Un terrain qui fait l’envie de la municipalité de Saint-Luc-de-Vincennes
Neuf ans après la fin des travaux de nettoyage, le potentiel de l'ancien site de compostage de SaintLuc-de-Vincennes fait rêver le maire qui y voit le fer de lance de la renaissance du village. Mais avant tout, il faudra régler les questions juridiques et environne‐ mentales qui sont encore d'actualité 14 ans après la faillite de Compostage Mauricie. Des réponses sont attendues dans les prochains mois.
Daniel Houle voit grand quand il parle de l'ancien site de compostage situé aux abords de la route 359. Au to‐ tal, ce sont 25 hectares de terres qui pourraient accueillir des entreprises, et potentiel‐ lement attirer des familles dans cette localité de 600 per‐ sonnes à 20 minutes de TroisRivières. Saint-Luc a besoin de se développer et de revivre, dit-il. Dans ce village voisin de Saint-Narcisse et Saint-Mau‐ rice, il n'y a pas de station-ser‐ vice, ni de dépanneur ou d'école primaire. Pas même de bureau de poste. Les bu‐ reaux municipaux sont amé‐ nagés dans l'ancienne caisse populaire qui a aussi fermé il y a belle lurette. Pour relever le village, le maire se tourne vers le développement de l'ancien site de compostage.
De pouvoir développer ce site là, ça pourrait tout chan‐ ger. On espère l'arrivée d'une industrie ou d'une manufac‐ ture quelconque pour juste‐ ment faire virer la roue de l'économie un peu plus à Saint-Luc. Ça changerait le vi‐ sage du village.
Daniel Houle, maire de la municipalité de Saint-Luc-deVincennes
Or, les prochains mois se‐ ront déterminants. Un rap‐ port du ministère de l'Envi‐ ronnement sur l'état de la dé‐ contamination du site est at‐ tendu d'ici l'hiver. En raison du manque de terrains indus‐ triels à Trois-Rivières, cet em‐ placement d'une superficie équivalente à 35 terrains de football et situé à un jet de pierre de l'autoroute 40 est une opportunité en or selon le maire. Et pourrait être un
site stratégique afin d'ac‐ cueillir une entreprise liée à la filière batterie attendue dans la région. On est à 45 minutes de route de Bécancour et on est entre Montréal et Québec. On pourrait facilement avoir des retombées.
Un terrain convoité
Une question primordiale demeure. À qui appartient ce terrain dont les taxes ne sont plus payées depuis long‐ temps? Même à la municipali‐ té on peine à trouver la ré‐ ponse.
Présentement c'est un vide juridique parce que Com‐ postage Mauricie a fait faillite. Et puis c'est le ministère de l'Environnement qui en a pris la responsabilité. Pour l'ins‐ tant, il n'y a rien de défini à l'heure actuelle. Ce sont des questions juridiques. Nos avocats sont là-dedans, ex‐ plique le maire.
Ce n'est pas l'intérêt qui manque pour mettre la main sur ce terrain. Le bureau mu‐ nicipal reçoit plusieurs appels par mois de la part de gens in‐ téressés à le développer ou qui cherchent à savoir qui est le propriétaire. Or, la munici‐ palité aimerait bien le devenir, mais elle n'aurait pas les moyens de l'acheter si jamais il était vendu aux enchères par le gouvernement, qui a fi‐ nancé les travaux de déconta‐ mination. Si jamais la munici‐ palité ne pouvait pas l'acqué‐ rir, Daniel Houle souhaite l'in‐ tervention du gouvernement afin que la municipalité en tire des bénéfices quand même. Il va falloir que le politique s'im‐ plique.
De son côté, le directeur général de la municipalité Francis Dubreuil ne veut sur‐ tout pas de spéculation sur ce terrain. On est ouverts à tout. Ça pourrait être du commer‐ cial à faible incidence ou du résidentiel. Mais ce qu'on ne veut pas c'est que ça soit un terrain qui reste à vocation vacante et qu'il n'y ait rien dessus à des fins de spécula‐ tions foncières.
Parmi les intéressés, il y a l'homme d'affaires Pierre Mer‐ cier qui possède des entre‐ prises et terrains à proximité. Il souhaiterait y construire des bâtiments en location destinés aux PME. Oui j'ai un intérêt c'est certain. On est bien situé. À Trois-Rivières ils ont un manque de terrains et de bâtiments. Je pense qu'il faut revaloriser la région.
Le ministère de l'Environ‐ nement confirme que la réha‐ bilitation environnementale du site a été complétée à l'au‐ tomne 2021. Un suivi des eaux souterraines est en cours et se poursuivra jus‐ qu'en 2024. Au moment d'écrire ces lignes, il n'a pas été possible de savoir si le dé‐ veloppement du terrain devra attendre.