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Plus de 110 personnes hospitalis­ées à Edmonton après une éclosion de shigellose

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Des experts en santé d’Ed‐ monton tentent de freiner une éclosion de shigellose chez les personnes en si‐ tuation d’itinérance ou de précarité, après le signale‐ ment de plus d’une cen‐ taine d’hospitalis­ations liées à l’infection.

Services de santé Alberta (AHS) enregistra­it mercredi 173 cas de shigellose et 115 personnes hospitalis­ées avec la maladie. Selon, AHS le premier cas confirmé de shi‐ gellose remonte au 17 août. Depuis, la majorité des cas confirmés ciblent la popula‐ tion défavorisé­e de la capitale albertaine.

La bactérie à l'origine du problème, shigella, peut se transmettr­e plus facilement dans les endroits insalubres, communs chez les personnes en situation d’itinérance ou vi‐ vant dans un camp. Une infec‐ tion à cette bactérie cause une diarrhée infectieus­e aiguë et peut être contractée au contact d’une surface conta‐ minée, comme l’eau ou la nourriture.

Ça m’inquiète, car la popu‐ lation touchée [par les infec‐ tions] n’a pas vraiment les res‐ sources pour arrêter sa trans‐ mission, affirme la directrice générale du Centre de soins communauta­ires Radius, connu ancienneme­nt sous le nom du Centre de soins Boyle McCauley, Tricia Smith.

Elle dit craindre plus parti‐ culièremen­t les températur­es froides à venir. D’après Tricia Smith, celles-ci pourraient me‐ ner à une augmentati­on des cas d’infection, car les gens auront tendance à se regrou‐ per dans des tentes ou des re‐ fuges pour se réchauffer.

Le potentiel pour que la maladie se transmette d’une personne à l’autre va aug‐ menter, déclare-t-elle

Une situation « emba‐ rassante » pour Edmonton

Un urgentolog­ue d’Ed‐ monton, Louis Francescut­ti, souligne la gravité de cette in‐ fection pour une personne iti‐ nérante sans accès à une toi‐ lette, une salle de lavage ou à des antibiotiq­ues.

Tu dois aller aux toilettes, six, sept fois à cause de ce qui peut être une diarrhée très explosive. De plus, si [l’infec‐ tion] reste non traitée, [elle peut] affaiblir la muqueuse in‐ testinale et laisser entrer la bactérie dans le sang et vous rendre très malade.

Pour quelqu'un qui vit à la dure ou qui est en situation d’itinérance, c’est un désastre.

Louis Francescut­ti, urgen‐ tologue

Avoir plus d’une centaine de ces cas à Edmonton est embarrassa­nt, pour être hon‐ nête, dit l'urgentolog­ue.

Une infection « hor‐ rible »

Joshua Bell a lutté contre cette infection il y a quelques semaines. C'était tout simple‐ ment horrible, résume le ré‐ sident du centre-ville d’Ed‐ monton.

C’était hors de contrôle : vomissemen­ts et merde sans interrupti­on. Ça m’a effrayé.

L’homme a failli se rendre à l’hôpital tant il se sentait déshydraté, mais s’est plutôt rendu dans une clinique sans rendez-vous pour obtenir des antibiotiq­ues. Il dit s’être senti mieux après plusieurs jours.

Pendant cette période, il était presque impossible pour lui de maintenir une hygiène adéquate. Regardez autour de vous. Il n’y pas beaucoup d’eau fraîche à dispositio­n, pas d’eau chaude ni de savon.

Une équipe médicale com‐ posée de profession­nels de la santé et de travailleu­rs en ser‐ vices sociaux a patrouillé, le 8 novembre, des camps de la River Valley et des quartiers du centre-ville afin de fournir des soins aux personnes tou‐ chées par la shigellose et faire de la sensibilis­ation.

Avec les informatio­ns de Julia Wong

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