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Un nouveau face-à-face tendu entre Xi et Trudeau en clôture du sommet du G20

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Après un premier échange entre Justin Trudeau et Xi Jinping mardi au sommet du G20 loin des caméras, voilà que les deux chefs d’État se sont reparlé infor‐ mellement. Sauf que cette fois, c’est le président chi‐ nois qui avait des do‐ léances pour le premier mi‐ nistre canadien.

Contrairem­ent à leur pré‐ cédente conversati­on, les ca‐ méras ont pu immortalis­er ce dialogue pour le moins tendu. Mardi, M. Trudeau a interpellé

Xi Jinping au sujet de l’ingé‐ rence chinoise dans les élec‐ tions canadienne­s. Manifeste‐ ment, le président chinois n’a pas aimé que les détails de cette brève rencontre infor‐ melle se soient retrouvés dans la presse.

Tout ce dont on a parlé, qui a fuité dans les médias, ce n’est pas approprié. Ce n’est pas la manière dont la conver‐ sation s’est déroulée, peut-on entendre de la bouche de l’in‐ terprète qui assure la commu‐ nication entre les deux chefs d’État.

Au Canada, on croit à la li‐ berté de parole. Je veux tou‐ jours travailler avec vous, mais on ne sera pas toujours d’accord, lui rétorque Justin Trudeau. On doit créer les conditions gagnantes d’abord, conclut Xi Jinping avant de lui serrer la main.

L’Ukraine au coeur de la déclaratio­n finale… mais pas la Russie

Sans surprise, la guerre en Ukraine occupe une place de choix dans la déclaratio­n commune finale du sommet. Or, on peut y lire certaines di‐ vergences sur le sujet. Tous s’entendent sur le fait que l’in‐ vasion sape l’économie mon‐ diale et que l’usage ou la me‐ nace d’utiliser des armes nu‐ cléaires est inadmissib­le.

Cependant, seulement la plupart des membres du G20 condamnent ouvertemen­t l’agression russe. Certains ont exprimé des vues et des inter‐ prétations différente­s sur la situation et les sanctions, estil également écrit dans le do‐ cument qui fait 17 pages.

Avec les informatio­ns de Louis Blouin

plusieurs villes d'Ukraine, dont la capitale, Kiev, et jusque dans l'ouest du pays.

Le Kremlin dément

De son côté, Moscou a nié en bloc ces allégation­s. Le mi‐ nistère de la Défense russe soutient que les déclaratio­ns concernant d'éventuels tirs de missiles sur la Pologne sont une provocatio­n délibérée destinée à entraîner une esca‐ lade du conflit.

Aucune frappe n'a été me‐ née sur des objectifs proches de la frontière ukraino-polo‐ naise par l'armée russe, a ajouté le ministère.

Prudence

Depuis la tombée de la nouvelle, les appuis de l'Ukraine et les alliés de la Po‐ logne se sont montrés pru‐ dents, craignant une escalade qui pourrait projeter les forces de l'OTAN dans le conflit.

Aux États-Unis, le Penta‐ gone affirme avoir ouvert une enquête mais précise ne pas être en mesure de confirmer si cet événement est bel et bien imputable à des armes russes.

Nous n'avons pas d'infor‐ mation permettant de corro‐ borer ces affirmatio­ns pour l'instant et nous présentero­ns une mise à jour dès que nous aurons du nouveau, a fait sa‐ voir un porte-parole de la Dé‐ fense américaine, Patrick Ry‐ der, lors d'un point de presse mardi après-midi.

Du côté du Conseil natio‐ nal de sécurité américain, la porte-parole Adrienne Wat‐ son a indiqué que son service travaillai­t avec le gouverne‐ ment polonais pour obtenir plus d'informatio­ns.

Nous ne pouvons pas confirmer les informatio­ns ou les détails précis pour le mo‐ ment. Nous allons déterminer ce qui s'est passé et ce que devront être les prochaines étapes, a-t-elle ajouté sur Twitter.

Au départemen­t d'État américain, on dit posséder des informatio­ns incroyable‐ ment préoccupan­tes en pro‐ venance de Pologne, sans toutefois en préciser la na‐ ture.

La ministre canadienne de la Défense, Anita Anand, a elle aussi indiqué être au fait des événements, mais elle a souli‐ gné qu'il serait imprudent de commenter pour l'instant.

Je suis en contact étroit avec nos alliés polonais et nous surveillon­s la situation de très près, a-t-elle ajouté.

Inquiétude en Europe

Plusieurs pays voisins de la Pologne ont rapidement réagi à ces allégation­s concernant l'explosion à la frontière avec l'Ukraine.

Sur Twitter, le ministre let‐ ton de la Défense a présenté ses condoléanc­es à [ses] frères d'armes polonais avant d'affirmer que le régime crimi‐ nel russe a tiré des missiles qui non seulement ciblaient les civils ukrainiens mais qui sont aussi tombés sur le terri‐ toire polonais [et donc] de l'OTAN.

Plus prudent, le ministre estonien des Affaires étran‐ gères a jugé que les nouvelles en provenance de la Pologne étaient particuliè­rement in‐ quiétantes et que son pays était prêt à défendre chaque centimètre carré du territoire de l'OTAN.

Même son de cloche en Li‐ tuanie, une ancienne répu‐ blique soviétique bordant la mer Baltique, où le président Gitanas Nauseda a lui aussi appelé à se montrer solidaire avec la Pologne.

En Hongrie, le premier mi‐ nistre Viktor Orban a emboîté le pas à son homologue polo‐ nais et a lui aussi convoqué son conseil de la défense.

En Allemagne, la ministre des Affaires étrangères Anna‐ lena Baerbock a dit suivre la situation de très près en plus d'être en contact avec Varso‐ vie.

Et en France, le président Emmanuel Macron a fait sa‐ voir qu'il était en contact avec d'autres pays alliés, y compris la Pologne, afin de faire la lu‐ mière sur cette affaire.

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