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Il est « improbable » que le missile tombé en Pologne vienne de Russie, dit Biden

- Hugo Prévost

Il est « improbable » que le missile tombé en territoire polonais, qui a fait deux morts dans un village à proximité de la frontière de l'Ukraine, ait été tiré de la Russie, a jugé le pré‐ sident américain Joe Biden. Le chef d'État s'exprimait à la suite d'une rencontre d'urgence tenue dans la foulée de cet incident qui suscite la crainte d'une es‐ calade entre l'OTAN et la Russie.

Organisée à Bali, en Indo‐ nésie, en marge du Sommet du G20, cette réunion a réuni plusieurs dirigeants de pays membres de l'OTAN et d'autres nations.

Le président français, le premier ministre britanniqu­e, le premier ministre canadien ainsi que des dirigeants des Pays-Bas et du Japon étaient du nombre.

M. Biden a précisé que les participan­ts à cette réunion s'étaient entendus pour sou‐ tenir l'enquête ouverte par la Pologne sur cette explosion survenue dans un petit village situé près de la frontière ukrainienn­e.

Les membres de l'OTAN déterminer­ont ensemble les prochaines étapes en rapport avec cet incident.

Plus tôt dans la journée, Moscou a nié avoir lancé une attaque contre la Pologne, an‐ cien membre du pacte de Var‐ sovie et maintenant membre de l'OTAN, accusant plutôt l'Ukraine de chercher à provo‐ quer une escalade du conflit.

Le président polonais, An‐ drzej Duda, a pour sa part parlé d'un incident isolé qui ne semble pas devoir se re‐ produire.

M. Duda a également dé‐ claré qu'il n'existait pas d'indi‐ cations claires quant à l'identi‐ té de l'État responsabl­e du tir du missile qui s'est abattu sur le petit village frontalier.

La Pologne a toutefois pla‐ cé son armée en état d'alerte renforcée.

Nous agissons très cal‐ mement, a encore indiqué le président polonais avant d'af‐ firmer qu'il était fort probable que Varsovie invoque l'ar‐ ticle 4 de la Charte de l'OTAN mercredi lors d'une rencontre d'urgence au siège de l'al‐ liance militaire, à Bruxelles.

Cette dispositio­n implique de porter une question à l'at‐ tention du Conseil de l'Atlan‐ tique Nord [...] et de l'exami‐ ner avec les Alliés.

Cela diffère grandement du contenu de l'article 5, qui stipule que si un pays de l'OTAN est victime d'une at‐ taque armée, chaque membre de l'Alliance considé‐ rera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l'ensemble des membres et prendra les me‐ sures qu'il jugera nécessaire­s pour venir en aide au pays at‐ taqué.

Dans une déclaratio­n pu‐ bliée dans la nuit de mardi à mercredi, le ministère polo‐ nais des Affaires étrangères a de son côté fait savoir que l'ambassadeu­r russe avait été convoqué.

Zelensky condamne

Plus tôt dans la journée, le président ukrainien Volody‐ myr Zelensky a présenté ses condoléanc­es à son homo‐ logue polonais au téléphone.

J'ai exprimé des condo‐ léances pour la mort de ci‐ toyens polonais victimes de la terreur des missiles russes. Nous avons échangé les infor‐ mations disponible­s et sommes en train de clarifier tous les faits. L'Ukraine, la Po‐ logne, toute l'Europe et le monde doivent être entière‐ ment protégés de la Russie terroriste, a-t-il déclaré.

Le premier ministre polo‐ nais Mateusz Morawiecki avait précédemme­nt convo‐ qué une réunion d'urgence de son conseil de sécurité natio‐ nale et des affaires de dé‐ fense.

À la sortie de celle-ci, M. Morawiecki a appelé tous les Polonais à rester calmes face à cette tragédie. Soyons prévenants. Ne nous laissons pas manipuler. Nous devons faire preuve de retenue et de prudence.

Le président polonais s'est quant à lui entretenu avec son homologue américain Joe Biden, qui a aussi discuté avec

le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenber­g.

Cet événement survient alors que la Russie a tiré mar‐ di une pluie de missiles sur plusieurs villes d'Ukraine, dont la capitale, Kiev, et jusque dans l'ouest du pays.

Le Kremlin dément

De son côté, Moscou a nié en bloc ces allégation­s. Le mi‐ nistère de la Défense russe soutient que les déclaratio­ns concernant d'éventuels tirs de missiles sur la Pologne sont une provocatio­n délibérée destinée à entraîner une esca‐ lade du conflit.

Aucune frappe n'a été me‐ née sur des objectifs proches de la frontière ukraino-polo‐ naise par l'armée russe, a ajouté le ministère.

Prudence

Depuis la tombée de la nouvelle, les appuis de l'Ukraine et les alliés de la Po‐ logne se sont montrés pru‐ dents, craignant une escalade qui pourrait projeter les forces de l'OTAN dans le conflit.

Aux États-Unis, le Penta‐ gone affirme avoir ouvert une enquête mais précise ne pas être en mesure de confirmer si cet événement est bel et bien imputable à des armes russes.

Nous n'avons pas d'infor‐ mation permettant de corro‐ borer ces affirmatio­ns pour l'instant et nous présentero­ns une mise à jour dès que nous aurons du nouveau, a fait sa‐ voir un porte-parole de la Dé‐ fense américaine, Patrick Ry‐ der, lors d'un point de presse mardi après-midi.

Du côté du Conseil natio‐ nal de sécurité américain, la porte-parole Adrienne Wat‐ son a indiqué que son service travaillai­t avec le gouverne‐ ment polonais pour obtenir plus d'informatio­ns.

Nous ne pouvons pas confirmer les informatio­ns ou les détails précis pour le mo‐ ment. Nous allons déterminer ce qui s'est passé et ce que devront être les prochaines étapes, a-t-elle ajouté sur Twitter.

Au départemen­t d'État américain, on dit posséder des informatio­ns incroyable‐ ment préoccupan­tes en pro‐ venance de Pologne, sans toutefois en préciser la na‐ ture.

La ministre canadienne de la Défense, Anita Anand, a elle aussi indiqué être au fait des événements, mais elle a souli‐ gné qu'il serait imprudent de commenter pour l'instant.

Je suis en contact étroit avec nos alliés polonais et nous surveillon­s la situation de très près, a-t-elle ajouté.

Inquiétude en Europe

Plusieurs pays voisins de la Pologne ont rapidement réagi à ces allégation­s concernant l'explosion à la frontière avec l'Ukraine.

Sur Twitter, le ministre let‐ ton de la Défense a présenté ses condoléanc­es à [ses] frères d'armes polonais avant d'affirmer que le régime crimi‐ nel russe a tiré des missiles qui non seulement ciblaient les civils ukrainiens mais qui sont aussi tombés sur le terri‐ toire polonais [et donc] de l'OTAN.

Plus prudent, le ministre estonien des Affaires étran‐ gères a jugé que les nouvelles en provenance de la Pologne étaient particuliè­rement in‐ quiétantes et que son pays était prêt à défendre chaque centimètre carré du territoire de l'OTAN.

Même son de cloche en Li‐ tuanie, une ancienne répu‐ blique soviétique bordant la mer Baltique, où le président Gitanas Nauseda a lui aussi appelé à se montrer solidaire avec la Pologne.

En Hongrie, le premier mi‐ nistre Viktor Orban a emboîté le pas à son homologue polo‐ nais et a lui aussi convoqué son conseil de la défense.

En Allemagne, la ministre des Affaires étrangères Anna‐ lena Baerbock a dit suivre la situation de très près en plus d'être en contact avec Varso‐ vie.

Et en France, le président Emmanuel Macron a fait sa‐ voir qu'il était en contact avec d'autres pays alliés, y compris la Pologne, afin de faire la lu‐ mière sur cette affaire.

mais qui depuis quelques jours le tient responsabl­e des trébucheme­nts du parti à cause du choix de candidats effectués par Trump.

Un concert de critiques

Les couteaux volent aussi bas et fusent de toutes parts de la part de stratèges et té‐ nors du parti.

Marc Thiessen, ancien membre de l’administra­tion de W. Bush, n’a pas mâché ses mots, qualifiant de désastre absolu pour le parti républi‐ cain.

Nous avons la pire infla‐ tion depuis quatre décennies, le pire effondreme­nt des sa‐ laires réels en 40 ans, la pire vague de criminalit­é depuis les années 1990, la pire crise frontalièr­e de l'histoire des États-Unis et nous avons Joe Biden, qui est le président le moins populaire depuis Harry Truman, et il n’y a pas eu de vague rouge.

Scott Reed, un stratège ré‐ publicain de longue date brosse un sombre portrait de la performanc­e de l’ex-pré‐ sident : Trump a maintenant perdu trois élections consécu‐ tives pour le Parti républicai­n et il est temps de sortir de cette folie.

L'ancien gouverneur du New Jersey, Chris Christie, ami de longue date de Trump et conseiller devenu critique en‐ fonce le clou, arguant que les républicai­ns ont une décision fondamenta­le à prendre.

Nous avons perdu en 2018, dit-il. Nous avons perdu en 2020. Nous avons perdu en 2021 en Géorgie. Et main‐ tenant, en 2022, nous allons perdre des postes de gouver‐ neurs, nous n'allons pas ga‐ gner le nombre de sièges à la Chambre que nous pensions et nous ne gagnerons pas le Sénat malgré un président qui a un taux approbatio­n de 40 %, il n'y a qu'une seule personne à blâmer pour cela et c'est Donald Trump.

Une candidatur­e trop tôt, trop dangereuse

Résultat, Chris Sununu, gouverneur républicai­n réélu au New Hampshire estime que l’entrée en scène de Trump aussi tôt dans la course pour 2024 est ridicule.

Les républicai­ns craignent en effet que cela leur fasse perdre l’occasion de peut-être regagner le siège du Sénat de la Georgie qui est remis en jeu d’ici le 6 décembre. Un siège que le parti républicai­n n’avait pas perdu depuis 1992 et qui est passé aux mains des dé‐ mocrates en 2020, sous la houlette de…Donald Trump.

Même les conseiller­s les plus proches de Trump comme Jason Miller, ont souf‐ flé à l’oreille du président d’at‐ tendre au moins ce deuxième tour en Georgie avant de s’an‐ noncer. Mais Donald Trump étant ce qu’il est, il ira donc de l’avant ce soir.

Charlie Sykes, un conser‐ vateur, rédacteur en chef de The Bulwark, a déclaré ceci sur MSNBC en se mettant dans la peau de Donald Trump. Cela signifie essentiell­ement que je ne m’en vais pas tranquille‐ ment. Je vais me déclarer can‐ didat. Je m'en fiche, je me fiche de qui j'ai blessé. Si vous ne me nommez pas, je brûle‐ rai la maison. Je détruirai et at‐ taquerai tout autre républi‐ cain qui viendra contre moi.

De quoi faire écho au fa‐ meux tweet du sénateur ré‐ publicain de la Caroline du Sud, Lindsay Graham, qui avait écrit en 2016, alors qu’il s’était prêté au jeu de la pri‐ maire présidenti­elle que si nous choisisson­s de nommer Donald Trump comme candi‐ dat à la présidenti­elle, notre parti sera détruit et nous l’au‐ rons bien mérité.

Les républicai­ns à croisée des chemins la

Trump a encore bien des appuis solidement acquis au sein du leadership républicai­n élu, tels que Kevin McCarthy et Elise Stefanik à la Chambre. Mais, il n’en demeure pas moins que sa présence dé‐ range et risque de fracturer le parti.

Ces luttes intestines pour‐ raient se transforme­r en guerre de tranchées poli‐ tiques surtout pour ceux qui voudraient attirer la clientèle pro-Trump (qui n’est pas près de disparaîtr­e) dans ses filets pour les futures élections.

En attendant, Trump tire les premières salves en se mo‐ quant de ses potentiels ad‐ versaires dans le cadre d’éven‐ tuelles primaires républi‐ caines pour 2024.

L’ex-président sort les so‐ briquets : Ron DeSantis, le puissant gouverneur de la Floride, est devenu Ron De‐ Sanctimoni­ous (le moralisa‐ teur) ou encore Glenn Young‐ kin, gouverneur de la Virginie rebaptisé Young Kin. Cela sonne chinois, n'est-ce pas, écrit Trump. En Virginie, il n'aurait pas pu gagner sans moi.

La recette, utilisée avec ef‐ ficacité en 2016 pour neutrali‐ ser ses opposants – vous rap‐ pelez-vous de Lyin’ Ted, Little Marco ou encore Jeb Low Energy Bush – ne lasserait-elle pas les militants républicai­ns eux-mêmes, huit ans plus tard ?

Le parti aura–t-il alors en‐ vie de servir à Trump, sa for‐ mule préférée, You’re fired ? Cela reste à voir. Car, si Trump ne peut probableme­nt pas faire gagner les républicai­ns, celui-ci peut s'assurer que le parti sombre avec lui.

Avec les médias de droite qui semblent bouder l'ex-pré‐ sident de plus en plus, les ré‐ publicains ne voudront certai‐ nement pas s'aliéner cette masse critique de partisans pro-Trump. Car, ceux-ci, deve‐ nus orphelins dans le cas d'un départ forcé de Trump de la scène politique pourront alors décider de ne plus se présenter aux urnes en 2024, laissant toute la place aux dé‐ mocrates pour une nouvelle présidence de leur cru.

Du Churchill pour termi‐ ner

Alors, quelle sera la suite des choses pour l’ex-président en regard de la performanc­e très décevante de ses troupes loyales la semaine dernière ? Et quelles seront les consé‐ quences de cette déclaratio­n de candidatur­e à l’investitur­e républicai­ne présidenti­elle ?

Puisque Donald Trump s’est déjà comparé à Winston Churchill, méditons sur une des citations de ce dernier pour qualifier cette déclara‐ tion précipitée de cette nou‐ velle candidatur­e dans le contexte actuel.

Maintenant, ce n’est pas la fin, ce n’est même pas le dé‐ but de la fin. Mais c’est peutêtre la fin du commenceme­nt.

en tant que puissance d'équi‐ libre pour faire contrepoid­s au monopole chinois dans la région.

Dans l'Indo-Pacifique, on a vu un certain nombre de pe‐ tits groupes se former. Il y a le Quad (Australie, États-Unis, Ja‐ pon, Inde). Il y a aussi [l’al‐ liance militaire] AUKUS (ÉtatsUnis, Grande-Bretagne, Aus‐ tralie) qui a été créée l’année dernière.

Les groupement­s du G20 et de l’APEC (Forum de coopé‐ ration économique Asie-Paci‐ fique) continuent de survivre parce qu'ils sont un héritage historique. On continue de s'y rendre sans grandes illusions sur leur contributi­on en rai‐ son des blocages et des posi‐ tions irréconcil­iables.

En parallèle, on voit appa‐ raître un certain nombre d'ini‐ tiatives plus locales. Face à ce mastodonte chinois, on doit s'organiser. Même les ÉtatsUnis reconnaiss­ent qu'ils ne peuvent pas être les seuls à affronter la montée en puis‐ sance chinoise.

Quels sont les autres moyens de faire contre‐ poids à un géant comme la Chine?

Les États-Unis ont interdit la vente de microproce­sseurs à la Chine : c’est un secteur stratégiqu­e. Est-ce que d'autres vont apparaître, comme le secteur pharma‐ ceutique ou le secteur des biotechnol­ogies? Est-ce que c'est une bonne chose d'avoir une dépendance quasi totale envers la Chine? C’est une question que beaucoup de démocratie­s occidental­es commencent à se poser mal‐ gré tous les défis que repré‐ sente le « détricotag­e » de ces relations établies depuis plu‐ sieurs décennies.

Nous prenons conscience du danger que posent ces ré‐ gimes autoritair­es dans un système bien différent de ce‐ lui des années 1950 avec l’Union soviétique.

La Chine et la Russie sont beaucoup plus intégrées dans l’économie mondiale et ont des leviers beaucoup plus puissants pour faire pression sur nos décisions. Cela com‐ promet notre marge de ma‐ noeuvre.

Cette entrevue a été édi‐ tée par souci de concision et de clarté.

fierté de nombreux Parisiens, appartient après tout à des intérêts qataris. La mairesse de la ville est parfois visible dans la tribune d’honneur du Parc des Princes, le stade du club, non loin du directeur gé‐ néral de l’équipe, lui-même originaire du pays du Golfe.

Puis, au-delà du soccer, Ké‐ vin Veyssière rappelle que des investisse­urs de Doha ont laissé leur marque ailleurs dans la capitale, notamment sur la question du tourisme de luxe, pour revitalise­r des hôtels.

Même le Printemps, grand magasin bien connu du bou‐ levard Haussmann, est passé en majorité entre les mains d’intérêts qataris.

Comme quoi le Qatar continuera de faire parler de lui dans la capitale française, même une fois la Coupe du monde terminée.

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