Mission du maire : le temps jugera de la pertinence
TUNIS - Il y a toujours beau‐ coup d'attentes quand le maire de Québec part en mission. Que ce soit Bruno Marchand ou Régis La‐ beaume avant lui, certains remettent en doute la per‐ tinence ou les retombées à venir.
Dans ce cas-ci, c’était la toute première incursion du maire de Québec sur la scène internationale. Il en avait eu un avant-goût lors du congrès de l’Organisation des villes du patrimoine mondial (OVPM) en septembre dernier, à Qué‐ bec. C’est autre chose quand on se déplace.
Son séjour en Europe et Tunisie, c'était d’abord et avant tout, une mission de re‐ connaissance. Tout est à faire et à établir avec ses homo‐ logues. Bruno Marchand avait surtout des poignées de main à donner. Après, c’est une question de volonté à pour‐ suivre la relation.
Écoute
Il était là pour apprendre, a-t-il répété plusieurs fois. Après avoir visité Paris, Le Havre et Tunis, on s’aperçoit que les élus sont tous faits un peu sur le même moule.
Ils sont souvent très inves‐ tis dans leur mission, ils aiment leur ville et ils ont en‐ vie de parler de ce qu’ils font de mieux. Que ce soit les rues partagées à Paris, le tramway au Havre ou la restauration du patrimoine à Tunis, ils ont le désir de partager. Le maire était en mode écoute.
Sa discussion avec Anne Hidalgo le conforte dans l'idée qu’il a choisi la bonne ap‐ proche en ce qui a trait au tramway. On reproche sou‐ vent à la mairesse de Paris de faire la guerre aux automobi‐ listes. Bruno Marchand de‐ meure foncièrement convain‐ cu que ce n’est pas ce qu’il faut faire à Québec. Le débat doit porter ailleurs, sur les changements climatiques, par exemple.
Accueil
Bruno Marchand est satis‐ fait de l’accueil qu’il a reçu. Son passage à l’UNESCO pour discuter des contraintes im‐ posées aux villes du patri‐ moine mondial a fait bonne impression. Juste pour cela, c’en valait le coup, a-t-il décla‐ ré lors de son bilan.
Il y était comme président de l’Organisation des villes du patrimoine mondial. Son dis‐ cours a trouvé écho auprès du sous-directeur général pour la Culture de l’UNESCO.
Les défis sont énormes pour les villes qui veulent se servir des lieux emblématiques pour attirer des résidents, pas juste des touristes.
Mêmes enjeux
Ce qui frappe aussi, c'est de voir à quel point les préoc‐ cupations des villes se res‐ semblent d’un continent à l’autre. Autant les change‐ ments climatiques que la sau‐ vegarde du patrimoine trouvent une résonance en Amérique du Nord, en Europe et en Afrique du Nord. Au Havre, le port a des projets d'électrification de ses quais. À Tunis, il fait 10 degrés Cel‐ sius de plus que la moyenne, cet automne. Le temps sec risque de compromettre cer‐ taines récoltes au printemps prochain.
Pas de surprises
Il n’y a pas eu d’annonces surprises lors de ce premier voyage. Le prédécesseur de Bruno Marchand avait l’habi‐ tude de garder dans sa manche deux ou trois infor‐ mations qu’il dévoilait en temps opportun durant les missions, question de s’assu‐ rer d’avoir une bonne couver‐ ture dans les médias locaux.
Cette fois-ci, ce sont plutôt ses déclarations sur le tram‐ way qui ont fait de l'ombre à sa première mission.
Bruno Marchand trace un bilan positif. Il revient avec la tête pleine d'idées et avec des promesses de collaboration. Certains diront qu'il revient les mains vides.