Cryptomonnaies : le groupe FTX se protège de ses créanciers aux États-Unis
Le groupe FTX Trading, qui se spécialise dans le com‐ merce des cryptomon‐ naies, annonce qu'il se place à l'abri de ses créan‐ ciers en vertu du cha‐ pitre 11 de la loi améri‐ caine sur les faillites.
Au lendemain du retrait de la plateforme d'échange de cryptomonnaies Binance d'un accord visant à racheter son concurrent en difficulté FTX Trading, la direction de FTX a annoncé vendredi matin qu'elle plaçait l'entreprise sous la protection de la loi américaine sur les faillites.
Les entreprises West Realm Shires Services, Alame‐ da Research – la société de courtage et d'investissement de Sam Bankman-Fried – et 130 autres sociétés affiliées au groupe FTX sont également incluses dans cette mise à l'abri volontaire des actifs de la plateforme américaine de cryptomonnaies.
Selon plusieurs sources ci‐ tées par Reuters, Alameda Re‐ search serait à l'origine des difficultés de FTX, en raison d'une dette avoisinant les 10 milliards de dollars envers la plateforme.
Tous les retraits et les dé‐ pôts étaient suspendus ven‐ dredi matin sur le site Inter‐ net de FTX.
Dans un communiqué, l'entreprise annonce égale‐ ment que son président-di‐ recteur général, Sam Bank‐ man-Fried, est remplacé surle-champ par John J. Ray III, qui dirigera désormais l'entre‐ prise restructurée sous la su‐ pervision des firmes Alvarez & Marsal et Sullivan & Cromwell.
Hier, la valeur du bitcoin a plongé à son plus bas niveau en deux ans après que Bi‐ nance eut confirmé les infor‐ mations et les rumeurs selon lesquelles elle était prête à se retirer de l’accord concernant FTX, conclu entre les PDG des deux plateformes mardi. L’ac‐ cord était en suspens dans l’attente de la vérification préalable de Binance sur le bi‐ lan de FTX.
Après un premier examen, Binance a déclaré dans un communiqué mercredi que des préoccupations impor‐ tantes l’avaient finalement convaincue de se retirer de l’accord.
Le désistement de Binance avait forcé le PDG de FTX, Sam Bankman-Fried, à trouver en urgence 9,4 milliards de dol‐ lars de capitaux frais pour maintenir l'entreprise à flot.
La fortune de Sam Bank‐ man-Fried, âgé de 30 ans, était estimée par Forbes à en‐ viron 17 milliards de dollars il y a seulement deux mois.
Le bitcoin, la plus connue des cryptomonnaies, perdait près de 4 % de sa valeur en matinée à la suite des an‐ nonces de FTX.
Risque de pertes au Ré‐ gime de retraite des ensei‐ gnants de l'Ontario
Le Régime de retraite des enseignantes et des ensei‐ gnants de l'Ontario (Teachers) détient 95 millions de dollars de placements sur la plate‐ forme d’échange de FTX.
Selon La Presse cana‐ dienne, le RREO affirme avoir investi dans les branches in‐ ternationale et américaine de FTX par l'entremise de sa pla‐ teforme Teachers Venture Growth afin d'obtenir une participation à petite échelle dans le secteur émergent des cryptomonnaies.
Le RREO tient par ailleurs à rassurer ses investisseurs en assurant que toute perte fi‐ nancière sur son investisse‐ ment dans FTX n'aura qu'un impact limité sur le régime de retraite, car le fonds de place‐ ment a été créé par le RREO.
L'investissement repré‐ sente moins de 0,05 % de son actif net total, ajoute le RREO.
Or, il n'y a pas que le RREO qui a laissé des plumes ces derniers temps sur le marché des cryptomonnaies. La Caisse de dépôt et placement du Québec a également per‐ du 200 millions de dollars d'in‐ vestissements dans la crypto‐ banque Celsius Network, qui s'est elle aussi placée sous la protection de la Loi sur les faillites en juillet dernier.
Un ancien partenaire d’af‐ faires accusait Celsius d’être un stratagème frauduleux à la Ponzi (ou fraude pyramidale) dans une poursuite déposée dans l’État de New York.