Les urgences du Nord-Est aux prises avec les maladies respiratoires
Les urgences du Nord-Est de l’Ontario sont constam‐ ment occupées cet au‐ tomne en raison d’une hausse marquée du nombre d’enfants admis avec une maladie respira‐ toire.
D’après de nouvelles sta‐ tistiques provinciales, le nombre de Nord-Ontariens de moins 17 ans admis pour cette raison est deux fois plus élevé que la moyenne saison‐ nière.
Le gouvernement de l’On‐ tario rapporte que la COVID19, la grippe et d’autres virus respiratoires sont la cause d’un quart des visites aux ur‐ gences de la région.
Les districts des bureaux de santé de Timiskaming et Porcupine sont parmi les sec‐ teurs les plus touchés dans le Nord-Est de la province de‐ puis quelques semaines.
Il y a moins d’une semaine, plusieurs médecins faisaient état de l'épuisement ressenti par les travailleurs de la santé dans les urgences.
Une saison hâtive
À l’hôpital de Timmins et du district, Dr Jun Kim, qui est également l’un des respon‐ sables de l’urgence, observe beaucoup plus d’enfants ces jours-ci.
Ça semble frapper tout le monde en même temps, constate-t-il.
Il remarque également que les maladies respiratoires se produisent beaucoup plus tôt cette année, alors que normalement le pic de la sai‐ son a lieu en janvier.
La directrice générale de l'hôpital Sensenbrenner de Kapuskasing, France Dallaire, est du même avis.
J’ai l’impression que c’est vraiment un début plus tôt qu’à l’habitude, dit-elle. [Nos statistiques] m’indiquent que la semaine dernière, il y a eu 30 visites à l’urgence pour des symptômes respiratoires, contrairement à vingt il y a trois semaines.
Bien que ce soit une légère augmentation, ce sont loin d’être les pires semaines qu’a vécues l’hôpital Sensenbren‐ ner.
Une pression accrue
Mme Dallaire affirme que l’hôpital a eu peu de répit après avoir connu un été et un début d'automne où le taux d’achalandage frôlait constamment le 100 %.
Le mois de septembre puis début octobre ont été des se‐ maines très difficiles, indique Mme Dallaire. Le nombre de visites à l’urgence et d’admis‐ sions était beaucoup plus éle‐ vé, mais au cours des trois dernières semaines ça s'est beaucoup stabilisé.
Au sommet de cette vague d’activité, l’hôpital recensait 77 patients alors qu’elle ne compte que 68 lits.
C’est difficile pour les pa‐ rents dont les enfants sont malades, croit le Dr Kim. Nos temps d’attente ont augmen‐ té de façon dramatique.
Il y aurait en moyenne entre 20 et 30 personnes à la fois qui attendent à l’urgence de Timmins pour voir un mé‐ decin. Selon lui, c’est la saison de la grippe la plus occupée depuis l’ouverture de l’ur‐ gence de l’hôpital en 1993.
Il en voit le résultat dans la salle de classe de sa fille.
Lors des dernières saisons, quelques enfants devaient s’absenter de l’école. Mainte‐ nant, ce sont huit à dix élèves d’une seule classe qui doivent rester à la maison, raconte-t-il.
Le Dr Kim recommande toujours aux patients de suivre les protocoles de la santé publique, soit de se la‐ ver les mains et de rester à la maison même en cas de lé‐ gers symptômes.
En cas d’une possible ex‐ position à la COVID-19, l’hôpi‐ tal de Timmins offre égale‐ ment l’accès à une clinique d’évaluation, où les patients peuvent obtenir des ordon‐ nances pour des traitements développés durant la pandé‐ mie.
Avec les informations d'Erik White de CBC
pour mettre en oeuvre les changements nécessaires en santé, le ministre Christian Dubé disait que le réseau doit devenir l’employeur de choix pour les 300 000 personnes qui y travaillent.
Québec a lancé l’an dernier une mission historique de re‐ crutement à l’étranger afin de recruter 4000 infirmières et travailleurs sociaux.
L’ex ministre du Travail et de l'Immigration, Jean Boulet, a aussi annoncé en février 2022 un programme de 65 millions $ visant à payer leur formation et à leur verser une allocation.
Le ministre Dubé a égale‐ ment débloqué 750 millions sur 5 ans pour former et em‐ baucher quelques milliers d’adjointes administratives afin d’alléger le fardeau des in‐ firmières.
Avec la collaboration de Alexis Gacon et Aude Gara‐ chon.