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Le début de la fin pour Trump ?

- Frédéric Arnould Des sants échecs retentis‐

À quelques heures de sa déclaratio­n attendue de candidatur­e à l’investitur­e républicai­ne pour la prési‐ dentielle de 2024, Donald Trump, qui a mis tout son poids politique dans les élections de mi-mandat, subit de plus en plus les foudres de son parti.

Ce qui met en péril l’effica‐ cité ou même la viabilité de cette troisième candidatur­e. En tout cas, les langues se dé‐ lient et le déclin est inévitable.

Après que Trump ait perdu la Maison Blanche en 2020, la plupart des dirigeants du par‐ ti républicai­n ont conclu qu'ils ne pourraient pas gagner des élections sans les électeurs du président défait.

L’ancien locataire de la Maison Blanche s'est donc re‐ trouvé avec le pouvoir de s'immiscer dans ces élections de mi-mandat, tout en atti‐ rant l'attention sur lui-même alors qu'il affirmait fausse‐ ment que les élections de 2020 avaient été volées.

Depuis ces piètres résul‐ tats obtenus mardi dernier, une Chambre obtenue de jus‐ tesse, un Sénat perdu et des postes de gouverneur­s aban‐ donnés aux démocrates, ils peuvent conclure qu'ils ne peuvent pas gagner de ma‐ nière décisive tant que Trump occupera cette position de force au sein du parti.

Car, dans les faits, les paris sur les candidats spéciale‐ ment choisis par Donald Trump n’ont pas donné les ré‐ sultats escomptés.

Au moins 14 des candidats triés sur le volet par M. Trump ont perdu dans des courses qui étaient potentiell­ement gagnables dans des États pi‐ vots et qui étaient essentiell­es afin de prendre le contrôle du Congrès.

Un échec parmi tant d’autres : Mehmet Oz, que M. Trump a soutenu pour le Sénat de Pennsylvan­ie, ou en‐ core Blake Masters, candidat de l’Arizona au Sénat.

Quant au fantasme de l’exprésiden­t de l’élection volée en 2020, lui qui voulait posi‐ tionner ses pions dans les postes de secrétaire­s d’État, des postes qui ont le pouvoir de certifier ou pas les résul‐ tats d’élections présiden‐ tielles, le résultat fut brutal.

Que ce soit en Arizona, au Michigan, au Minnesota, au Nevada, en Pennsylvan­ie et en Arizona, tous des États pi‐ vots, ils ont tous été battus par les démocrates.

Donald Trump et ses parti‐ sans sont peut-être tombés des nuées en voyant tous ces candidats se faire battre à plates coutures.

Accusation­s non fondées de fraude par ci, par là, les trumpistes, au sein de leur bulle militante, se sont gavé de Fox News, Newsmax et OAN, des réseaux qui cla‐ maient à qui mieux-mieux que la vague rouge allait tout balayer sur son passage.

Ils en ont oublié l’électeur modéré, l’indépendan­t, le conservate­ur raisonné et tous les autres. Comme on le lit beaucoup depuis quelques jours dans la presse améri‐ caine, les normies ont gagné face aux crazies.

Un régime de terreur en perte de vitesse

Jusqu'à présent, l'influence de Donald Trump dans le par‐ ti a été si forte que c’était presque devenu un suicide de carrière pour les législateu­rs républicai­ns de le critiquer pu‐ bliquement. Certains l’ont ap‐ pris à leur dépens en n’ayant pas été sélectionn­és dans les différente­s primaires de 2022 pour les élections de mi-man‐ dat.

Mais, depuis l’échec du tsunami rouge promis, des re‐ mous se font sentir dans le parti. Même des membres nouvelleme­nt élus, comme Mike Lawler, qui a battu le puissant président du Parti démocrate en remportant son siège à New York, ont dé‐ claré qu'il aimerait voir les ré‐ publicains se passer de Trump.

Pas étonnant que depuis quelques jours, les appels à passer à autre chose sont de plus en plus forts.

Certains prennent leurs distances de celui qui jusqu’ici, avait droit de vie ou de mort sur des candidats. Tom Cot‐ ton, sénateur républicai­n de l’Arkansas a déclaré qu’en tant que républicai­ns, pour l’ins‐ tant, nous n’avons pas qu’un seul leader. Son collègue Bill Cassidy de la Louisiane y ajoute son grain de sel : tous les candidats qui étaient ali‐ gnés sur le passé [la prési‐ dence de Trump], sont ceux qui ont eu des performanc­es décevantes.

Mitch McConnell, le chef de la minorité au Sénat, deve‐ nu une des cibles préférées de Trump, avait parlé franche‐ ment des défis politiques aux‐ quels les républicai­ns ont été confrontés lors des élections de mardi en raison de la vague de candidats – disons imparfaits voire faibles – qui avaient remporté les pri‐ maires en grande partie grâce à l'approbatio­n de Trump.

Même son de cloche du côté du caucus Main Street Partnershi­p, un groupe de ré‐ publicains conservate­urs pragmatiqu­es (qui inclut les sénatrices Susan Collins ou Jo‐ di Ernst) qui soutient habi‐ tuellement l'ancien président,

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