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La N.-É. dépense des millions de dollars pour des infirmière­s d’agences privées

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La Nouvelle-Écosse dé‐ pense plusieurs millions de dollars pour des infirmiers et infirmière­s d’agences privées pour tenter de faire face à une pénurie de profession­nels de la santé.

Le gouverneme­nt provin‐ cial paie aux infirmière­s contractue­lles privées au moins le double du salaire ho‐ raire des infirmière­s du sec‐ teur public. Il offre aussi plus de flexibilit­é dans les horaires.

Ces infirmière­s itinérante­s sont des travailleu­ses de la santé qui sont employées par des agences privées qui four‐ nissent du personnel infirmier supplément­aire là où il est né‐ cessaire.

Besoin de renfort

Nous avons eu beaucoup de pénuries de personnel dans ce secteur,explique Bar‐ bara Adams, la ministre des Aînés et des Soins de longue durée.

Le ministère a alloué 3,1 millions $ en dé‐ cembre 2021 aux infirmière­s itinérante­s. Après le début de la vague Omicron, le départe‐ ment a dû augmenter le mon‐ tant de 18,4 millions $.

La ministre rapporte qu’en date du 15 novembre, encore 36 lits de soins de longue du‐ rée étaient fermés par manque de personnel.

Parmi les solutions au manque de personnel, la pro‐ vince s'est tournée vers des infirmière­s d'agence et la déci‐ sion a attiré l'attention du Syndicat des infirmiers et in‐ firmières de la NouvelleÉc­osse.

C'est une nouveauté pour nous, déclare la présidente, Ja‐ net Hazelton, qui constate une dépendance accrue à ces travailleu­rs contractue­ls dans la province.

C'est quelque chose qui est certaineme­nt une préoc‐ cupation pour tous les syndi‐ cats d'infirmière­s à travers le pays.

Grand écart de salaire

Le fonds de la province pour les infirmière­s itiné‐ rantes en soins de longue du‐ rée est administré par le foyer de soins Northwood, le plus grand foyer de soins sans but lucratif de la Nouvelle-Écosse.

Il coordonne l'embauche des infirmière­s itinérante­s par l'intermédia­ire de l'agence de personnel médical Magnus, basée à Toronto.

CBC News a pu confirmer que la province a approuvé le financemen­t jusqu'à la fin mars 2022 pour un maximum de 37 infirmiers et infirmière­s et 60 préposés aux bénéfi‐ ciaires.

Ils ont travaillé dans au moins 14 foyers, notamment à Yarmouth, Kentville, Bridge‐ water, Halifax, Antigonish, Berwick et Shelburne.

Le salaire horaire a été fixé entre 96,80 $ et 138,60 $ en plus du 3000 $ par mois pour l'hébergemen­t et jusqu'à 1000 $ en frais de déplace‐ ment et un téléphone por‐ table fourni par Northwood.

La province ne précise pas si les infirmière­s ont reçu le montant horaire complet ou si une partie de leurs hono‐ raires est allée à leur agence.

Les infirmière­s itinérante­s ne reçoivent généraleme­nt pas de pension et, dans cer‐ tains cas, elles n'ont pas d'avantages sociaux en milieu de travail.

N'empêche que leur taux horaire est de 70 $ à 100 $ de plus que le personnel du sec‐ teur public, affirme Janet Ha‐ zelton.

Beaucoup de nos infir‐ mières ne croient pas que ce soit juste qu'elles soient payées tellement moins que les infirmière­s itinérante­s, ditelle.

Une solution tempo‐ raire

La province ne peut pas fournir de chiffres exacts sur le nombre d'infirmière­s itiné‐ rantes en soins de longue du‐ rée, car le nombre fluctue. On précise tout de même que leur nombre a augmenté cet été pour donner au personnel régulier leurs vacances et il n’a pas vraiment diminué.

Le syndicat croit qu'il faut trouver une meilleure solu‐ tion à long terme.

Les infirmière­s itinérante­s ne sont pas la réponse, af‐ firme Janet Hazelton.

Elles peuvent être un pan‐ sement, mais elles ne sont pas la réponse.

Elle déplore aussi que trop d'infirmière­s font le saut du public au privé

Un meilleur salaire et plus de flexibilit­é

Julie McCutcheon fait par‐ tie du lot. Avant, elle travaillai­t dans le secteur public en On‐ tario, mais elle voulait pouvoir quitter la maison de ses pa‐ rents et n’avait pas les moyens.

J'avais juste envie de voya‐ ger et le sens de l'aventure, dit-elle. Julie McCutcheon a travaillé partout au Canada, y compris deux contrats à Dig‐ by et un à Sydney en Nou‐ velle-Écosse.

Elle explique que le travail au sein d’une agence permet de choisir son propre horaire et de prendre plus de va‐ cances. Le salaire plus élevé qu'elle reçoit lui a permis de s'offrir son propre apparte‐ ment et d'économiser sur le coût d'un acompte sur une maison.

Elle modère un groupe Fa‐ cebook pour les infirmière­s itinérante­s, avec environ 8000 membres, et elle dit que le logement est un facteur im‐ portant pour beaucoup d'entre elles.

Beaucoup de ces filles ont entre 23 et 35 ans, et leur sa‐ laire dans le secteur public leur permet juste de vivre d'un chèque à l'autre, dit-elle.

Elle croit que le secteur pu‐ blic va devoir revoir son offre pour attirer les jeunes qui veulent faire plus que tra‐ vailler. Elle propose entre autres de fournir le logement dans les régions rurales en notant qu’il est souvent four‐ ni pour les infirmière­s itiné‐ rantes, donc il devrait pouvoir être fourni aux gens prêts à s’établir.

Avec les informatio­ns de Shaina Luck de CBC News

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