Les solutions du PCU aux défis du système de santé font sourciller les syndicats
Des syndicats représentant les employés de la santé de l’Alberta se disent encoura‐ gés en voyant la première ministre Danielle Smith constater les défis que doit relever le système de santé de la province, mais ils doutent que les solutions proposées par le gouverne‐ ment conservateur uni soient viables.
Ils remettent notamment en question la dissolution du conseil d’administration de Services de santé Alber‐ ta (AHS) et son remplacement par un administrateur intéri‐ maire.
Le président du Syndicat des employés provinciaux de l’Alberta (AUPE), Guy Smith, croit que l’atteinte des objec‐ tifs en matière de temps d’at‐ tente aux urgences, de même que pour les ambulances ou les opérations chirurgicales passe plutôt par l’embauche d’employés sur le terrain et l’amélioration des conditions de travail.
Les employés ont besoin de plus de soutien, pas de bouleversements, explique-til. Quelque 45 000 membres de l’AUPE travaillent entre autres à l’administration, à l’entretien, aux services ali‐ mentaires et aux soins à tra‐ vers l’ensemble du système de santé de la province.
Tant Guy Smith que le pré‐ sident de l’Association des sciences médicales de l’Alber‐ ta, Mike Parker, sont préoccu‐ pés par la capacité de recrute‐ ment du gouvernement en vue d’atteindre les objectifs fixés.
Certains services, notam‐ ment à l’extérieur des grands centres, ont un manque criant de personnel [et] je ne sais pas où AHS ou le ministre [de la Santé] comptent trou‐ ver les employés manquants, explique Guy Smith.
La première ministre dé‐ fend sa décision de dissoudre le conseil d’administration en expliquant que l’administra‐ teur par intérim, le Dr John Cowell, aura les coudées franches pour restructurer ra‐ pidement AHS.
Des solutions discu‐ tables, disent les syndicats
En conférence de presse, jeudi, Danielle Smith et le Dr Cowell ont indiqué avoir déjà trouvé des solutions à certains problèmes en s’ap‐ puyant sur des études réali‐ sées dans le passé. Ils ont tou‐ tefois soutenu que des gestes audacieux devaient être po‐ sés pour les mettre en pra‐ tique.
De son côté, le ministre de la Santé, Jason Copping, a cité un projet pilote dans lequel le transport de certains patients se ferait à bord d’un véhicule moins équipé qu’une ambu‐ lance régulière et les accom‐ pagnateurs seraient moins formés que les ambulanciers.
Mike Parker doute toute‐ fois du bien-fondé d’un tel projet. Le syndicat qu’il pré‐ side représente quelque 240 travailleurs de la santé, dont des ambulanciers et des répartiteurs du 911. Selon lui, il y a de bonnes raisons pour transporter les patients en ambulance, même lorsqu’ils semblent être dans un état stable.
Il évalue tout de même à quelques centaines le nombre d’ambulanciers que la pro‐ vince a besoin d’embaucher.
Parmi les autres idées éva‐ luées par le Dr Cowell, il y a la possibilité de voir les réparti‐ teurs du 911 renvoyer les ap‐ pels jugés non urgents à InfoSanté en demandant à l’inter‐ locuteur d’appeler au 811, plu‐ tôt que d’envoyer une ambu‐ lance.
Mike Parker voit difficile‐ ment comment des réparti‐ teurs qu’il décrit comme dé‐ bordés pourraient trouver le temps de poser toutes les questions nécessaires à l’éva‐ luation du cas tout en raccro‐ chant de façon prématurée en vue de répondre à un autre appel.
Avec les informations de Janet French