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Nombre minimal de ruches : une bonne idée, selon un producteur de bleuets de Saint-Honoré

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Dès l’an prochain, la Finan‐ cière agricole du Québec (FADQ) va fixer un nombre minimal de ruches à instal‐ ler dans les bleuetière­s. En cas contraire, des produc‐ teurs pourraient ne pas être pleinement couverts par l'assurance récolte et recevoir des indemnités lors des mauvaises saisons.

Pour le propriétai­re de la bleuetière du Cap bleu à Saint-Honoré, Denis Lapointe, il s’agit d’une bonne nouvelle. Ce dernier connaît bien l'im‐ pact positif des ruches sur la production, lui qui en installe depuis une dizaine d'années.

Le producteur félicite la

FADQ, qui va exiger à compter de l'année prochaine de pla‐ cer 2,5 ruches d'abeilles par hectare.

Ça fait longtemps que je trouvais qu'il y avait de l'ini‐ quité dans ça. Parce que dans le fond, quand on fait une ré‐ clamation, heureuseme­nt ça n’arrive pas souvent et dans mon cas, c'est arrivé une fois, j'ai payé pour ça moi [installer des ruches], pour avoir plus de quantité de bleuets et l'autre personne qui ne paye pas pour en avoir plus, elle n’a pas le même rendement, mais elle a le même montant d'ar‐ gent, a commenté Denis La‐ pointe.

Selon la Financière agri‐ cole, c'est une vingtaine de producteur­s sur les 300 repré‐ sentés par le Syndicat des producteur­s de bleuets du Québec (SPBQ) qui n'at‐ teignent pas la norme de pol‐ linisation. En termes de super‐ ficie, ce sont environ 250 hec‐ tares sur quelque 16 500 qui ne respectent pas la norme de pollinisat­ion.

Puis là, bien, on a eu l'assu‐ rance que dans des cas rai‐ sonnables, qu’il y allait avoir du cas par cas, disons, qui va être appliqué. Il va y avoir une ouverture, une flexibilit­é de leur part, a révélé Nicolas Ped‐ neault, président du SPBQ.

Car parfois, ce n'est pas faute d'essayer de la part des producteur­s, mais bien par manque de ruches dispo‐ nibles.

Rappelons que près de 50 % des colonies d'abeilles ont été décimées partout dans la province à cause de la maladie du varroa au prin‐ temps dernier.

C'est certain que là il en manque des ruches, par contre les apiculteur­s ont tra‐ vaillé très fort pour reconsti‐ tuer leur cheptel initial. Je m'attends quand même à ce qu'il y ait plus de ruches de disponible­s que cette année. Est-ce qu'on va être revenu au niveau normal? Je ne crois pas, a prédit Raphaël Vacher, président des Apiculteur­s et apicultric­es du Québec (AADQ).

Il est clair pour Raphaël Va‐ cher, également propriétai­re des Miels Raphaël à Alma, qu'un plan d'action concerté avec différents partenaire­s de l'industrie doit être mis sur pied et que le ministère de l'Agricultur­e, des Pêcheries et de l'Alimentati­on (MAPAQ) doit injecter de nouvelles sommes pour non seulement assurer, mais augmenter l'offre de ruches au Québec.

Du côté du SPBQ, le syndi‐ cat compte prendre acte de la lettre envoyée par la Finan‐ cière lors d’une réunion du conseil d’administra­tion qui aura lieu la semaine pro‐ chaine. Il entend être à l'écoute des commentair­es de ses membres.

D’après un reportage de Laurie Gobeil

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