COVID longue : des soins spécialisés se font toujours attendre en AbitibiTémiscamingue
Fatigue chronique, troubles de concentration et pertes de mémoire : So‐ phie Alix vit avec des symp‐ tômes persistants causés par la COVID-19 depuis mars 2020. La Rouynoran‐ dienne déplore l’absence de services spécialisés dans la région.
La mère de famille de 48 ans, qui est en arrêt de travail depuis plus de deux ans, a re‐ çu des traitements en ergo‐ thérapie et en physiothérapie offerts par une clinique spé‐ cialisée de l’Université de Sherbrooke, par visioconfé‐ rence.
Bien qu’elle estime que ces traitements ont pu l’aider à mieux évaluer ses capacités physiques, Sophie Alix sou‐ tient que des soins de proxi‐ mité seraient préférables.
J’ai des douleurs phy‐ siques, alors j’aimerais avoir un contact physique. À dis‐ tance, ce n’est pas du tout évident. C’est vraiment un manque criant dans la région. Sophie Alix
D’autre part, la méconnais‐ sance des causes ou des trai‐ tements potentiels de cette affection chez les experts en santé inquiète beaucoup celle qui, avant de contracter la COVID-19, était coordonna‐ trice de la maison d’héberge‐ ment Alternative pour Elles de Rouyn-Noranda.
Tout ça est tellement nou‐ veau et c’est très insécurisant. Malheureusement, il y a des spécialistes qui vont attribuer ça à une dépression et qui vont encourager les patients à bouger, par exemple. C’est difficile de se sentir vraiment prise en charge, alors que c’est encore tellement mécon‐ nu, mentionne Sophie Alix.
Malgré tout, elle espère que des recherches permet‐ tront de développer un traite‐ ment plus spécialisé au cours des prochaines années.
Le CISSS-AT en attente d’informations
En mai 2022, le ministre de la Santé, Christian Dubé, an‐ nonçait la mise sur pied d’une quinzaine de cliniques spécia‐ lisées à travers la province. Or, aucun déploiement n’était prévu en Abitibi-Témisca‐ mingue.
Les patients de la région devront se tourner vers la té‐ lépratique pour avoir accès aux mêmes soins qu’ailleurs au Québec.
La présidente-directrice générale du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT), Caroline Roy, af‐ firme être toujours en attente de certaines informations concernant les modalités des consultations à distance.
L’objectif, c’est vraiment que la population de l’AbitibiTémiscamingue puisse avoir accès aux soins offerts par les cliniques déployées dans les grands centres, que ce soit à distance ou en personne. Caroline Roy
Pour l’instant, les interven‐ tions se font directement par les médecins de famille et des services plus spécifiques sont offerts en fonction des be‐ soins des patients.
À terme, l’objectif du minis‐ tère est de permettre à tous les CISSS et les CIUSSS d’ou‐ vrir des cliniques spécialisées.
Selon Caroline Roy, le volet recherche de ces cliniques permettra de mieux identifier les soins qui devront y être administrés. La PDG estime que ces services pourraient être offerts en région d’ici un an.