime la création artistique. C’est ce que je fais dans la vie, c'est làdedans que je pense avoir une certaine utilité. C’est juste plus simple pour moi de dire : Je suis un artiste, et je m’ap‐ pelle Adib Alkhalidey, a-t-il ex‐ pliqué en entrevue à RadioCanad­a.

Si Adib Alkhalidey a tou‐ jours donné dans l’humour qui fait réfléchir, son projet musical détonne malgré tout par sa profondeur et son in‐ tensité. On y entend l’artiste chanter la mélancolie d’une voix grave, parfois rauque, qui rappelle la chanson française.

Un scientifiq­ue fou de la musique

Piano, synthétise­ur, batte‐ rie : les trames sonores de Pour tuer le temps, souvent chargées, parfois pesantes, ont été réalisées en grande partie par Adib Alkhalidey. J’ai un côté un peu scientifiq­ue fou en studio. Je passe des heures et des heures et des heures tout seul à explorer, à gosser avec les instrument­s, raconte le musicien.

Il explique avoir un rap‐ port intuitif à la musique, mi‐ sant sur un processus de création immersif plutôt que sur une intention précise.

C’est très mystérieux pour moi de composer de la mu‐ sique et de produire en stu‐ dio. Quand je finis, souvent, j’entre en contact avec le Adib du quotidien, et là, je me rends compte que celui qui était en studio, c’est quel‐ qu’un que je ne connais pas tant que ça, raconte-t-il.

Généraleme­nt, si ça fait du bien de le chanter, c’est qu’on a besoin de le mettre au monde. On étant moi, et les nombreuses facettes de ma personnali­té.

Adib Alkhalidey

La vulnérabil­ité d’Adib

Avec son album Pour tuer le temps, Adib Alkhalidey n’hésite pas à plonger dans sa vulnérabil­ité, confie-t-il.

Sur la chanson titre de l’opus, il raconte appréhende­r le pire. Sur Parmi ces âmes, il dit faire partie de ceux et celles qui se cachent pour pleurer. Et sur Bête immonde, il chante que « l’amour est un leurre qui profite à la honte ».

Pour moi, il n’y a rien de sombre dans ce que je fais. C’est juste mettre des mots sur des sensations que tout le monde vit. Au contraire, j’ai l’impression que c’est libéra‐ teur, soutient l’artiste.

En humour comme en mu‐ sique, Adib Alkhalidey dit chercher de plus en plus un sentiment de communion avec son public, plutôt que la reconnaiss­ance, qui l’éloigne des sens purs de la création, selon lui.

On est complexe, on est étrange, on est tous uniques à notre manière, estime-t-il. Je pense vraiment que nous sommes de belles bibittes de mimétisme. Et le plus qu’on se voit les uns les autres oser ex‐ plorer et assumer la complexi‐ té de notre individual­ité, plus qu’on s’encourage les uns les autres à être souverains.

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