Des agents de sécurité formés pour donner des contraventions pour du vapotage
Les agents de sécurité du Pavillon Wilbrod-Dufour à Alma ont dernièrement tous reçu la certification nécessaire pour remettre une contravention de 311 $ à un jeune qui ne respecte pas la Loi concernant la lutte contre le tabagisme, c'est-à-dire fumer la vapo‐ teuse sur les terrains de l'école secondaire ou à l'in‐ térieur d'un bâtiment.
L’amende pour une per‐ sonne majeure s’élève à 367 $.
Il y a eu un changement au niveau des agents de sécurité. Puis il s'est passé un moment où il n'y avait pas d'agents qui avaient le pouvoir d'émettre des constats. C'est peut-être même une année. Je ne suis pas certaine, mais ça faisait un petit bout qu'il n'y en avait pas. Mais ce n'est pas une nouvelle pratique qui se fait au PWD, a expliqué Christine Flaherty, directrice générale adjointe Centre de services scolaire du Lac-Saint-Jean.
Depuis dix ans, un ou deux constats par année ont été re‐ mis dans les écoles secon‐ daires de ce centre de ser‐ vices.
Il faut savoir que la ciga‐ rette électronique et tous les autres dispositifs de même nature, y compris leurs com‐ posantes et leurs accessoires, sont soumis aux mêmes règles que les produits du ta‐ bac, indique le site du minis‐ tère de la Santé.
La direction assure en faire un usage de dernier recours.
Ce n'est pas le premier ou‐ til que les écoles vont utiliser. On est un milieu d'éducation, donc on veut d'abord les édu‐ quer, donc on les sensibilise, on a des agents en préven‐ tion des toxicomanies, il y a de l'affichage partout, donc l'interdiction elle est bien connue, mais on a aussi nous l'obligation de la faire respec‐ ter, a poursuivi Mme Flaherty.
Toutefois, l'efficacité de cette méthode ne fait pas consensus.
La répression, c'est l'une des formes de gestion de la toxicomanie qui est l'une des plus vieilles qui n’a pas mon‐ tré des résultats significative‐ ment bons. [...] Si on interdit quelque chose à une place, du moins pour la toxicomanie, ou les drogues, ça va trouver sa voie à une autre place, a es‐ timé Dominic Rodrigue, inter‐ venant en toxicomanie au Service d’information et d’in‐ tervention en toxicomanie d’Alma.
Au Centre scolaire des Rives-du-Saguenay, des membres du personnel peuvent aussi remettre des contraventions.
Ce n'est pas le cas au Centre de services scolaire De La Jonquière et à celui du Pays-des-Bleuets où l'on ap‐ plique plutôt des sanctions comme la confiscation de la vapoteuse ou la suspension de l'élève pour une journée.
Un impact
Du côté des jeunes, plu‐ sieurs vapotent pourtant de‐ puis quelques années, parfois sans trop savoir pourquoi, alors que certains ont indiqué qu'ils en faisaient usage, mais pas en raison du goût.
La vapoteuse est passée de traitement de substitution à un accessoire de socialisa‐ tion, a ajouté Dominic Ro‐ drigue.
Certains ont admis que le montant de l’amende pour‐ rait avoir un impact.
C’est quand même des amendes de 300 $, a fait sa‐ voir un élève.
D’autres ont reconnu que certains d’entre eux utilisaient leur vapoteuse dans des en‐ droits interdits.
Il y a quand même beau‐ coup de monde qui ne res‐ pecte pas les règlements, a dit l’un d’eux.
Depuis un bout, je vapote seulement à l’extérieur, mais avant, des fois dans les salles de bain, a avoué un adoles‐ cent.
Dans les toilettes, dans les classes, dans les couloirs le midi, quand il fait froid dehors surtout, a mentionné une adolescente.
D’après un reportage de Laurie Gobeil