Des engagements pour favoriser l’inclusion des Autochtones dans l’économie
Une vingtaine d’entre‐ prises, organismes et com‐ munautés ont pris des en‐ gagements fermes, mardi à Val-d’Or, pour favoriser l’in‐ clusion des Autochtones dans l’économie du Qué‐ bec.
Ces engagements ont été l’un des moments forts du Cercle économique inter-ré‐ gional des Peuples autoch‐ tones, qui réunit près de 300 personnes depuis lundi.
Sans lancer de promesses directes d'investissements ou encore d’embauches autoch‐ tones, plusieurs entreprises, des villes et des MRC ont pu‐ bliquement exprimé leur vo‐ lonté de développer davan‐ tage de liens avec les commu‐ nautés ou encore de favoriser la formation de leurs em‐ ployés aux réalités autoch‐ tones.
C’est notamment le cas de l’entreprise de Construc‐ tion Sintra, pour qui les rela‐ tions avec les Autochtones sont devenues un incontour‐ nable.
Plus on avance avec la réa‐ lité autochtone, plus on réa‐ lise que l’intégration a été omise dans le passé, souligne Sergio Pavone, directeur des relations avec les Premières Nations chez Sintra. Nous avons une responsabilité cor‐ porative à prendre. Bien sûr, on cherche toujours à offrir des emplois, de la formation ou des stages, mais ça passe aussi par des partenariats avec des entreprises autoch‐ tones locales dans notre do‐ maine. On peut s’aider à par‐ tager la prospérité et prendre de l’expansion.
Entente de partenariat
Les communautés de LacSimon et de Kitcisakik se sont pour leur part engagées à si‐ gner une entente de partena‐ riat avec la minière Eldora‐ do Gold Québec pour accélé‐ rer leur développement éco‐ nomique et social. La cheffe de Lac-Simon, Adrienne Jé‐ rôme, rappelle qu’il est temps pour sa communauté de de‐ venir un partenaire incon‐ tournable de développement économique sur son terri‐ toire.
On a des jeunes qui veulent participer aux déve‐ loppement économique et on prend l’engagement avec la communauté de faire avancer les jeunes, d’aider à les for‐ mer, souligne-t-elle. Mais c’est sûr que la protection de l’envi‐ ronnement demeure primor‐ diale. Plus on avance, plus on se forme nous aussi sur ces questions. On s’entoure de biologistes et les gens ont de plus en plus confiance qu’on sait vers où on s’en va.
Le Cercle économique in‐ ter-régional, qui réunit des Cris, des Anishnabes, des Atti‐ kameks et des Inuits, découle du Grand cercle économique tenu à Montréal en 2021.
Le chef de l’Assemblée des Premières Nations QuébecLabrador, Ghislain Picard, se réjouit de voir que l’événe‐ ment prend ses racines dans différentes régions. Un événe‐ ment du genre a eu lieu à Ma‐ shteuiatsh au Lac St-Jean cet été et d’autres sont prévus en 2023.
Autochtones et non-au‐ tochtones ont été des alliés dans le passé, rappelle-t-il. Pourquoi ne pas utiliser cet esprit pour faire bénéficier l’ensemble de la société? Si on assure une stabilité écono‐ mique et sociale dans les communautés autochtones, c’est tout le Québec qui y gagne. Toutes les organisa‐ tions doivent se sentir inter‐ pellées par ces enjeux écono‐ miques et sociaux et donner un coup de main. Il y a un mo‐ ment aujourd’hui à Val-d’Or, mais c’est un mouvement en continu.
Présent pour l’occasion, le ministre Ian Lafrenière, res‐ ponsable du Secrétariat aux relations avec les Première Nations et les Inuits, y voit aussi un intéressant pas en avant pour le Québec.
Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est du nation à nation, du égal à égal, et j’en suis heu‐ reux, souligne-t-il. La discus‐ sion va se poursuivre, mais on avance. Il y a plusieurs façons d’inclure les Autochtones dans le développement éco‐ nomique. La relance passe par cette main-d'oeuvre qui occupe le territoire. On pose des gestes en proposant des formations adaptées, mais le privé joue aussi un grand rôle. Je suis content de voir que les gens y adhèrent.
Le Cercle économique in‐ ter-régional des Peuples au‐ tochtones, organisé par le Se‐ crétariat aux alliances écono‐ miques Nation Crie Abitibi-Té‐ miscamingue, se conclura mercredi avec une jour‐ née maillage.