Les bureaux de santé de la région d’Ottawa réfléchissent au retour du masque obligatoire
Le port obligatoire du masque pourrait bien re‐ faire surface à Ottawa et dans certaines régions de l'est ontarien. Des bureaux de santé régionaux envi‐ sagent cette mesure pour freiner la propagation des virus aéroportés qui pro‐ voquent actuellement des engorgements dans les hô‐ pitaux pour enfants de la province.
Bien que l'obligation de porter un masque dans les lieux publics et les transports en commun ne soit plus en place depuis juin en Ontario, des médecins locaux de la santé publique exhortent les gens à le porter. L'obligation pourrait d'ailleurs faire un re‐ tour.
Nous avons examiné des scénarios où nous envisage‐ rions d'imposer ou de recom‐ mander fortement les masques dans les environne‐ ments intérieurs et les envi‐ ronnements intérieurs bon‐ dés, a confirmé le Dr Paul Roumeliotis, médecin hygié‐ niste en chef du Bureau de santé de l'est de l'Ontario (BSEO).
Je pense qu'il est très lo‐ gique de porter un masque en ce moment.
Dr Paul Roumeliotis, mé‐ decin hygiéniste en chef du Bureau de santé de l'est de l'Ontario
Le Dr Roumeliotis a ajouté que le bureau de santé régio‐ nal surveillera la tendance des hospitalisations et d'autres variables avant de décider si le retour du masque obliga‐ toire est justifié. Il a cepen‐ dant laissé entendre qu'il pré‐ férerait que la province se prononce à ce sujet d'abord.
Une action locale serait possible en vertu de l'article 22 de la Loi sur la protection et la promotion de la santé de l'Ontario, mais le BSEO a hési‐ té à y avoir recours lors de la pendant la pandémie de CO‐ VID-19.
Dans la capitale fédérale, la médecin-chef de Santé pu‐ blique Ottawa (SPO), Dre Vera Etches, a pour sa part indiqué que le bureau de santé n'envi‐ sage pas actuellement de me‐ sures sanitaires au niveau lo‐ cal et que le port du masque obligatoire doit être instauré à l’échelle provinciale pour être efficace.
La province est la mieux placée pour mettre en oeuvre efficacement cette mesure. Nous savons que le virus ne s'arrête pas aux frontières municipales.
Dre Vera Etches, médecinchef de Santé publique Otta‐ wa
Une pression s'exerce sur le système hospitalier pédia‐ trique de toute la province, nous recherchons donc cette solution provinciale, a-t-elle fait valoir.
De son côté, le bureau de santé publique de Kingston, Frontenac et Lennox et Ad‐ dington indique qu'il conti‐ nuera à suivre les directives provinciales en matière de
santé.
Une vague virale mas‐ sive
Le CHEO, le Centre hospi‐ talier pour enfants de l'est de l'Ontario à Ottawa, a récem‐ ment signalé un nombre re‐ cord d'admissions et un taux d'occupation très élevé à l'ur‐ gence.
La situation est particu‐ lière cette année puisque trois infections respiratoires cir‐ culent : la COVID-19, le virus respiratoire syncytial (RSV) et la grippe.
Le président-directeur gé‐ néral du CHEO, Alex Munter, est catégorique. Il faut que le port du masque redevienne obligatoire afin de mieux pro‐ téger les enfants.
Ce qui se passe ici, c'est une poussée virale massive, a renchéri M. Munter.
Les données montrent que les unités de soins inten‐ sifs pédiatriques fonctionnent bien au-delà de leur capacité à l'échelle de la province. Bien que l'Ontario ne compte que 112 lits de soins intensifs pour enfants, 122 enfants se trouvent actuellement dans des unités de soins intensifs pédiatriques à travers la pro‐ vince, selon les dernières don‐ nées obtenues.
Le CHEO a d’ailleurs ouvert une deuxième unité de soins intensifs pédiatriques pour ré‐ pondre à la demande.
Avec les informations de CBC