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Le budget de la police augmentera de 15 % en 2023 à Moncton, mais est-ce la solution?

- Sarah Déry

Moncton, Dieppe et River‐ view, au Nouveau-Bruns‐ wick, s’entendent pour em‐ baucher cinq nouveaux agents de la Gendarmeri­e royale du Canada (GRC) et deux employés civils l’an‐ née prochaine.

Le budget consacré à la police passera de 39 millions à 45 millions de dollars par an‐ née, soit une hausse de 6 mil‐ lions de dollars, ou 15 %.

L'embauche de ces nou‐ veaux policiers et employés devrait coûter 1,9 million l'an‐ née prochaine, alors que 3,95 millions de dollars repré‐ sentent les coûts attribuabl­es à l'inflation et à l'entretien des équipement­s.

L’autorité policière régio‐ nale de Codiac (APRC) avait proposé un plan qui aurait consisté à embaucher 25 poli‐ ciers supplément­aires et 14 employés civils. Elle éva‐ luait les coûts de ces em‐ bauches à 8,2 millions de dol‐ lars.

Le conseil municipal s’est entendu pour que les de‐ mandes contenues dans le plan stratégiqu­e proposées par l’APRC soient réparties sur trois ans.

La Ville de Moncton est responsabl­e de 71 % du bud‐ get accordé au détachemen­t de Codiac de la GRC.

Étude sur la police l'avenir de

Moncton a accepté une première hausse du budget de la police pour 2023, mais tient à attendre le rapport de l’étude en cours sur la police avant d’examiner les pro‐ chaines demandes de finan‐ cement.

Les résultats de l’étude ef‐ fectuée par la firme de consul‐ tant perivale + taylor sur l’ave‐ nir de la police dans le Grand Moncton sont attendus au printemps prochain.

Moi, j’aurais préféré at‐ tendre les résultats de l’étude avant d’accorder une hausse de budget cette année, ex‐ prime d’emblée le conseiller municipal Charles Léger.

Il affirme qu'il s’agit d’un compromis avec ceux qui ré‐ clamaient une présence poli‐ cière accrue.

Selon Charles Léger, il faut calculer entre quatre et six mois pour embaucher des agents.

Le conseil municipal de Moncton a donc décidé d’aller de l’avant avec une première hausse de budget dès mainte‐ nant plutôt que d'attendre au printemps. De toute façon, notre population augmente. On ne sera pas surchargés avec cinq nouveaux policiers et deux employés civils.

Davantage de policiers, pas la solution?

Selon Statistiqu­e Canada, le Grand Moncton était au troisième rang en 2021 au pays en ce qui a trait au taux de crimes signalés à la police.

Selon la professeur­e en cri‐ minologie à l’Université de Moncton, Marie-Andrée Pel‐ land, davantage de policiers sur le terrain n’équivalent pas nécessaire­ment à plus de sé‐ curité publique.

Quand les citoyens se sentent en sécurité, la police est plus efficace. Quand on augmente [les effectifs], on es‐ saie de jouer sur le sentiment de confiance. Mais ça ne veut pas dire que ça va réduire la criminalit­é.

Marie-Andrée Pelland, pro‐ fesseure en criminolog­ie

À son avis, il faut impliquer davantage d’intervenan­ts for‐ més pour agir notamment dans des cas de santé men‐ tale ou avec des personnes en situation d’itinérance.

Il faut des projets concrets liés à la sécurité, créés en col‐ laboration avec des orga‐ nismes communauta­ires, sug‐ gère-t-elle.

C’est sûr qu’on a de la cri‐ minalité à Moncton, mais on a aussi beaucoup de problèmes au niveau social, déclare le conseiller municipal Charles Léger. Je pense qu’il faut trou‐ ver une balance. C’est sûr qu’il faudra faire les changement­s nécessaire­s pour le futur de notre sécurité publique, qui sera beaucoup plus centrée sur de l’aide, des logements abordables et de l’interven‐ tion en toxicomani­e, dit-il.

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