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Voici les 5 finalistes du Prix de poésie Radio-Canada 2022

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Le jury, composé de Rose Després, Marie-Andrée Gill et Hector Ruiz, a choisi les cinq finalistes du Prix de poésie Radio-Canada 2022.

Les textes inédits de Ma‐ rie-Ève Bouchard, de Jonas Fortier, d'Alizée Goulet, de Philippe Labarre et de Marie St-Hilaire-Tremblay ont été sé‐ lectionnés parmi plus de 600 textes soumis au concours cette année. Le nom de la personne gagnante sera dévoilé le 24 novembre.

La liste des finalistes de langue anglaise (CBC Poetry Prize) a été dévoilée jeudi sur le site de CBC Books. Voici les finalistes : Marie-Ève Bouchard, pour Quand j’ai l’goût j’ai pas l’temps

Marie-Ève a grandi à Loret‐ teville, en banlieue de Qué‐ bec, et habite maintenant à Saint-Jérôme. Si elle a toujours su qu’elle voulait être poète, elle a plusieurs cordes à son arc : elle est aussi musicienne et elle aime dessiner.

Avec trois disques, plu‐ sieurs zines, deux recueils de poésie et un livret d’opéra à son actif, son activité artis‐ tique est diversifié­e. Elle en‐ seigne aussi l’histoire de la musique et la compositio­n de chansons au Cégep de SaintLaure­nt.

Si Marie-Ève écrit essentiel‐ lement des poèmes, elle suit en ce moment une formation en écriture dramatique. Elle a différents rituels d'écriture, mais elle aime avoir un thé et une chandelle quand elle est à la maison.

J’écris parfois sur mon télé‐ phone, parfois dans un car‐ net, toujours avec la même plume que je traîne partout, parfois sur ma dactylo (dont j’aime particuliè­rement le bruit).

Marie-Ève Bouchard

Dans son recueil, elle a voulu explorer la grande noir‐ ceur d’une poète qui se sent vieillir, que tout semble lâ‐ cher : son corps, son envie d’écrire, son estime d’ellemême, le monde dans lequel elle vit… et même la caisse au‐ tomatique de l’épicerie. C’est la première fois que je vais aussi loin dans l’honnêteté de l’émotion, sans pudeur, dans un niveau de langage très dé‐ pouillé et populaire.

Jonas Fortier, pour Safa Né à Montréal/Tiohtià:ke, Jonas Fortier a fait des études en littératur­e et en musique. Il a su qu’il voulait écrire de la poésie à l'âge de 14 ans. De‐ puis, il a publié quelques pe‐ tits recueils sous le nom de Jo‐ ni Jacousto. Il codirige égale‐ ment la revue de poésie Tan‐ tôt. En ce moment, il termine un recueil, Joie aptère, qui se‐ ra publié aux éditions de L’Oie de Cravan.

Jonas écrit principale­ment de la poésie la nuit. À la mai‐ son, tout le monde dort jus‐ qu’au jour d’après, et le repos ambiant est l’espace où l'on peut écrire. Si écrire est un ri‐ tuel, il n’est pas intentionn­el, il a lieu quand je sens le monde me remuer.

Ses poèmes ont été écrits entre la Grèce et l’Allemagne, en pensant aux gens qui cherchent à atteindre l’Europe en traversant la mer au péril de leur vie.

En pensant que j’étais bien privilégié et impuissant, et qu’une des seules choses que je pouvais faire était de tendre des poèmes à ces gens, faute de pouvoir tendre la main. Je les ai aussi écrits en particulie­r pour Safa, une jeune Syrienne réfugiée en Al‐ lemagne, pour son grand sou‐ rire survivant.

Jonas Fortier

Toutefois, trouver l’accord entre l’esthétique de la poésie et le ton plus politique a été un défi pour Jonas. Alizée Goulet, pour Sac

d'os

Son premier livre, Ennua‐ gée, est paru en janvier 2022. Cette année, elle a réussi un tour du chapeau en faisant aussi partie de la liste prélimi‐ naire des prix de la nouvelle et du récit.

Alizée écrit partout ces poèmes qui lui sont chers, car ils expriment l’insécurité para‐ lysante de voir son corps changer à travers d’autres yeux, mais aussi le désir de se mettre en mouvement, de se rejoindre soi-même.

Très souvent sur le sofa avec mon ordinateur et mon petit bichon collé contre moi. Ce sont toujours des poèmes qui naissent du mouvement des doigts. Parfois ils de‐ viennent des récits – ce n’est jamais prévu.

Alizée Goulet

Le plus grand défi à relever pour écrire des poèmes est celui de le faire avec le senti‐ ment de vulnérabil­ité qui peut aussi [la faire] taire. Philippe Labarre, pour Scènes de la vie poreuse

Si Philippe Labarre est né et a grandi à Laval-des-Ra‐ pides, il habite maintenant La Petite-Patrie, à Montréal. Après avoir obtenu un bacca‐ lauréat en mathématiq­ues et physique, il a bifurqué à la mivingtain­e vers la littératur­e, qu’il enseigne maintenant au Collège Ahuntsic.

Il a publié un premier re‐ cueil de poésie, La vie en apnée, aux Éditions de l’Hexa‐ gone en 2017, ainsi que quelques nouvelles littéraire­s pour Revue H et La Revue

XYZ. Il espère bientôt publier un deuxième recueil, Théories des jeux.

Depuis peu, il est le paro‐ lier de Pister l’orage, une for‐ mation musicale dirigée par André Pelletier, guitariste de feu Hôtel Morphée et auteurcomp­ositeur-interprète de Deep Rivers.

Pour ne pas perdre l’habi‐ tude d’écrire, Philippe Labarre s’impose parfois des contrainte­s formelles strictes. Je m’efforce d’écrire un texte chaque semaine ou presque, en me promettant de retra‐ vailler plus tard les ébauches imparfaite­s que je partage ré‐ gulièremen­t sur les réseaux sociaux afin de les éprouver auprès de mes amis.

La poésie est un style d’écriture innée pour Philippe.

La forme poétique est la seule qui me permet person‐ nellement de dire la vérité au sens où je l’entends. Je n’écris pas d’abord pour proposer de beaux objets de lecture ou pour véhiculer un message – aussi important soit-il –, mais pour mettre à jour ce qui se cache en moi (et un peu en nous aussi j’espère) de ressen‐ tis confus, de visions fulgu‐ rantes et peut-être salva‐ trices.

Philippe Labarre Marie St-Hilaire-Trem‐

blay, pour Puis vous verrez enfin ma louve

Marie St-Hilaire-Tremblay est née à Québec, où elle ha‐ bite toujours. Elle détient un baccalauré­at en études litté‐ raires et une maîtrise en créa‐ tion littéraire à l’Université La‐ val.

Ses écrits sont parus dans quelques revues, dont Es‐ tuaire, Exit et Zinc. Elle a aussi publié deux recueils de poésie aux Herbes rouges : Nocti‐ luque, en 2020, puis L'ancolie, qui vient de sortir. Dans ce nouveau recueil, on suit une grande soeur hantée par le deuil de sa petite soeur.

La poésie, qu’elle expéri‐ mente depuis l’adolescenc­e, s’est imposée pour elle. Marie y trouve une grande liberté. Pour écrire, elle crée une at‐ mosphère pour que ses expé‐ riences et ses pensées s’y mêlent et qu’ensuite les mots surgissent. Quand j’amorce un texte, je construis un uni‐ vers onirique dans lequel je souhaite naviguer. J’écoute de la musique très fort, je choisis un film que je visionne en boucle et je sélectionn­e des illustrati­ons ou des photogra‐ phies que je conserve tout près.

J’ai l’impression qu’une co‐ lonie de femmes m’accom‐ pagnent pendant l’écriture.

Leur origine et leur âge sont changeants. Dans mes pre‐ miers poèmes, des images de veuves jaillissai­ent à tout ins‐ tant. Elles avaient de longues jambes, des secrets à racon‐ ter. Ça m’apaise d’imaginer que je ne suis pas seule.

Marie St-Hilaire-Tremblay La personne gagnante remportera, en plus de la publicatio­n de son texte sur le site de Radio-Canada :

une résidence d'écriture de deux semaines au Centre des arts de Banff, en Alberta; une bourse de 6000 $, offerte par le Conseil des arts du Canada.

Véritable tremplin pour les écrivaines et les écrivains ca‐ nadiens, les Prix de la création Radio-Canada sont ouverts à toute personne qui écrit, de façon amateur ou profession‐ nelle. Ils récompense­nt chaque année les meilleurs ré‐ cits (histoires vécues), nou‐ velles et poèmes inédits sou‐ mis au concours.

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