Radio-Canada Info

Cancer de la prostate : certaines communauté­s ontarienne­s sont plus touchées que d’autres

-

Une nouvelle étude, me‐ née par un groupe de cher‐ cheurs ontariens, révèle que les hommes originaire­s d’Afrique de l’Ouest et des Caraïbes sont largement plus touchés que les autres par le cancer de la prostate dans la province.

En l’absence de données sur la race au Canada, les chercheurs ont recueilli des données provincial­es des ser‐ vices à l’immigratio­n dans le but de comparer la propen‐ sion à contracter un cancer de la prostate en fonction du pays d’origine.

Ce qu’on a trouvé c’est que les immigrants ont un taux de cas de cancer de la prostate de 134,9 pour 100 000, mais pour les hommes qui viennent d’Afrique de l’Ouest ça monte à 475, et pour les hommes qui viennent des Ca‐ raïbes on est à 313. Il est de 184 pour les non-immigrants, explique Aisha Lofters, une des signataire­s de l’étude et chercheuse au Women’s Col‐ lege Research Institute.

Une telle disparité ne sur‐ prend pas Ken Noel qui a été touché par la tumeur, mais qui a survécu. Il est au‐ jourd’hui le président de la Fondation Walnut, un groupe de sensibilis­ation sur la mala‐ die auprès de la communauté noire de la grande région de Toronto.

Les données de l’étude correspond­ent à ce que l’on voit. Les hommes d’origine ca‐ ribéenne et ouest-africaine connaissen­t un taux de can‐ cer de la prostate plus élevé, explique celui qui a aussi par‐ ticipé à l’étude.

Il y a un peu une culture macho. Les hommes sont fiers de dire qu’ils ne vont pas chez le médecin parce que ça montre qu’ils ont une bonne santé. Ensuite, il y a la peur des effets du traitement.

Il se souvient que luimême avait été grandement surpris de son diagnostic à 61 ans. Ça a été un gros choc pour moi. J’étais végétarien. Je pensais que mon style de vie m’épargnerai­t ce genre de ma‐ ladie. Je n’avais pas réussi à avoir assez d’informatio­ns sur pourquoi ça m’arrive à moi, se souvient-il.

Aisha Lofters reconnaît qu’à l’heure actuelle les causes de la maladie sont encore as‐ sez méconnues. Parmi les grandes suppositio­ns de la communauté scientifiq­ue, les chercheurs suspectent des causes environnem­entales, mais aussi héréditair­es.

Lors de ses efforts de sen‐ sibilisati­on, Ken Noel insiste grandement sur ce dernier point. Si c’est dans vos gènes, c’est dans vos gènes et rien ne va prévenir la maladie. Mais on peut détecter cela plus tôt, explique-t-il aux personnes auprès desquelles il travaille.

C’est un endroit sécurisé. On a un espace en ligne où les hommes peuvent échanger, poser des questions et être plus prêts et informés lors‐ qu’ils vont voir leur médecin, conclut-il.

Avec des informatio­ns de CBC

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada